50 ans après De
Gaulle, Hollande revient d’un voyage au Mexique pendant que Valls relisait sa
copie pour lire les instructions dans sa conférence devant les médias. Nul doute
que le nouveau Premier Ministre a tristement bien récité sa leçon d’un ton
monocorde qui ne révèle pas un grand enthousiasme. La copie est conforme au
plan présidentiel et tient compte du refus de Bruxelles de donner un délai
supplémentaire. Est-ce un bien ? Oui si faire des économies a un sens pour
la ménagère. Couper dans les dépenses de voiture, aller à pied ou en
bicyclette, ne pas céder à la consommation fébrile des dernières nouveautés
électroniques, aller au cinéma le lundi, diminuer le budget vacances, etc. sont
des mesures simples et de bon sens mais manger moins, se chauffer moins ne sont
pas les bonnes mesures si l’on n’a pas déjà fait les premières citées.
C’est
pourtant ce que le gouvernement nous propose. Il distribue du social, augmente
le nombre de fonctionnaires, renâcle à des réformes structurelles mais fige,
donc diminue, les retraites sans remettre en cause les régimes spéciaux, etc.
donc il dépense avant de ponctionner. Il n’augmente pas les impôts mais diminue
les subventions aux collectivités territoriales qui vont se faire un plaisir de
récupérer le manque à gagner sur les taxes locales. Le social représentant pas
loin des 2/3 des dépenses des conseils généraux, les gains ne pourront pas se
faire sur ce chapitre et la réduction du nombre de leurs fonctionnaires ne peut
se faire sur ceux qui sont fonctionnaires d’état.
Par ailleurs
le refus de réformer le SMIC, qui est trop élevé pour l’embauche des jeunes, ne
facilitera pas leur embauche et ¼ d’entre eux restera au chômage car il ne faut
pas attendre beaucoup de baisse du chômage par le Pacte de Responsabilité. S’il
évite que nos industries ferment et délocalisent ce sera déjà bien. Les
transferts des sièges sociaux continuent avec Lafarge qui profite de sa fusion
avec le groupe helvète Holcim pour l’implanter à Zurich. De même le nouvel
ensemble qui doit naître de la fusion de l’américain Omnicom et du français
Publicis, dont Elisabeth Badinter est la première actionnaire, va s’installer à
Amsterdam, paradis fiscal européen bien connu. C’est autant de recettes
fiscales qui s’envolent. Le tapis rouge que Michel Sapin voulait dérouler pour
accueillir les entreprises étrangères a du plomb dans l’aile, la France reste
dissuasive !
Le
plan d’austérité touche désormais les parties sensibles des dépenses où la
charge des salaires des fonctionnaires représente la plus grande part. Seul le
non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite peut générer des
économies substantielles et la France a un corps de fonctionnaires pléthorique
par rapport à l’Allemagne. Geler les salaires ne peut qu’engendrer des
mécontentements, des ras-le-bol, des absentéismes déjà plus élevés que dans le
privé et une baisse de rendement. Augmenter le nombre de fonctionnaires de l’Education
nationale est un contresens alors que le métier n’attire plus les jeunes, que
le recrutement n’est maintenu que par une baisse du niveau d’entrée et que le
salaire n’est plus en rapport avec le diplôme et la difficulté grandissante de
la tâche.
La dureté
de ce plan d’austérité, mot volontairement omis dans les discours, n’est due qu’à
l’injection de dizaines de milliards dans des entreprises dont les grands bénéficiaires
seront les plus grandes, exportant à l’international et souvent partiellement
ou totalement délocalisées. Ce ne sont donc pas celles qui souffrent le plus. Par
contre ce sont les fonctionnaires et les retraités par le gel des salaires et
des pensions qui trinquent. D’une façon plus générale ce sont encore les
classes moyennes qui vont souffrir par le relèvement des taxes locales, des
tarifs d’électricité et de gaz et particulièrement les familles avec le
quotient familial supprimé ou abaissé. L’État doit revoir en urgence sa copie
pour 2014 et la plupart des actions n’auront pas un effet immédiat, il lui
faudra donc faire preuve de l’imagination coutumière pour trouver les
ressources nécessaires dans une multitude d’augmentations, type cigarette,
boissons énergisantes, parcs de loisir, etc.
Le
rejet d’une discussion sur l’intérêt de la France dans le maintien dans la zone
euro ferme la porte à toute évolution rapide. On est loin des décisions sur le
franc Pinay, loin de l’image d’une France respectée comme l’image qu’en a donnée
De Gaulle dans ses voyages en Amérique du sud et au Mexique du 16 au 19 mars
1964 où il a redonné à ces peuples le goût de la liberté. C’est devant 300.000
personnes délirantes que De Gaulle lâcha son fameux « Marchamos la mano en
la mano » (marchons la main dans la main) et qu’il a fait savoir aux USA
qu’il ne les laisserait pas seuls agir sur ces pays. Depuis ils ont repris la
main ! De Gaulle n’a pas laissé de bons souvenirs chez la plupart des
pieds noirs mais l’Algérie était un cancer que personne ne savait guérir. Les
évènements actuels ont montré que nous n’aurions pas pu y rester mais ceci ne
le dédouane pas d’actes répréhensibles. Pour le reste sa vision économique et géopolitique
reste encore la seule qui peut sauver la France du déclin et d’une lente
disparition de son identité. La visite de Hollande au Mexique n’avait que l’allure
d’un boutiquier…
Nos politiques manquent du courage
nécessaire
A la sortie d’une situation dangereuse,
Celui des grandes réformes.
Chassons-les !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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