Si
les situations nationales sont diverses, la tendance est identique dans tous
les pays développés. La dette publique « explose » à la suite des plans
d’intervention d’urgence pour sauver certaines institutions financières et la
mise en œuvre des plans de relance de l’activité économique. L’accroissement
des engagements publics va de pair avec une contraction des recettes fiscales
des Etats, consécutive au ralentissement de l’activité.
La dette
de la France augmente de 61,237 Mds€ dans la prévision de budget 2013 qui était
basée sur un déficit devant atteindre 3% du PIB fin 2013. Ce budget a été voté
le 19 décembre 2012. Depuis le gouvernement a demandé et obtenu auprès de Bruxelles
que le déficit de son budget 2013 soit de 3,7% du PIB. A PIB constant qui
correspond à une prévision de croissance nulle, hypothèse jugée optimiste par
de nombreux observateurs, le déficit serait porté à environ 75,5Mds€ soit une
augmentation de 14,8Mds€.
Mais
les choses n’évoluent pas dans le bon sens du côté des recettes et il se dit
que le déficit sera plutôt de 4% voire 4,1% du PIB. Sur l’hypothèse de 4%, on
constate que le déficit va atteindre 81,6Mds€ soit une augmentation de 20Mds€ par rapport à la prévision
budgétaire. Il va donc s’approcher de celui de 2012 à 98,2 Mds€ et encore
avec une hypothèse de croissance nulle qui n’est pas sûre d’être tenue. Les
mesures qui peuvent encore être prises cette année pour les recettes ne
toucheront que trois ou quatre mois d’activité même si elles sont drastiques.
Quant aux dépenses elles sont pour la plupart engagées et l’annulation de
certaines n’atteindra que quelques milliards au plus.
Notre dette ne
devait, soi-disant pas dépasser les 90%. Curieusement ce seuil n’est plus la
ligne rouge, il s’est évanoui. Avec une dette en 2012 de 1.833,8 Mds€ pour un
PIB de 2.032,3Mds€ soit une dette de 90,2%, l’année 2013 doit nous porter à une
dette de 1915Mds€ soit 94,2% du PIB. On se rapproche du 100% où la dette
représente la totalité du Produit Intérieur Brut d’une année entière. Mais
toute dette entraîne une augmentation des intérêts annuels d’emprunt, ce serait
donc 2 milliards en gros aux taux actuels qui vont être payés en plius des 46,9 milliards prévus au budget. On avoisine
les 50Mds€ par an pour les intérêts à prendre sur des recettes prévues à
298,6Mds€ soit près de 17%. Ceci est à comparer à l’impôt sur le revenu de
71,9Mds€ et celui prévu sur les sociétés de 53,5Mds€ ! Vous ne travaillez pour vous que 30% du
temps !
La
dette enfle, enfle depuis 1974 et se projette sur les générations futures. Les
américains, les anglais, les irlandais les japonais font de même mais est-ce la
bonne recette ? Nous en reparlerons dans la deuxième partie de l’article.
Qui paye ses dettes s’enrichit, dit-on.
On va être longtemps pauvres !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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