Pendant cette trêve pascale, il est bon de
rêver à la paix du monde, à un monde sans frontières et sans guerre. Les
puissants pensent aussi à un monde sans frontières mais dans la perspective d’un
monde qu’ils s’ingénient à contrôler grâce
à la guerre par l’argent et par les armes. C’est ainsi qu’Hitler a caressé un
moment le rêve de domination de l’Allemagne sur l’Europe, Russie comprise. Il a
fallu qu’il construise une grande chaîne de l’obéissance chez ses concitoyens
de proche en proche depuis ses collaborateurs directs jusqu’au menu peuple. Sa
méthode ? La désinformation et le gavage des cerveaux. Il a ainsi
précipité tout un peuple allemand dans une aventure guerrière qui a conduit aux
pires exactions contre l’humanité.
Quelle
faute avait commis le soldat à qui l’on avait donné un fusil et l’ordre d’aller
au front ? Aucune sur le terrain car la plupart de ceux qui sont revenus
ont regretté cette guerre mondiale qui a ravagé tout une partie de l’Europe. La
faute a été au départ dans l’obéissance aveugle, dans le réflexe moutonnier.
Elle ne fut pas de tuer pour ne pas l’être soi-même. L’histoire se répète
souvent sous des formes différentes mais à partir des mêmes tares humaines. Nous
vivons désormais l’ère de l’hégémon américain. L’obéissance est de retour.
Par
Jean Monnet l’hégémon américain nous a dit que la construction de l’Europe
devait être économique et qu’elle devait abandonner toute volonté de puissance
militaire. Nous avons obéi. Non, nous avons cru ne pas le faire puisque nous
avons accepté librement de passer de la Communauté Economique Européenne à l’Union
Européenne. Pauvres innocents que nous sommes ! Nous avons de ce fait été
amenés pour notre défense à entrer dans l’OTAN, librement puisque notre
Président précédent en a décidé ainsi.
Mais
tout ne s’arrête pas là. L’hégémon américain ne souhaite pas avoir à faire à
une troupe indisciplinée de pays ne parlant pas d’une seule voix. Il pousse l’UE
vers le fédéralisme, comme prévu par Jean Monnet et repris par Jacques Delors.
Autrement dit cela implique la disparition des nations, la constitution de
grosses régions (type länder allemand) beaucoup plus manipulables par le pouvoir
central. Le but économique ultime est de lier fermement cette UE aux USA par un
traité transatlantique qui étend la zone commerciale sans transactions
douanières au profit du marché américain vu la prédominance du nombre d’acheteurs
européens par rapport aux américains. L’affaire est en cours.
L’hégémon
américain a ciblé ses ennemis, la Russie d’une part qu’il faut absolument
détacher de l’Europe car elle y amènerait la puissance militaire qui lui fait
défaut, et la Chine, que le dollar tient encore en respect, mais qui vient
titiller la puissance économique américaine. Il faut donc pouvoir circonscrire
militairement ces deux puissances par des batteries anti-missiles et des
présences humaines au plus près de la Russie et un lien fort avec le Japon, la
Corée du sud, Taiwan pour être au plus
près de la Chine.
Le
détachement de la Russie consiste à rapprocher l’UE des frontières russes. C’est
fait au nord avec la Finlande et les Etats baltes mais il reste l’est et le
sud. La présence américaine avec des bases militaires est en cours d’installation
dans de nombreuses républiques de l’ex-URSS. La Géorgie a quitté la CEI,
regroupement économique des ex-républiques. Il reste le gros morceau de l’Ukraine,
celui encore très ancré à la Russie, à savoir la Biélorussie, et la Moldavie. C’est
donc l’Ukraine qu’il faut entraîner dans l’Europe. L’affaire est en cours…
grâce à l’argument de la démocratie aidée par le bloc occidental, la Turquie, l’Arabie
saoudite et même Israël. Toutefois la désobéissance s’est installée, il faut la
mater à l’est sauf que l’on touche à la ligne rouge défendue par la Russie.
Sur
fond de lutte pour le pétrole et contre tout régime fort pouvant mettre des bâtons
dans les roues, l’hégémon américain a entrepris des guerres dans plusieurs pays
dont l’Irak et l’Afghanistan où il a entraîné la France. Les printemps arabes
ont été une superbe occasion pour détruire la puissance économique et militaire
de la Libye. Ce pays, où un dictateur avait mis fin aux guerres tribales
ancestrales et conduisait le pays vers une puissance pouvant fédérer l’Afrique,
ne pouvait entraver la vision géopolitique américaine et décider seul de ses
alliances en particulier avec la Chine et la Russie.
La méditerranée
devenant bordée par des pays soit en lien économique avec le bloc occidental,
soit en proie à des convulsions internes réduisant à néant leur influence, il
reste l’Algérie et la Syrie. Les tentatives de déstabilisation de l’Algérie,
avec le concours de l’Arabie Saoudite et du Qatar, ne vont pas tarder à se
développer grâce aux frères musulmans. La dernière élection a néanmoins fait
comprendre le danger à une grande majorité du peuple algérien. Pour la Syrie,
on s’attaque de front à l’ennemi russe pour qui la disposition de ports en eau
profonde dans les mers du sud est une constante de sa politique. Le port de
Tartous ne peut être abandonné. C’est aussi une zone tampon entre la Turquie,
membre de l’OTAN, et Israël bras armé de la politique américaine dans cette
région.
Que
fait la France dans tout cela ? Elle obéit… non, elle décide librement ce
que l’on lui a dit de décider ! La France a désormais les réflexes moutonniers
qui la conduisent sur des théâtres d’opération qui ne menacent aucunement son
intégrité territoriale et elle livre son peuple à la gourmandise des puissances
judéo-américaines de l’argent. Elle perd conjointement son indépendance et son
identité. Il faut se souvenir de ce disait le général De Gaulle le 13 décembre
1959 à Dakar : « L’essentiel, pour jouer un rôle international, c’est
d’exister par soi-même, chez soi. Il n’y a pas de réalité internationale qui ne
soit d’abord une réalité nationale ».
La seule façon de traiter avec un monde
non libre
Est de devenir si absolument libre que
votre existence même
Est un acte de rébellion.
Albert
Camus
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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