Nous revivons un remake de 1983-1984 avec Mitterrand mais dans un pays en
beaucoup plus mauvaise posture, avec une situation mondiale plus dangereuse, une
zone euro en difficulté, une gauche divisée, une droite vide d’idées, des Verts
complètement irresponsables et hors du temps, et avec pour couronner le tout un
Président autiste.
Les promesses tous azimuts du
Président ne tiennent que dans l’accroissement de la dette publique. Nous
allons vers une nouvelle demande de report de nos engagements de réduction des
dépenses auprès de Bruxelles. Ce serait donc une nouvelle avancée dans la mise
sous tutelle de la France où l’on verrait pointer à l’horizon la venue du trio
censeur UE-BCE-FMI pour mettre son nez dans la politique économico-sociale de
la France après avoir subi une nouvelle dégradation par les agences de
notation. Il faut bien comprendre que cette note influe directement sur nos
taux d’emprunt donc sur les dépenses publiques.
Depuis trente ans nos gouvernements s’ingénient à développer une
politique irresponsable qui surfe sur le « coucounage » de l’opinion avec
des dépenses publiques non maîtrisées, une baisse du temps de travail sans
rapport avec l’augmentation de la productivité, des dépenses sociales en
déficit chronique, une écologie politique coûteuse et immature, une pression fiscale
grandissante. Nous avons corsé le tout, durant les deux derniers gouvernements,
par une double allégeance, aux États-Unis et à la politique allemande. Cette
dernière est enfourchée pour son plus grand profit par le Medef. Elle génère en
effet une dévaluation interne par la pression sur les salaires, comme le fait l’immigration
d’ailleurs.
Il faut bien se rendre compte que dès que la situation économique du
monde anglo-saxon s’améliore un peu, leur maîtrise de la finance mondiale s’accentue.
Le dollar est encore roi et fait ou défait les économies. Grâce à leur planche
à billets qui déverse des liquidités selon le rythme voulu dans l’économie
mondiale, ils peuvent à tout moment jouer sur les taux d’emprunt. Les économies
les plus fragiles, comme les pays émergents, peuvent en être durement
affectées. La parité de l’euro avec le dollar en est un exemple actuel.
Celui-ci vient flirter avec 1,40 dollar pour un euro alors qui est parti à sa
création sur 1,15.
L’Allemagne s’appuie sur une main-d’œuvre bon marché chez ses voisins de
l’est et peut tenir sans grosses difficultés jusqu’à 1,50. L’économie française
supporte mal au-delà de 1,25. Ces 12% de plus ne peuvent être digérés par une
augmentation de la productivité et notre compétitivité est affectée. Elle l’est
malgré la baisse des marges des entreprises françaises, ce qui rend les banques
encore plus frileuses pour les crédits de trésorerie ou d’investissement. Le
résultat est la baisse des investissements qui agit sur l’innovation et la
productivité. Cela aboutit à la perte de compétitivité, à la perte de marchés
et dans le plus mauvais cas à la faillite. On ne peut espérer que le Pacte de Responsabilité
puisse combler ce handicap mais on est sûr qu’il va soit augmenter les dépenses
publiques soit les prélèvements divers sur le pouvoir d’achat.
On prend conscience de l’incapacité actuelle de nos leaders politiques à
gérer notre pays. La Droite n’a rien de nouveau à proposer à une Gauche qui
surajoute une justice sociale illusoire et coûteuse. La croissance n’est
toujours pas au rendez-vous et la bourse est vide. On peut faire de la justice
sociale quand il y a quelque chose à partager mais le partage de rien ne donne
jamais qu’un mirage de mesure sociale. Il faut alors donner d’une main et
reprendre de l’autre.
Le sursaut du pays viendra si l’identité nationale reprend le dessus et
que nous entrons dans une Europe de coopération lucide, celle où toute avancée
se traduira par du mieux-vivre et un poids croissant de notre continent dans la
mondialisation. La chute continuera si nous acceptons l’hégémonie anglo-saxonne
et la loi d’un pays étranger voisin qui veut dominer l’Europe à son profit. Dans
celle-ci coopération ne doit pas signifier soumission. A nous de le dire haut
et fort dans toutes les consultations que l’on nous autorise encore. La rue et
l’affrontement aux forces de l’ordre n’est que l’aboutissement du désespoir.
La France n’a plus de cap et ses perspectives sont la soumission sur les
deux grandes forces d’une nation, l’économie et la puissance militaire. Il faut
redéfinir clairement des objectifs raisonnablement atteignables, sortir
des idéologies. Il faut comprendre que l’Europe toute entière est en position
croissante de faiblesse et que la géopolitique anglo-saxonne avance ses pions
pour la phagocyter. Détruire les nations est une assurance pour elle d’arriver
à ses fins. C’est ainsi que l’écologie qui suit des slogans mondiaux, non sans
arrière-pensée, est aussi un instrument de gouvernance mondiale. Il faut lui
redonner une utilisation intelligente et nationale. Le danger est partout, à l’intérieur
et à l’extérieur, et c’est notre indolence qui fabrique les dirigeants
incapables, plus soucieux de leurs propres intérêts que de ceux du bien commun.
« Il
n’y a pas de vent favorable
Pour
ceux qui ne savent pas où ils veulent aller »
Sénèque
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
du Languedoc-Roussillon
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