Le taux de chômage
des jeunes est sans aucun doute le meilleur baromètre de la santé d’un pays. Si
nous faisons mieux que la Grèce, l’Espagne et même l’Italie, nous avons un taux
de chômage de 25% largement au-dessus des pays du nord et du Centre de l’Europe.
800.000 jeunes arrivent sur le marché du travail, 200.000 viendront grossir les
statistiques du chômage quand 650.000 salariés partiront à la retraite. Évidemment la démographie joue un rôle car la France a un taux de fécondité
supérieur, taux dont on sait par ailleurs qu’il est largement dû à l’immigration
directe et à la fécondité supérieure des couples musulmans, noirs en
particulier.
L’arrivée
sur le marché du travail de jeunes, vivant souvent dans des ghettos et dont la
qualification est très basse, ne laisse que peu de place à une embauche
possible alors que même dans les services la mécanisation, l’automatisation s’amplifie
repoussant les emplois vers la maintenance, le commerce de contact, la gestion,
etc… En effet les politiques menées qui diminuent le pouvoir d’achat des
consommateurs se traduisent par une demande en baisse et non par un manque d’offre
contrairement à ce qui se dit encore. Le marché du travail se rétrécit par une
baisse de la consommation intérieure et par une difficulté pour la plupart des
entreprises à se rediriger vers le commerce extérieur, d’autant plus que la
politique d’austérité touche bon nombre de pays européens et émergents.
Le
chômage ne cesse d’augmenter globalement, même le taux de chômage des jeunes a
du mal à se stabiliser malgré les aides spécifiques de l’État pour cette
catégorie d’âge. Il est de bon ton de dire qu’il faut augmenter la croissance
pour diminuer le chômage, c’est une lapalissade mais qui n’avance à rien si l’on
omet de dire comment augmenter cette croissance. L’euro est trop cher, même
Mario Draghi grand ponte de la BCE, le dit. Il parle de l’UE dans son ensemble,
mais il ne parle pas des difficultés de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal, de
l’Italie et de la France entre eux et vis-à-vis de l’Allemagne. Les disparités sont
grandes et seule l’Allemagne peut affronter l’euro à 1,4$ sans broncher avec 120 Mds€
de gain sur le commerce extérieur quand nous affichons une perte de 61 Mds€.
Donc tant que nous refuserons de nous attaquer au problème de la monnaie unique,
notre croissance au mieux sera faible.
C’est par les
contrats aidés et les subventions à la formation que les gouvernements
entreprennent de juguler le chômage. Malheureusement l’impact global est
négatif puisque le chômage augmente. Les contrats aidés ne touchent désormais
pratiquement que le secteur non marchand et de plus l’impact sur l’emploi est
dû exclusivement à ce secteur selon la Dares. Il s’ensuit que l’arrivée de
jeunes dans les secteurs productifs est retardée et que les emplois dans le
secteur non marchand sont non pérennes ou alourdiront encore longtemps les
dépenses publiques s’ils débouchent sur un contrat à vie de fonctionnaire.
Quant
aux subventions de formation, c’est un véritable tonneau des Danaïdes qui coûte
35 milliards et dont les résultats sont loin de l’efficacité. Si l’on regarde
les autres pays du monde on s’aperçoit que c’est au niveau de l’Education que
les différences montrent une corrélation avec le chômage. Le Japon,
l’Australie, le Canada, la Suède… dont les résultats PISA sont excellents,
connaissent également un faible chômage des jeunes, contrairement à la Grèce, à
l’Espagne, au Portugal, ou à l’Italie. Si les jeunes qui sortent des grandes
écoles affichent un taux de chômage de 4%, chômage d’ailleurs de courte durée,
il n’en est pas de même des BTS, DUT et des bacs + 2. Ce paramètre de la
qualité de l’Éducation a une influence importante, même s’il n’est pas le seul.
La massification (« le bac pour
tous ») et de la nouvelle « stratification » éducative y est
pour quelque chose. De plus la comparaison entre les différents pays montre que
les dépenses d’éducation n’expliquent par ailleurs pas l’écart de performance
des systèmes éducatifs. Ce n’est donc pas dans les moyens, mais dans la méthode
qu’il faut insister. L’école doit redevenir un lien de transmission de la
culture, et d’instruction, un lieu où l’on acquiert les bases qui permettront d’apprendre
un métier et non pas un lieu « d’épanouissement ».
C’est bien sur les jeunes qu’une
politique gouvernementale doit se pencher car leur non accession au marché du
travail pousse de plus à la désespérance, à l’incivilité et à la délinquance.
Contrôler l’immigration, mettre en place une politique d’intégration efficace,
revoir notre système éducatif en n’oubliant pas l’apprentissage de plusieurs
langues, sont des pistes incontournables autres que celles des contrats aidés
qui ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois. Elles ne peuvent en rien
résoudre le problème du chômage des jeunes et ne sont que des cache-misères.
« Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le
besoin.»
Voltaire (1694-1778)
« La jeunesse est le sourire de l'avenir devant un inconnu qui est
lui-même. »
Victor Hugo (Les Misérables)
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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