Que l’on regarde
notre politique étrangère, énergétique ou de santé publique, on ne voit que des
dirigeants manipulant l’enfumage, l’arnaque ou l’incompétence. La dernière en
date est l’annulation du tarif réglementé EDF décrété en 2012 qui va donner
lieu à une facturation rétroactive de 20 à 40 euros par ménage. On reste coi devant
l’incompétence de l’Etat qui ne connait même pas ses droits alors qu’un calcul
savant a été approuvé par lui et confié à la Commission de Régulation de l’Énergie
(CRE). En 2012 il en a contesté le résultat pour des raisons politiques,
sciemment au titre de l’enfumage ou inconsciemment par incompétence. Dans les
deux cas il a outrepassé ses droits et c’est l’abonné qui va payer. La bourde
étant commise par lui, pourquoi ne serait-ce pas lui qui débourse, même si au
bout du compte ce sera toujours le contribuable qui paiera la facture ?
Au 1er
janvier 2014 le prix du KWh était de 0,1442 €. On retrouve au sein des prix de
l'électricité plusieurs composantes :
- à hauteur de 40% de la facture TTC d'un consommateur résidentiel, c'est la part fourniture qui représente la plus grosse partie de la facture d'électricité. Cette partie couvre les frais d'approvisionnement en électricité et les coûts de commercialisation du fournisseur.
- le deuxième poste est le TURPE (tarifs d'utilisation des réseaux publics d'électricité) avec 33% de la facture TTC d'un ménage. Il s'agit de couvrir les coûts d'utilisation des réseaux de distribution et de transport d'électricité. Le TURPE est défini par la Commission de Régulation de l'Energie et constituent la principale source de revenus des gestionnaires de réseau ERDF (distribution) et RTE (transport).
- enfin, les nombreuses taxes représentent plus d'un quart du prix de l'électricité pour les particuliers : Contribution Tarifaire d'Acheminement (CTA, 2%), Contribution au Service Public de l'Electricité (CSPE, 4%), Taxe sur la consommation finale d'électricité (TCFE) (7%) et la TVA (14%, avec un taux réduit sur l'abonnement et un taux plein sur le prix du kWh).
La CSPE est particulièrement touché par les augmentations avec +450%
depuis 2002. Fixée à 3 €/MWh en 2002, elle est passée à 16,5 €/MWh au 1er
janvier 2014. Cette Contribution au
Service Public de l'Electricité a été instituée par la loi n°2003-8 du 3
janvier 2003. Prélevée sur l’ensemble des consommateurs d’électricité et
proportionnelle au nombre de kWh consommés, la contribution aux charges de
service public de l’électricité représente environ 60 euros par Français et par
an pour une consommation moyenne de 4500 kWh. Elle permet de financer
différentes sujétions découlant d’obligations de service public. La loi du 10
février 2000 dispose en effet que « les charges imputables aux missions de
service public assignées aux opérateurs électriques [doivent être] intégralement
compensées. »
Plusieurs coûts sont pris en charge par la CSPE :
- les surcoûts liés aux obligations d'achat de l’électricité d’origine renouvelable (photovoltaïque, biomasse, éolien) et de la cogénération selon les termes de la loi du 10 février 2000 - en effet, certains fournisseurs ont l’obligation légale d’acheter l’électricité produite par les particuliers ;
- le surcoût associé aux politiques de soutien aux énergies renouvelables et à la cogénération ;
- les surcoûts de production dans les zones non interconnectées au réseau électrique métropolitain continental (Corse, départements d'outre-mer, Saint-Pierre et Miquelon et les îles bretonnes de Molène, d'Ouessant et de Sein) - Ce principe dit de péréquation tarifaire permet l’existence de tarifs dans les territoires insulaires similaires aux tarifs pratiqués en métropole continentale alors même que les moyens de production y sont plus coûteux ;
- les frais engendrés par les dispositifs d’aide aux personnes démunies - il s’agit ici notamment du Tarif de première nécessité (TPN), proposé par EDF et les entreprises locales de distribution aux personnes à très faibles revenus ;
- le budget du Médiateur national de l’énergie ;
- et, enfin, les coûts de gestion qu’occasionne la gestion du financement de la CSPE pour la Caisse des dépôts et consignations.
Cette augmentation traduit essentiellement l’accroissement des charges
de service public auxquelles sont soumis les fournisseurs historiques du fait
du développement des énergies renouvelables en métropole et de l’augmentation
plus générale des charges de péréquation dans les zones non interconnectées au
réseau métropolitain continental. De plus, cette augmentation importante de la
CSPE doit beaucoup à l'obligation d'achat des énergies renouvelables imposée à
EDF. Sur les 6,2 Mds€ du prévisionnel 2014 de la CSPE, c’est 48,8% qui seront
imputées aux énergies renouvelables soit plus de 3 Mds€ dont 34,9% au photovoltaïque.
La volonté de développer les énergies renouvelables, dont il est évident
qu’elles sont non rentables en l’état, ne peut donc qu’augmenter cette charge
sur le prix de l’électricité puisque, comme les autres taxes, elle est
accrochée au kWh. Non seulement 28 millions d’abonnés vont devoir payer la
bévue tarifaire de 2012 ramenant à 2% la hausse tarifaire de 5,7% prévue par la
CRE, mais il est venu s’ajouter depuis une de 5% au 1er août 2013,
qui sera suivie d’une autre de 5% en août 2014 et d’une autre prévue entre 2 et
3% en 2015. Au final la CRE a averti que les prix TTC de l’électricité
croîtront de 30% de 2012 à 2017.
Comme l’automobile, l’électricité, qui est indispensable à la vie
quotidienne et pratique comme moyen de chauffage, devient la vache à lait du
gouvernement. Augmenter les taxes, ce n’est pas augmenter les impôts ! Le
plus rageant est que la politique énergétique est inintelligente au moment où
nous vendons nos réacteurs nucléaires à la Chine et où le Japon, l’un des pays
les plus nucléarisés du monde, va remettre en service une bonne partie d’entre
eux ! Le Japon est d’ailleurs l’un de nos gros clients pour le
retraitement des combustibles usés. Si vraiment le nucléaire est à bannir de la
planète nous sommes alors des semeurs de mort ! En conséquence arrêtons
tout et ne vendons plus rien !
Bêtise
et gouvernants font toujours bon ménage
Et
chargent le baudet qui piaffe et qui enrage.
A
ses rênes il se sent aux mains d’incompétents
Il
faut que Buridan prenne le mors aux dents !
Jacques Ouvert
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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