Le sigle SOCOM vous
dit-il quelque chose ? Sûrement oui si vous êtes amateur de jeux vidéo,
car il recouvre une série de jeux vidéo de tir tactique. Pourtant ce nom est
repris d’une toute autre abréviation, c’est l’acronyme populaire de Spécial Operations
Command. Le premier fut créé le 1er octobre 1983. C’est en gros le
commandement des forces spéciales américaines.
Celles-ci
furent déployées sur 60 théâtres d’opération à la fin de l’administration Bush
car le SOCOM, est le bras séculier des
américains partout dans le monde. Le déploiement de son personnel progresse de
façon exponentielle, comme son budget. Selon le Washington post il était
présent dans 75 pays en 2010. Selon le colonel Tim Nye le nombre a été porté à
120 en 2011. Obama a plus que doublé la
présence guerrière du va-t’en guerre Bush. Selon les sources officielles les
forces américaines auraient été engagées dans 103 pays en 2012/2013.
La
liste des opérations du SOCOM est longue et mal connue, elles vont des
interventions classiques, au kidnapping,
assassinat par drones, aux raids éclairs, surveillance, contrôles, assistance
et entrainement de troupes et services locaux. Bush avait lancé 51 frappes par
drones, Obama en est à 330 frappes selon le Bureau of Investigative Journalism
basé à Londres. Le changement c’est qu’Obama,
prix Nobel de la paix, avance masqué !
Il
avance aussi en poussant en avant ses alliés comme en Lybie, en Syrie et dans
les discussions avec l’Iran. Peu lui importe les dégâts collatéraux comme la
destruction du pouvoir libyen et le pillage de son armement par les djihadistes
qui a permis leur offensive au Mali et à une menace armée permanente dans cette
partie de l’Afrique. L’hégémonie américaine se fait de plus en plus prégnante
avec ses deux bras, monétaire avec le dollar et militaire avec l’avance
technologique américaine.
Le volet
monétaire est lié au volet économique qui va faire un nouveau pas dans le
traité transatlantique lequel ouvre un marché européen beaucoup plus vaste que
celui des Etats-Unis, vu le rapport de population. C’est pourquoi ces élections
européennes doivent être un moment privilégié pour redéfinir une Europe qui
pèse dans le monde et non un nain politique et un continent à être le seul ouvert
à tous vents des hommes, des capitaux et des biens.
Notre
allégeance européenne aux Etats-Unis et l’allégeance de nombreux pays
européens, dont le nôtre, aux diktats de l’Allemagne qui pèsent lourdement sur
les décisions de Bruxelles et de la BCE, nous poussent à des actions qui ne
vont pas dans notre intérêt. Citons notre engagement avec les forces
révolutionnaires comme en Lybie, en Syrie, en Ukraine. Cette dernière action
nous coupe de la Russie, beaucoup plus proche de nous que les USA et plus
tournée vers l’Europe que vers l’Asie. C’est une erreur stratégique, sous
impulsion américaine donc européenne, que l’Allemagne manie avec précaution et
dont elle s’ingénie en coulisse à préserver l’aspect économique.
Les
idées évoluent pourtant un peu et Laurent Wauquiez, dans son livre « Il
faut tout changer », avoue les erreurs commises dans la construction de l’Europe.
Ancien UMP, j’ai quitté ce mouvement lorsque le gouvernement a accepté de
dépasser le nombre de 15 pays dans l’UE. Laurent Wauquiez préconise de revenir à une Europe à 6 dont Allemagne,
France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas. Voilà un pas important dans la
réflexion qu’il devra faire partager à ses collègues, ce qui n’est pas gagné.
Il conserve cependant l’euro, sans doute par peur de ne pouvoir politiquement
convaincre.
L’idée est séduisante et de bon sens,
car cette nouvelle Europe peut évoluer plus facilement dans des règles
communes, sociétales, sociales, juridiques, politiques et économiques. Cette
Europe rétrécie serait néanmoins d’un poids suffisant pour se faire entendre,
surtout s’elle s’adjoint un important volet de défense commune redéfinissant
ses alliances avec l’Est et l’Ouest.
Malheureusement le maintien de l’euro
ne résoudra pas le problème économique des pays hors Allemagne car celle-ci ne
peut les soutenir vu le poids global de leurs économies. Ce schéma n’est
économiquement pas viable avec la monnaie unique comme j’ai pu le présenter
dans plusieurs articles précédents. Il aurait pu l’être il y a 20 ans mais les
économies se sont trop éloignées les unes des autres aujourd’hui. Seule une
monnaie commune, bâtie sur un panier de monnaies redonnant de l’air aux
différentes économies, peut être en accord avec un tel scénario.
Ne boudons pas notre plaisir, Laurent
Wauquiez a pris conscience que nous allons dans le mur et que l’UMP va se
suicider si elle continue dans les pas des européistes intégristes. Il veut
rebâtir une autre Europe, c’est bien cela l’important et implicitement il avoue
la prééminence des nations en demandant un protectionnisme intelligent touchant
en particulier l’immigration. C’est donc un grand coup de couteau dans la
pensée unique qui ouvre le débat… enfin !
Quand le mouton de tête vous a mené au précipice
Il faut en changer et redéfinir un autre but
Ou le suivre et accepter la mort !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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