lundi 21 avril 2014

L’obéissance des peuples n’est que de la soumission !


Pendant cette trêve pascale, il est bon de rêver à la paix du monde, à un monde sans frontières et sans guerre. Les puissants pensent aussi à un monde sans frontières mais dans la perspective d’un monde qu’ils s’ingénient  à contrôler grâce à la guerre par l’argent et par les armes. C’est ainsi qu’Hitler a caressé un moment le rêve de domination de l’Allemagne sur l’Europe, Russie comprise. Il a fallu qu’il construise une grande chaîne de l’obéissance chez ses concitoyens de proche en proche depuis ses collaborateurs directs jusqu’au menu peuple. Sa méthode ? La désinformation et le gavage des cerveaux. Il a ainsi précipité tout un peuple allemand dans une aventure guerrière qui a conduit aux pires exactions contre l’humanité. 

Quelle faute avait commis le soldat à qui l’on avait donné un fusil et l’ordre d’aller au front ? Aucune sur le terrain car la plupart de ceux qui sont revenus ont regretté cette guerre mondiale qui a ravagé tout une partie de l’Europe. La faute a été au départ dans l’obéissance aveugle, dans le réflexe moutonnier. Elle ne fut pas de tuer pour ne pas l’être soi-même. L’histoire se répète souvent sous des formes différentes mais à partir des mêmes tares humaines. Nous vivons désormais l’ère de l’hégémon américain. L’obéissance est de retour. 

Par Jean Monnet l’hégémon américain nous a dit que la construction de l’Europe devait être économique et qu’elle devait abandonner toute volonté de puissance militaire. Nous avons obéi. Non, nous avons cru ne pas le faire puisque nous avons accepté librement de passer de la Communauté Economique Européenne à l’Union Européenne. Pauvres innocents que nous sommes ! Nous avons de ce fait été amenés pour notre défense à entrer dans l’OTAN, librement puisque notre Président précédent en a décidé ainsi. 

Mais tout ne s’arrête pas là. L’hégémon américain ne souhaite pas avoir à faire à une troupe indisciplinée de pays ne parlant pas d’une seule voix. Il pousse l’UE vers le fédéralisme, comme prévu par Jean Monnet et repris par Jacques Delors. Autrement dit cela implique la disparition des nations, la constitution de grosses régions (type länder allemand) beaucoup plus manipulables par le pouvoir central. Le but économique ultime est de lier fermement cette UE aux USA par un traité transatlantique qui étend la zone commerciale sans transactions douanières au profit du marché américain vu la prédominance du nombre d’acheteurs européens par rapport aux américains. L’affaire est en cours. 

L’hégémon américain a ciblé ses ennemis, la Russie d’une part qu’il faut absolument détacher de l’Europe car elle y amènerait la puissance militaire qui lui fait défaut, et la Chine, que le dollar tient encore en respect, mais qui vient titiller la puissance économique américaine. Il faut donc pouvoir circonscrire militairement ces deux puissances par des batteries anti-missiles et des présences humaines au plus près de la Russie et un lien fort avec le Japon, la Corée du sud, Taiwan  pour être au plus près de la Chine. 

Le détachement de la Russie consiste à rapprocher l’UE des frontières russes. C’est fait au nord avec la Finlande et les Etats baltes mais il reste l’est et le sud. La présence américaine avec des bases militaires est en cours d’installation dans de nombreuses républiques de l’ex-URSS. La Géorgie a quitté la CEI, regroupement économique des ex-républiques. Il reste le gros morceau de l’Ukraine, celui encore très ancré à la Russie, à savoir la Biélorussie, et la Moldavie. C’est donc l’Ukraine qu’il faut entraîner dans l’Europe. L’affaire est en cours… grâce à l’argument de la démocratie aidée par le bloc occidental, la Turquie, l’Arabie saoudite et même Israël. Toutefois la désobéissance s’est installée, il faut la mater à l’est sauf que l’on touche à la ligne rouge défendue par la Russie. 

Sur fond de lutte pour le pétrole et contre tout régime fort pouvant mettre des bâtons dans les roues, l’hégémon américain a entrepris des guerres dans plusieurs pays dont l’Irak et l’Afghanistan où il a entraîné la France. Les printemps arabes ont été une superbe occasion pour détruire la puissance économique et militaire de la Libye. Ce pays, où un dictateur avait mis fin aux guerres tribales ancestrales et conduisait le pays vers une puissance pouvant fédérer l’Afrique, ne pouvait entraver la vision géopolitique américaine et décider seul de ses alliances en particulier avec la Chine et la Russie. 

La méditerranée devenant bordée par des pays soit en lien économique avec le bloc occidental, soit en proie à des convulsions internes réduisant à néant leur influence, il reste l’Algérie et la Syrie. Les tentatives de déstabilisation de l’Algérie, avec le concours de l’Arabie Saoudite et du Qatar, ne vont pas tarder à se développer grâce aux frères musulmans. La dernière élection a néanmoins fait comprendre le danger à une grande majorité du peuple algérien. Pour la Syrie, on s’attaque de front à l’ennemi russe pour qui la disposition de ports en eau profonde dans les mers du sud est une constante de sa politique. Le port de Tartous ne peut être abandonné. C’est aussi une zone tampon entre la Turquie, membre de l’OTAN, et Israël bras armé de la politique américaine dans cette région. 

Que fait la France dans tout cela ? Elle obéit… non, elle décide librement ce que l’on lui a dit de décider ! La France a désormais les réflexes moutonniers qui la conduisent sur des théâtres d’opération qui ne menacent aucunement son intégrité territoriale et elle livre son peuple à la gourmandise des puissances judéo-américaines de l’argent. Elle perd conjointement son indépendance et son identité. Il faut se souvenir de ce disait le général De Gaulle le 13 décembre 1959 à Dakar : « L’essentiel, pour jouer un rôle international, c’est d’exister par soi-même, chez soi. Il n’y a pas de réalité internationale qui ne soit d’abord une réalité nationale ». 

La seule façon de traiter avec un monde non libre 

Est de devenir si absolument libre que votre existence même 

Est un acte de rébellion. 

Albert Camus 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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