Chers
lecteurs vous êtes en vacances ou sur le point de partir. Pour beaucoup d’entre
vous la voiture reste un moyen onéreux mais commode pour rejoindre un lieu de vacances,
particulièrement en France. Votre décision n’est pas, pour la plupart d’entre
vous, liée au fait que voyager en voiture c’est polluer plus que le faire par
le train, même si c’est moins qu’en prenant l’avion. Si vous partez en voiture,
vous êtes un pollueur, c’est déjà une mise en condition qui vous est susurrée
en permanence.
L’Etat
répressif se met à l’œuvre en surtaxant le diesel d’une façon ou d’une autre,
au nom de la couche de gaz carbonique, gaz qui nous est familier puisque nous
en rejetons à chaque respiration, nous laissant respirer l’oxyde d’azote qui
nous empoisonne. Non mais le réchauffement climatique sert d’alibi même si l’on
n’a pas encore obligé les vaches à ne pas péter, car croyez-moi elle en émette beaucoup
de ce gaz contingenté. On n’a pas non plus interdit la vente de voitures en
Chine, pays qui est le plus grand pollueur de la planète.
La France,
grâce au nucléaire, est le pays occidental qui est le moins pollueur, mais peu
importe on continue à culpabiliser les conducteurs de voitures diesel pour le
plus grand bien des finances publiques. On oublie que taxer plus c’est diminuer
le pouvoir d’achat et que cet argent pourrait être mieux utilisé dans la
consommation que dans des actions qui ne sont pas prioritaires en période de
crise. L’écologie tous azimuts est d’ailleurs, au passage, le luxe des pays
riches… le sommes-nous encore ? Elle est en tous cas à appliquer avec
parcimonie et après mûre réflexion.
Mais
votre voiture est « accidentogène », je dis bien elle et pas vous. En effet
si elle ne l’est pas, elle est capable de vous protéger de tout impact contre
un impact sur un élément extérieur… et elle vous protège quelle
que soit votre façon de conduire ! Les progrès faits par les constructeurs
de voitures depuis plus de quarante ans mais particulièrement depuis ces trente
dernières années sont considérables (freins à disque, airbag, ABS, ESP,
déformation optimisée du véhicule en cas de choc,…). Ceci n’est pas aussi vrai
pour les motards où la protection s’est portée surtout sur les personnes. De
plus la construction d’autoroutes se poursuit, voies de circulation dont on
sait qu’elles sont beaucoup moins dangereuses que le reste du réseau routier. Ceci
montre au passage que la vitesse de sécurité est liée à la qualité du réseau
routier et que le 130km/h n’est pas la cause principale de la diminution de
mortalité.
Si
les panneaux indiquant des vitesses limites dans les virages, les routes
étroites, déformées ou en travaux, la signalisation d’obstacles ou de
conditions météorologiques, ont une utilité de renseignement, la répression sur
la vitesse ne s’impose que si l’on considère à priori que la vitesse est la
cause principale de mortalité. Ceci n’est plus vrai aujourd’hui puisque c’est l’alcool
et la somnolence. De plus la vitesse est systématiquement mise en cause dans
les statistiques. Par exemple si vous heurtez à 95 km/h un véhicule débouchant
d’une voie protégée devant votre véhicule vous êtes noté comme en dépassement
de vitesse autorisée, alors que manifestement vous n’êtes pas la cause de l’accident.
Si
la physique nous dit que la vitesse augmente la violence du choc et diminue le
temps imparti à une réaction d’évitement du choc, il n’est reste pas moins vrai
que la qualité du réseau routier et la protection grandissante des passagers d’un
véhicule, réalisée par les constructeurs, sont les véritables raisons de la
diminution croissante des morts sur la route. D’ailleurs l’assouplissement sur
les pertes de points, contrairement aux tenants de la répression, n’a pas ralenti
la diminution des accidents.
La
nouvelle limitation de la vitesse fait partie d’une absence de réflexion sur
les raisons de cette diminution mais d’une intention de permettre aux radars de
flasher plus souvent. En effet plus la vitesse est difficile à tenir par sa
lenteur, plus la probabilité de la dépasser augmente. Par ailleurs on permet
aux motards de dépasser à droite ce qui surprend toujours l’automobiliste et
peut conduire à l’accident. On se trouve là devant une mesure inutile qui
décourage l’automobiliste. C’est inutile à moins que décourager l’utilisation
de la voiture soit le but ou que le renflouage des caisses de l’Etat soit une
niche de recettes faciles.
Rallonger
les temps de trajet sur autoroute, agacer le pied de l’automobiliste sur des
vitesses qui lui apparaissent difficiles à justifier ne peuvent améliorer le
nombre d’accidents mais sont de nature à paralyser un peu plus l’économie du
pays. Améliorer les infrastructures routières, sensibiliser les automobilistes
à l’achat des voitures présentant les meilleurs garanties de sécurité, mettre
en place des glissières adaptées aux motards, passer le permis de conduire sur
des simulateurs, développer les dispositifs anti-somnolence, etc…) sont des
mesures intelligentes qui ne focalisent pas sur la répression inutile.
Ne
parle-t-on pas de limiter la vitesse pour diminuer la consommation de carburant ?
C’est typiquement la réaction d’un pays devenu frileux et sans imagination. La
poursuite de cette idée conduit à limiter la vitesse à celle d’un vélo, puis à
celle d’un piéton. On commence par laisser sa voiture au garage, puis son vélo
et on finit à pied dans un pays paralysé. On redonne les autoroutes aux
agriculteurs et aux promoteurs et on recrée les chemins de traverse qui
sentiront bon dans la rosée du matin ! Que la France sera belle !
Trop, c’est trop, surtout quand cela ne
sert désormais plus à rien !
L’automobiliste, vache à lait, ne
supportera plus longtemps !
La répression de facilité non ! La
réflexion intelligente oui !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon