mardi 16 juillet 2013

France, ton identité fout le camp ! (3ème partie)

Les français auraient-ils perdu le sens de la nuance pour se perdre constamment dans des débats idéologiques ? Ces débats stériles entre libéralisme et dirigisme, où l’on oppose l’Etat qui fait tout au marché qui résout tout, ne font que confirmer que le français qui était nul en géographie affiche la même nullité en économie. C’est cette infirmité qui lui empêche d’anticiper le monde de plus en plus évolutif.

Des changements fondamentaux s’annoncent, dont les effets ne se font pas encore pleinement sentir sur l’économie et la société, mais qu’il faudrait sans trop tarder commencer à prendre en compte. Des changements fondamentaux s’annoncent, dont les effets ne se font pas encore pleinement sentir sur l’économie et la société, mais qu’il faudrait sans trop tarder commencer à prendre en compte. Il en est ainsi notamment avec le travail. Pour un même individu, les formes de travail se diversifient. L’emploi est de moins en moins fixe. Il ne suffit pas de considérer le chômage seulement comme un avatar de la crise. Il faut s’y adapter par la formation, l’enseignement et la préparation des mentalités sous peine de subir le plein effet d’une crise destructrice d’emploi.

Une démocratie n’a d’intérêt que si elle a pour but le bien commun mais elle ne peut être la somme des intérêts particuliers. L’individu ne peut sans cesse réclamer en même temps protection et liberté. Il faut choisir entre être loup libre ou chien protégé, on ne peut être les deux à la fois. Le français perd son libre-arbitre, fuit les responsabilités et tend à une collectivisation de ses comportements tout en pratiquant un individualisme exacerbé.

Avec la mondialisation qui a creusé la fracture sociale, la notion de patrie s’est affaiblie avec en même temps la perte du sentiment que le citoyen doit se plier à une dimension supérieure au souci d’œuvrer pour l’amélioration de sa situation personnelle. Ceci se traduit par une perte de projet commun et d’idéalité. Du même coup dans une évolution qu’il ne maîtrise plus, il brouille ses repères moraux, sociétaux, environnementaux. « L’autorité, dans son principe remise en cause, est reçue comme un abus de pouvoir. Les élites sont disqualifiées, déclassées, voire déchues, sans que des minorités agissantes prennent le relais au service du bien commun. D’autres minorités, obsédées d’elles-mêmes, s’enrichissent sans vergogne dans l’indifférence à la situation et au sort de l’immense majorité des autres Français, elles ne voient même plus ceux-ci. » (Francis GUTMANN)

Dans radio-Londres, durant la dernière guerre, on entendait « les français parlent aux français », cette voix s’est tue. Notre démocratie tend à devenir le régime de l’inégalité, de l’injustice et d’une liberté de plus en plus restreinte et surveillée. Le chacun pour soi ne peut mener qu’au chaos. Il faut vite en revenir à des vérités fondamentales. Le sens de la participation ne peut s’abstraire de la responsabilité. Tous les hommes, dans une société, sont égaux en dignité, quels qu’ils soient, quoi qu’ils croient, où qu’ils soient. Chaque homme a droit à un accomplissement personnel dans un destin collectif. La route sera longue pour changer les comportements individuels et collectifs mais la France se doit d’y retrouver son identité. Comme les résistants pendant la guerre, il faut y croire pour le vouloir.

Sans véritable pratique de la démocratie, politiques et citoyens tendent à évoluer dans des mondes différents. Ils utilisent les mêmes mots, sans partager le même langage. L’Etat, le pouvoir central, n’est plus à même d’être partout en charge de l’intérêt général dans une société de plus en plus complexe. La multiplicité des sujets et leur complexité obligent à la décentralisation notamment au niveau des collectivités territoriales. Elle ne doit pas être la revanche des Girondins sur les Jacobins. Il s’agit de répartir les tâches en vue de la meilleure efficacité.

C’est là un chantier primordial dans l’adaptation au monde actuel. La décentralisation réussie doit donner à chaque échelon des tâches précises et distinctes. Celles-ci sont décentralisées à l’échelon où elles prennent leur maximum d’efficacité. Mais par ailleurs l’Etat doit rester fort et en mesure d’exercer un droit de contrôle et de coordination tant pour éviter de se trouver face à des « seigneuries » contestant le pouvoir central que pour gérer l’interdépendance avec l’étranger. Il ne semble pas qu’avec l’introduction du nouvel échelon de la « métropole » on ait vraiment fait ce travail préalable.

La démocratie est un état d’esprit avant d’être des institutions.

Pour qu’elle soit vivante, il faut l’effort de chacun.
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon