La
décomposition des deux partis encore majoritaires en voix laisse l’électeur
devant des choix difficiles pour exprimer son ras-le-bol. Les couacs du
gouvernement, les dissensions de plus en plus visibles en son sein, les
affaires pénales qui touchent les deux partis, la pensée unique qui les
animent, la politique d’austérité basée beaucoup plus sur l’impôt et l’appauvrissement
des dépenses d’investissement que sur la réduction des dépenses de
fonctionnement, l’augmentation du chômage, les prévisions de croissance jamais
réalisées, etc. finissent par mettre à bas la confiance des citoyens et des
agences de notation.
La
dernière agence de notation, Fitch, qui maintenait notre triple A vient de nous
abaisser d’un cran et le citoyen ne sait plus s’il doit laisser son argent à la
Caisse d’Epargne, qui va ne plus rien rapporter et devient la convoitise d’un
Etat en difficulté, ou sur son Assurance-vie ou son compte bancaire. L’Europe
vient en effet d’avaliser que les déposants peuvent être prélevés en cas de
faillite de leur banque au-delà de 100.000 euros à hauteur de 8% de la somme… pour
l’instant ! L’Europe déçoit et montre de plus en plus son identité anti-démocratique,
prédatrice et aux mains des puissances économiques et financières.
Les
classes ouvrières ne trouvent plus, dans une social-démocratie sourde, la
défense qu’elles souhaitent. Ceux qui habitent dans des quartiers où une
population nouvelle s’installe de plus en plus profondément et nourrit délinquance
et chômage ne croient plus en des jours meilleurs. Ils s’éparpillent entre d’une
part un embryon socialo-communiste qui élève fort la voix et crie à la
tromperie et d’autre part un parti de protestataires hétéroclites à l’extrême-droite.
On voit même les fonctionnaires, soutien historique du socialisme, désespérer devant
le blocage de leurs rémunérations sans perspective d’avenir et dans des
contraintes de productivité souvent à contre-courant de ce qu’est la conception
du travail bien fait qui les caractérise.
Ne parlons pas des
auto-entrepreneurs qui voient amputé leur statut au profit de ressources
nouvelles pour l’Etat, des artisans, commerçants, PME, qui croulent sous une
paperasserie toujours plus envahissante. Il faut avoir rédigé un bulletin de
paie pour en avoir une idée. Ne parlons pas des obligations toutes plus
paralysantes les unes que les autres à satisfaire à partir de 50 salariés. Ne
parlons pas du monde de la petite agriculture qui ne survit que grâce aux
subventions, rackettée par les grandes surfaces, disposant de retraites
misérables et au sein de laquelle le nombre de suicides est trois fois plus
élevé que dans les autres corporations.
Les
médecins se font rares et désertent les campagnes pendant que des médecins
étrangers peuplent nos hôpitaux. Les moyens de la justice sont de plus en plus
ridicules et les actes des jugements attendent des semaines avant qu’une
dactylo soit disponible. Le nombre d’affaires sur lesquelles un juge doit se
pencher est en constante augmentation et les prisons sont surpeuplées ce qui
nous vaut la réprobation de Bruxelles. D’une façon générale la justice n’a pas
des moyens à la hauteur d’un pays comme le nôtre.
Dans
le domaine de l’Education Nationale, on constate que la sécurité dans l’école n’est
pas vraiment assurée et que les manquements à la discipline sont de plus en
plus fréquents. Le pourcentage d’enfants ne sachant pas correctement lire, écrire
et compter à la fin du primaire augmente pendant que les pourcentages de
réussite au baccalauréat dépassent les 90%. Ceci remet en cause l’utilité de
cet examen qui fait s’engouffrer pour des études longues un nombre d’étudiants trop
important. Certains n’iront pas au bout d’études trop difficiles pour eux, d’autres
ne trouveront pas de travail en fin d’études. Dans le même temps les métiers
manuels ne trouvent souvent pas de gens qualifiés, tourneurs, fraiseurs,
soudeurs, électriciens, contremaîtres, chefs d’équipes, chefs de chantier, etc.
Le
citoyen a peur pour son avenir et celui de ses enfants et ne peut que constater
l’état dans lequel les deux grands partis, qui se sont partagé le pouvoir, ont
mené notre pays. La perte de démocratie, pour les décisions engageant notre
pays ou l’avenir de notre société, devient une constante de la politique. Les
uns et les autres n’écoutent plus les grands mouvements populaires et manœuvrent
avec une démocratie parlementaire bloquée sur une pensée unique qui ne laisse
aucune place à une représentativité normale de l’ensemble des opinions du
peuple.
Il
est clair que beaucoup de français entrent désormais dans un esprit frondeur
qui ne se reconnait plus dans les partis traditionnels. Ils viennent plus de
droite que de gauche puisque c’est la gauche qui est au pouvoir mais ce qui les
caractérise c’est d’être un mouvement nouveau, hétéroclite,
contestataire des deux partis qui se partagent le pouvoir dans une pensée
unique mais uni sur les valeurs de la République, de la société et de la
démocratie. Il peut accueillir des sensibilités de gauche et de droite dans un
élan de salut public. C’est pourquoi j’évoque le Tea Party né d’un mouvement populaire
aux Etats-Unis dont 57% des américains reconnaissent l’utilité dans la vie
publique américaine. Il cible en plus le refus de la pression fiscale mais nous
savons que la France est en tête des pays européens pour le poids de la
fiscalité. Malgré les critiques que l’on peut lui faire il ouvre une voie que
nous serions bien avisés de prendre.
Les conditions
sont désormais réunies pour qu’un grand mouvement populaire, nouveau et non
extrême, mette à mal des partis sclérosés qui ont perdu le sens de l’Etat, et
du bien commun, pour écouter les sirènes des puissances financières et
bancaires et spolier le peuple à leur profit en lâchant opportunément quelques
miettes électorales aux corporatismes qui les soutiennent. Hommes et femmes politiques
rebelles et honnêtes, hommes et femmes de la société civile révoltés, jeunes
entreprenants et patriotes peuvent créer un grand élan national avant que la
misère et le désespoir ne s’emparent d’une nation à l’identité chancelante et
finalement broyée en régions malléables par le Nouvel Ordre Mondial !
Luttons pour que les mécontents, les
spoliés, les patriotes,
Tendent la main les uns vers les autres
pour braver
Ceux qui les entourloupent et les
appauvrissent
Depuis plus de trente ans !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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