Est-vrai et si cela est, en quoi suis-je
concerné ? Je n’y comprends rien et je ne perçois qu’une chose c’est que
nous devons nous serrer un peu la ceinture parce que Bruxelles nous l’impose et
puis nous ne devons pas transmettre notre dette à nos enfants et petits-enfants.
Voilà ce que la très grande majorité de nos concitoyens retiennent de l’information par les médias, télévisée et à grand tirage, et par le gouvernement. Comment en
serait-il autrement quand ces derniers se gardent bien de nous informer par
crainte d’une panique généralisée ? Pourtant l’information filtre mais ne
se répand pas :
« Le
ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a proposé que les
actionnaires, les créanciers, les déposants et les titulaires de comptes
subissent une ponction de 8%, affirmant que cette solution demeurait plus
favorable pour eux, car leurs pertes seraient beaucoup plus importantes si les
banques faisaient faillite.
Son
collègue français Pierre Moscovici juge que cette mesure va trop loin. Comme
les ministres des Finances de la Grande-Bretagne et de la Suède, il craint
qu’elle ne provoque une ruée bancaire massive, et il préfère que les pays
conservent une plus grande liberté pour décider ce qui doit être fait au moment
où ils seront confrontés à cette question. Pour le ministre des Finances
espagnol, Luis de Guindos, ce qui compte, c’est de définir l’ordre dans lequel
les différents agents de l’économie seront mis à contribution, et la protection
des petits épargnants.
Cela
a le mérite au moins d’être clair ! Nous pouvons être individuellement concernés
car collectivement nous n’y échappons jamais. Mais si le risque d’une telle
éventualité est nul, pourquoi craindre d’en parler ? Inutile d’épiloguer
sur la raison car vous avez déjà compris que c'est parce que le risque croît tous les jours. Les
marchés actions et obligataires sont manipulés par les banques centrales. L’Espagne,
le Portugal, l’Italie et la France n’auront pas des finances publiques plus
saines et des banques plus solides parce qu’on maintient les taux bas
indéfiniment. Par contre on peut lire des alarmes dans la presse :
- Les banques centrales volent au secours des marchés, Les Echos
- La BCE révolutionne sa communication, L’Agefi
- Stimulés par la BCE, les marchés rebondissent, Le Figaro
- L’Espagne s’apprête à pomponner ses banques avec une remise d’impôts, Financial Times
- Le FMI craint des risques de dérapage en Italie, The Wall Street Journal
L’endettement
s’accroît, les banques restent fragilisées, les assurances qu’elles prennent
ont des taux en hausse qui montrent que la prise de risque augmente beaucoup
plus vite que la croissance des PIB. Tout ce système s’alimente de liquidités
qui reposent de moins en moins sur des biens tangibles. Les fonds propres vont
manquer aux assureurs pour tenir leurs engagements en cas de brusque coup dur pour ne pas dire de faillite bancaire.
Les
gens riches et avertis commencent à retirer leur argent des banques, et achètent
des coffres forts et des billets de 1.000 francs suisses. Vous ne croyez-pas possible que l'on se serve de l'épargne privée ?
Il est pourtant évident que c’est ce qu’a en vue
la France, quand Moscovici s’oppose à Schauble sur cette question. La
France se dit : inutile de faire paniquer les gens en annonçant les mesures, on
fera un « bank holiday » un vendredi qui permettra de réaliser la même
chose. Au niveau international, nous savons que des mesures préparatoires ont
été prises dès 2009 pour faire face à un « bank holiday ». Ainsi, les
ambassades américaines ont été dotées secrètement d’une réserve importante en
billets, dollars et devises locales, pour faire face à des besoins éventuels.
Plus concrètement n’avez-vous pas remarqué la double
manipulation des dépôts sur les comptes épargne. Dans un premier temps on
relève le plafond de dépôt (incitation à déposer). Dans un deuxième temps on
baisse le taux d’intérêt (recette pour l’Etat). Dans un troisième temps l'Etat a,
sous la main, de quoi bloquer les retraits ou ponctionner un « quota »
(8% par exemple) selon les besoins. N’avez-vous pas remarqué que le montant des
sommes, pouvant être retirées en espèces de votre compte en banque, a diminué ?
Le jour du « bank holiday » (banques
fermées), celui choisi par le prédateur étatique, n’est plus une vue de l’esprit d'un
consommateur obsédé par le pessimisme, c’est une vue étatique de mise à disposition de fonds de précaution privés. En
effet c’est 1.000 milliards d’euros d’actifs pourris, en tous cas invendables, qui
s’accumulent dans les « bad banks » (ne contenant que des actifs
pourris). C’est le double des fonds disponibles du Mécanisme Européen
de Stabilité et les « good banks » sont loin d’être encore
assainies. Non seulement la crise de croissance n’est pas derrière nous mais le
« système » n’a pas réussi les corrections nécessaires.
La France est menacée et le verdict européen sur la
mise en œuvre de la politique européenne sur notre territoire va passer au crible les mesures prises sur 2013 et le
budget 2014. Les agences de notation et l’austérité bruxelloise, impulsée par l’Allemagne,
en tireront les conséquences qui peuvent mettre notre pays dans une situation à
l’italienne ou à l’espagnole au moins. Toutes les manœuvres politiciennes sont
bien éloignées de toutes ces menaces et n’apparaissent que comme des
amuse-galeries aux gens sérieux.
Des systèmes dirigistes obsolètes par rapport à l’économie moderne,
Des
dettes souveraines non maîtrisées, et privées encouragées,
Des
prises de risque bancaires garanties par les États,
Entraînent
les peuples vers un puits sans fond.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire