Le 6
mai 2012 François Hollande, alors candidat, lançait à la foule venue l’écouter « Nous
arrivons… c’est une mauvaise nouvelle pour les dictateurs, une bonne pour les
démocrates… ». Le 14 juillet 2013, sur les Champs-Elysées, de nombreux
spectateurs lançaient « Hol-lande dic-ta-teur ! » et sifflaient
copieusement le président… une première dans l’histoire de la République… Triste
scène qui montre une France affaiblie par la distance entre le peuple et le pouvoir.
Ce
que dénonce le peuple ce sont ces incessantes invocations à la démocratie alors
que le pouvoir ne la pratique guère. Il s’ensuit une situation où la
satisfaction individuelle prime sur l’intérêt général et la revendication sur
l’effort de chacun. La Nation est morcelée, divisée en de multiples fractions
hostiles, ou concurrentes entre elles, la France est à l’encan. L’opinion
publique est asservie aux fantasmes d’une minorité de saltimbanques, la
politique est accaparée par trop de bateleurs poursuivant sans fin de vains
débats à l’écart des vrais enjeux.
Le
changement ? Il a été désiré, puis redouté, il est désormais maudit. Dans
la France d’aujourd’hui les français ont peur. Peur d’une société dans laquelle
ils ne se retrouvent plus, avec ses grands nombres et ses grands ensembles, ses
désordres et ses contraintes, et tous les particularismes. Ils voudraient que
partout l’Etat, leur protecteur séculaire, puisse les défendre, voire les
suppléer, ils ne croient plus vraiment en son pouvoir.
Dans
le même temps ils se tournent vers un vent d’espérance, ils manifestent comme
pour réapprendre la France comme s’ils considéraient qu’il est temps de se
réveiller d’un long assoupissement à l’image des pays d’Asie. Ils ne veulent
pas voir mourir le pays que leurs ancêtres leur ont cédé avec ses idéaux, ses
grandeurs et ses faiblesses.
La France peut demain assurer sa place et retrouver un rôle éminent et singulier. Elle le peut à condition d’arrêter de ressasser le passé, d’élargir son horizon en changeant de perspective, et de reconnaître un certain nombre de réalités. Elle doit regarder le monde en mutation continue sans nostalgie, ni utopie, sans esprit de système non plus et savoir en faire la prospective en prenant conscience que l’Occident n’est plus le centre du monde.
La France peut demain assurer sa place et retrouver un rôle éminent et singulier. Elle le peut à condition d’arrêter de ressasser le passé, d’élargir son horizon en changeant de perspective, et de reconnaître un certain nombre de réalités. Elle doit regarder le monde en mutation continue sans nostalgie, ni utopie, sans esprit de système non plus et savoir en faire la prospective en prenant conscience que l’Occident n’est plus le centre du monde.
La France
doit jouer de tout son poids pour refonder l’Europe qui doit se recentrer et se
concentrer sur l’essentiel, sans plus jouer à toucher à tout, ni vouloir tout
régir et tout réglementer. Il faut reconstituer un véritable marché commun,
avec un tarif intérieur qui avait été prévu dans le Traité de Rome et ne plus être
une sorte de zone de libre-échange ouverte à tous les vents. Il faut rendre sa
place au social, remettre la finance à la sienne et accepter de transformer
l’euro, monnaie unique, en une monnaie commune, seule à même de correspondre à
l’hétérogénéité des membres de la zone euro.
Le danger pour la France
est de succomber à un axe Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne qui se dessine avec le
traité transatlantique de libre-échange en pourparlers. Le couple
franco-allemand se réduirait, par la dissolution programmée de notre pays, à un
espace économique germanique. Pour que l’Europe puisse s’affirmer dans un monde
économique dominé par une opposition frontale Etats-Unis, Chine, il faut que sa
colonne vertébrale se déploie dans le sens transversal Paris-Berlin-Moscou.
Ceci serait un atout majeur pour la paix dans le monde mais aussi une condition
impérative de notre survie, car la France s’affaiblit chaque jour.
Depuis
quelques années, la France recule sur presque tous les marchés du monde, tandis
que son industrie, qui fut grande, disparaît ou se délocalise et que faute de
perspectives d’avenir beaucoup de jeunes ingénieurs s’expatrient sans
nécessairement revenir plus tard en France. Pour autant que les charges
fiscales et sociales soient relativement trop élevées, ceci ne peut pas cacher
deux autres raisons. D’une part nous payons les effets d’une bureaucratie
pesante, d’une réglementation envahissante, d’une rigidité quasi générale face
à un environnement changeant. D’autre part nous avons perdu l’esprit
d’entreprise. Même s’il existe encore, ici ou là, de véritables entrepreneurs,
l’économie française n’est plus conquérante, elle est dans une perpétuelle
défensive.
Nous
sommes dans une propension suicidaire à prolonger le malade dans une course
incessante entre un passé en sursis et un avenir sans plus d’espoir. Or l’avenir
sera fait largement de techniques et de façons de faire, de produits et de
marchés inédits. La mondialisation économique n’est pas une punition, elle est
un combat. Encore faut-il inventer, innover, investir, se porter sans cesse à
l’avant-garde comme le font tous ces pays de l’Asie du Sud-Est qui émergent à
une vitesse vertigineuse.
La France
peut renaître mais il faut le changement, pas celui de Hollande qui sonne notre
glas dans la stagnation, mais celui de l’innovation, de la créativité, du
dynamisme et de la confiance retrouvée.
« L'innovation
systématique requiert la volonté
de considérer
le changement comme une opportunité. »
Peter Drucker
« L’innovation
est une alliance entre recherche,
marketing,
instinct, imagination, produit et courage industriel. »
Antoine Riboud
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon