Le
dernier scandale révélé par le journal allemand Spiegel sur les écoutes tous
azimuts des USA sur l’Europe en particulier montre que l’Union européenne n’est
que le valet de cet empire. Nos alliés dans les tempêtes et le sauvetage du
monde occidental sont nos ennemis au quotidien dans une guerre commerciale et
géostratégique. D’ailleurs c’est devenu clair pour les USA, hormis la Grande-Bretagne, les
pays européens ne sont pas sûrs
Toute
l’ambiguïté des transactions de libre-échange à venir est mise en pleine
lumière. L’Europe, sans unité politique, sans défense à la hauteur de son
continent, ouverte à tous les mouvements d’hommes, de marchandises et de
capitaux, est colonisée par les USA car elle reste le premier marché de
consommation du monde et un glacis stratégique.
La France
va-t’en guerre suit les désirs américains dans tous les lieux de conflit de l’Afrique
et du Moyen-Orient. La Grande-Bretagne est son alliée sûre et garde ses
distances en prenant de l’Europe ce qui l’intéresse. L’Allemagne a épousé
depuis longtemps la politique américaine sans engagement militaire mais avec l’intention
d’être le pays fort avec lequel les USA trouvent le point d’appui de leur
économie et un interlocuteur qui peut parler au nom de toute l’Europe. L’Allemagne
y voit un renforcement de son leadership sur l’UE, ce qui est son but ultime.
Ne
doutons pas que, dès que l’Allemagne aura saigné la France par sa balance
commerciale très favorable et contraint celle-ci à une politique d’austérité
drastique, elle quittera l’euro sous sa forme actuelle. Les pays du sud en
seront réduits à solliciter ses faveurs qui ne leur seront accordées que contre
des contreparties d’asservissement.
D’un
autre côté on voit au salon du Bourget tout le parti que l’on peut tirer de
réalisations européennes dans le cadre d’accords bilatéraux donnant-donnant. Le
domaine spatial, nucléaire, numérique, des transports, etc. est une ouverture
vers un Euroréalisme où l’union fait la force sans demander un échafaudage de
pays disparates que l’on veut faire s’entendre de force et sans un véritable
souhait démocratique.
Toute
l’histoire européenne montre que les alliances se sont faites, défaites et
recomposées en permanence car elle est en perpétuelle évolution sous les
pressions démographiques, économiques et désormais de plus en plus scientifiques
et techniques. L’Europe s’est construite lorsque l’Allemagne l’a voulu et elle
la détruit lentement en tant qu’union des peuples dans un contexte de marasme
économique auquel elle et ses partenaires commerciaux échappent encore.
La France
ne peut espérer qu’être le nième länder d’une zone commerciale allemande où l’Allemagne
se tranchera toujours la part du lion avec ses pays satellites. Il ne faut pas
s’en prendre à ce pays voisin mais à nos dirigeants depuis trente ans qui n’ont
pas su comprendre que l’Allemagne reste sur ses fondamentaux en matière de
géopolitique et qu’elle se considère comme le centre de l’Europe.
Les soi-disant
avancées de l’UE ou de la zone euro, à savoir l’union bancaire, la lutte contre
les paradis fiscaux, la taxe sur les transactions financières se heurtent toujours
à l’opposition d’un pays incontournable ou à une impossibilité pratique de mise
en œuvre efficace. Pendant ce temps la zone euro se distingue en mai par son
taux de chômage de 12,2% et de 23,5% chez les jeunes dont 59,9% en Grèce, 56,6%
en Espagne et 42,1% au Portugal.
L’Euroréalisme
c’est ne pas cacher que si le chômage est de 12,2% en zone euro, il n’est que
de 8,6% hors zone euro, c’est de considérer que l’euro ne nous protège pas et
qu’il revient à chaque nation de se prendre en charge. L’intérêt de l’euro c’est
celui des banquiers et des grandes puissances financières pas celui des peuples
à qui ils volent le pouvoir de décider de leur avenir et s’approprient leur
argent. Les pertes de souveraineté permettent aux plus riches de s’alimenter
sur les plus pauvres. Le temps n’est plus aux raisons de paix pour justifier l’Europe
et la dernière guerre des Balkans ne s’est éteinte qu’avec l’intervention américaine.
Construire une nouvelle Europe des
peuples souverains
Telle est la vocation de l’Euroréalisme
du futur.
Une Europe démocratique défendant
Ses valeurs et cherchant une union
D’intérêts communs bénéfiques.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon