Vous
avez peut-être mis des panneaux solaires sur votre toit ou vous avez donné
votre accord dans une enquête publique pour implanter des éoliennes dans votre
commune. Sur le plan économique vous avez sans doute bien fait encore que....
Vos panneaux solaires sont subventionnés à l’investissement et votre production
électrique est achetée au prix fort par l’EDF. Votre investissement étant fait,
ce gain est engrangé. Par contre l’État peut à tout moment réduire le prix d’achat
de votre électricité et la rentabilité de votre investissement peut en être
affectée d’autant que les panneaux solaires ont aussi une durée de vie.
Pour
ce qui concerne les éoliennes, le raisonnement est le même et votre commune
engrange des royalties qui devraient normalement faire baisser vos impôts
locaux… jusqu’à ce que l’aide de l’Etat par la CSPE (donc de vous) s’éteigne…C’est
cet intérêt du particulier qui soutient le développement des énergies
renouvelables car si l‘on se place au niveau de l’Etat le raisonnement n’est
pas le même. Les kWh produits par ces énergies doivent être intégralement
compensés financièrement par la Contribution au Service Public de l’Électricité
(CSPE), taxe que vous constatez sur votre facture. Donc plus les énergies
renouvelables produisent d’électricité, plus le coût du kWh augmente par l’augmentation
du pourcentage de la CSPE.
C’est
ainsi que le gouvernement allemand veut freiner le subventionnement des
énergies renouvelables et enrayer la hausse des prix de l'électricité pour
préserver la compétitivité de son industrie, mais met ainsi en péril, aux yeux
de beaucoup, la transition énergétique du pays. En Espagne également en adoptant,
à la mi-juillet, une vaste réforme du secteur de l'énergie, le gouvernement de
Mariano Rajoy a effectué une volte-face sur la promotion des énergies
renouvelables, alors que l'Espagne était souvent citée comme un modèle en la
matière. Le ministère de l'industrie a décrété une baisse drastique des
subventions octroyées à la production d'électricité d'origines solaire et
éolienne, plus coûteuse que celle issue des centrales à charbon ou du
nucléaire.
Les énergies
éoliennes et solaires sont intermittentes et nécessitent le démarrage de
centrales à énergies fossiles polluantes pour suivre les fluctuations de la
consommation. De plus la taille des centrales éoliennes et solaires s'approche
de plus en plus de celle des grandes centrales thermiques pour des raisons d’optimisation
des coûts. Elles exigent la construction de lignes à haute tension pour le
transport de leur production vers les centres de consommation et l'exportation
de leurs excédents. Les terres rares utilisées pour la fabrication des
éoliennes (néodyme et dysprosium pour les alternateurs) et des cellules
photovoltaïques (gallium, indium, etc.) sont sources de pollutions très
importantes au niveau de leur extraction ; de plus, leurs réserves
limitées laissent prévoir des conflits pour l'accès aux ressources en
particulier avec la Chine, principal fournisseur.
En
plus des problèmes de variabilité et d'intermittence évoqués plus haut, le
potentiel éolien de la France est lui aussi limité. Ainsi, en installant une
éolienne de 100m de diamètre et 80m de hauteur tous les 450m (!) sur terre et
une éolienne de 120m de diamètre 80m de hauteur tous les 840m, la production ne
serait encore que de 200TWh par an pour 550 produits en 2013 et pour trois
quarts d'origine offshore. Or le prix du kWh en offshore est loin d’être
concurrentiel de l’énergie nucléaire pour le projet en cours au Maroc.
D’après
une étude publiée par le CNRS qui fait référence aux chiffres publiés par l’Union
Internationale des Producteurs et Distributeurs d’Electricité et l’Agence
Internationale de l’Energie Atomique, les coûts du kWh en cents d’euro seraient
les suivants : Nucléaire (3,06), Charbon (3.59), Gaz (3,57), Éolien (5 à
13), Photovoltaïque (25 à 125). Évidemment tout peut être contesté mais on ne
peut nier que les énergies renouvelables ont encore loin de concurrencer le nucléaire
sur le coût.
Le graphique ci-joint
est d’ailleurs sans contestation car issu des données du Réseau de distribution
électrique français en 2013. Il montre clairement que le nucléaire offre une
disponibilité plus de trois fois supérieure à l’éolien et 7 fois supérieure au
photovoltaïque. Alors qu’il ne représente que 50% de la puissance totale
installée, toutes énergies inclues, il produit 73% de la production
électrique.
Il
est donc assez scandaleux de devoir payer les énergies renouvelables par la
CSPE sur notre facture d’électricité sous le prétexte de non-pollution parce qu’elles
sont non rentables et alors que la nécessaire mise en œuvre des centrales
thermiques pour pallier à leur intermittence est une source de pollution. Cela
l’est d’autant plus que la facture électrique ne pourra que croître au fur et à
mesure du développement de ces énergies.
Quand la Chine lance et le Japon relance
ses centrales nucléaires
Quand l’Allemagne et l’Espagne freinent
leurs subventions
Pour la transition énergétique il est
urgent d’attendre !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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