L’Europe,
avec sa zone euro, est malade. Le chômage atteint 12% et les jeunes sont
particulièrement atteints, la croissance est en berne. Il devient de plus en
plus clair que ce que prévoyaient les opposants au traité de Maastricht et à l’élargissement
de l’UE se réalise. Les écarts socio-économiques entre les pays ne cessent de s’aggraver
au lieu de se rapprocher. Les politiques d’austérité trop durement et trop
rapidement appliquées augmentent la pauvreté dans les pays en difficulté jusqu’à
l’insupportable.
La
confiance dans les politiques européens s’est évanouie et l’espoir de jours
meilleurs se reporte de nombreuses années en avant. Pour une grande masse d’européens,
aujourd’hui c’est la galère et, pour beaucoup d’autres, elle est pour l’année
prochaine. Les tergiversations entre croissance-compétitivité et
austérité-chômage ont miné la confiance fragile des électeurs dans une identité
européenne non assumée.
L’Europe
à six, dix ou même douze avait belle allure et l’on pouvait espérer que les
poids lourds comme l’Allemagne et la France pouvaient donner une cohésion et
une impulsion en tirant les plus pauvres vers les plus riches. La puissance
franco-allemande avait les moyens financiers pour faire jouer la solidarité. Une
uniformité des salaires, des prestations sociales, des impôts et taxes, des
législations, pouvaient se faire sur une dizaine d‘années. Force est de
constater qu’à vingt-huit pays nous sommes loin du compte vingt ans après !
La disparition de la
zone de libre-échange (AELE), créée à l’initiative du Royaume-Uni, lequel a
finalement adhéré à l’Union Européenne, a placé les autres pays de cette zone
devant un choix. La Suisse n’a souhaité que des accords bilatéraux avec l’UE.
Les trois autres, Islande, Norvège et Liechtenstein, ont été admis dans une
entité économique plus vaste que l’UE, l’Espace Economique Européen (EEE). C’est
donc une union économique rassemblant trente-et-un États européens, assemblage
de l’UE (Communauté Européenne à la signature en 1992) et de l’AELE.
« L’accord assure la
libre-circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes
(les quatre libertés). Il inclut également des accords encadrant la politique
de concurrence, la protection des consommateurs ou l’éducation. Ceci est
atteint en généralisant l’acquis communautaire dans ces domaines aux membres de
l’AELE concernés, en échange d’un droit de consultation lors de la préparation
des directives européennes.
L’accord exclut de son champ
d’application les produits agricoles non-transformés ainsi que la pêche et ne
prévoit pas de coordination des tarifs douaniers, ce qui l’empêche d'être considéré
comme une union douanière. On peut considérer que c’est une union économique
sans union douanière, ce qui est un cas très atypique car une union économique,
monétaire ou non, est habituellement le degré le plus poussé de coopération
internationale économique. » (Wikipédia)
Cette
union va bientôt accueillir la Géorgie prolongeant l’espace européen vers l’Est
et attire de nouveau le regard sur cette union atypique mais particulièrement
souple et peu contraignante. On peut rêver à ce qui aurait dû être fait pour l’élargissement
de l’Europe au moins des douze sinon avant. L’idée d’un noyau central qui tend
à l’uniformité auquel s’adjoignent les pays dont l’économie peut trouver des
débouchés, mais dans une union beaucoup plus lâche, est une idée réaliste et
porteuse d’espoir de progrès dans la marche en avant pour une Europe plus
solidaire.
Cette
opportunité réaliste a succombé sous la pression américaine de création rapide
d’une Europe fédérale et soumise. Mais les menaces qui pèsent sur l’euro, donc
sur l’UE par contagion, l’appauvrissement des pays de l’Europe du Sud, la
puissance exportatrice de l’Allemagne qui se détourne de l’Europe et donc de
son intérêt pour l’euro, font craindre de plus en plus son éclatement. Dans cette
hypothèse la reconstruction d’une Europe viable ne pourra plus négliger l’intérêt
de l’EEE et de la conservation d’un noyau central dont les contraintes devront
inclure une monnaie commune, plus souple, au lieu de la monnaie unique.
Nous avons déjà perdu une génération.
Il est temps de rêver d’une autre Europe !
Créons une Europe souple, démocratique et
forte
Pour ne pas succomber au dollar, au yen
et sûrement au yuan !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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