Il devient lassant d’entendre les politiques de droite justifier leur bilan par la crise financière et celle-ci par la faute des banquiers. Il est lassant d’entendre les politiques de gauche justifier leur envie de pouvoir par la critique du bilan « Sarkozyste », en proposant un programme sur des bases de croissance peu crédibles. Il est bâti de plus sur des dépenses publiques qui, depuis trente ans, nous ont mené dans l’état où nous sommes. Ce qui est sûr pourtant, c'est que chacun, dans le passé, y est allé de bon cœur dans les dépenses publiques et a ajouté à la dette.
N’importe quel ménage raisonnable sait que si l’on dépense plus que ce que l’on gagne, il faudra emprunter. Il sait aussi que s’il continue à emprunter, son banquier ne voudra plus lui prêter. Il va donc rogner sur toutes les dépenses pouvant être diminuées pour payer l’augmentation des mensualités du prêt. Si cela ne suffit pas, il va alors se tourner vers l’usurier qui lui prêtera en fonction du risque que cet emprunteur représentera, c’est-à-dire proposera un prêt à des taux « usuraires ». Il va finir par rogner sur les dépenses alimentaires et de santé mais le remboursement des mensualités devient si lourd qu’il n’arrive plus à payer les mensualités. Il va passer en commission de surendettement. Si rien n'y fait, il est interdit bancaire, l’usurier le met alors en demeure, puis saisit finalement ses biens.
C’est exactement le scénario grec. On en est à la vente du patrimoine et à la mise sous tutelle. Ne croyez-pas que ceci ne concerne que les grecs, la France aussi commence à vendre son patrimoine et à ce rythme on peut craindre que le château de Versailles ne devienne celui des « Mille et une nuits »… du Qatar. On le loue déjà. C’est ainsi que le Portugal met la pauvreté dans la rue et que l’Espagne est en récession grave. Tous deux créent le chômage grandissant de la jeunesse qui va faire capoter la politique d'austérité.
Alors tout cela aurait soi-disant commencé par la faute des banquiers qui auraient fait des erreurs de gestion. Et alors ? Quand une entreprise fait trop d’erreurs de gestion, elle est mise en faillite ou d'autres la rachètent. Pourquoi pas les banques ! Pour l'effet "dominos" ? Autrement dit entre celles qui se sont mutuellement encouragées à prendre des risques exagérés ! Qui doit payer pour leurs erreurs ? Eux ! Mais ce sont les politiques qui le font avec nos sous !
L’Etat américain est intervenu vigoureusement, sous forme même de menaces, par le biais d’un organisme sous la tutelle de l’Etat pour que les banques prêtent à tout va à des particuliers insolvables pour doper le marché de l’immobilier. Un logement pour toutes les bourses était le prétexte social. Qui est responsable de la bulle immobilière, Obama où les banques ?
L’Etat américain est intervenu vigoureusement, sous forme même de menaces, par le biais d’un organisme sous la tutelle de l’Etat pour que les banques prêtent à tout va à des particuliers insolvables pour doper le marché de l’immobilier. Un logement pour toutes les bourses était le prétexte social. Qui est responsable de la bulle immobilière, Obama où les banques ?
Les états européens empruntent auprès des banques publiques ou privées à un taux à long terme de 2% pour l'Allemagne, de 3% pour la France, de 5,7% pour l’Espagne par exemple, alors que ces mêmes banques empruntent auprès de la Banque Centrale Européenne à 0,5%. Si le Trésor Public français avait pu emprunter depuis 1974 à taux zéro auprès de la Banque de France nous aurions économisé plus de 1400 Mds€ ramenant notre dette à moins de 300Mds€ soit 15% du PIB au lieu des 84,8% fin 2011 !
Mais qui a décidé que les états devaient emprunter auprès des banques au lieu de le faire auprès d’une banque centrale ? Les salauds de banquiers ? Non les politiques ! Les banquiers font de super bénéfices, mais vaut-il mieux qu’ils tombent en faillite ? Dans ce cas les politiques les renflouent donnant ainsi un gage d’encouragement à une mauvaise gestion. C’est le cas de Dexia, banque publique, pour ce qui nous concerne et qui nous a coûté 3Mds à la liquidation. Du coup, pour éviter des faillites et aider tout le monde à augmenter ses fonds propres de réserve, on a prêté aux autres banques qui n’en avaient nul besoin et ont d’ailleurs remboursé dans l’année.
La règle d’augmentation des fonds propres bloqués, d’où vient-elle ? Des organismes interventionnistes, BCE, FMI, et des dirigeants politiques des états. Ceci a été mis en place pour éviter l’impact d’une mauvaise gestion, ce n’est donc qu’un encouragement à prendre plus de risques inconsidérés, puisque les fonds propres imposés sont plus importants ! Au passage, les fonds bloqués ne peuvent plus servir à alimenter l'économie des entreprises, ce qui est leur rôle principal. La réglementation n'a jamais remplacé la compétence. Les américains ont donc finalement voté une loi stipulant qu'en cas de faillite, les épargnants étaient "épargnés" mais pas les actionnaires et les dirigeants !
Mais le système mis en place pour les emprunts des états qui enrichit les banques, est-ce de la volonté des banques ? Non, c’est celle des politiques ! Mais savez-vous pourquoi ce système a été mis en place ? C’est pour que les états se rendent compte que, si on emprunte, cela coûte des intérêts. C'était pour les inciter à gérer des budgets équilibrés ! Autrement dit les politiques se savent si incompétents qu’ils se mettent volontairement, autour du cou, une corde à nœud coulant attaché à un piquet, s’ils tirent trop ils s’étranglent ! C’est presque de l’auto flagellation ! La grande prêtresse de cette pénitence c’est l’Allemagne qui a pris les devants en ramenant son déficit public dans le raisonnable et ne craint pas grand-chose dans ce domaine !
Pour être sûrs que personne ne viendra rallonger la corde, ils ont inventé "la règle d'Or", c'est dire la confiance qu'ils ont dans leur compétence sans même faire la différence entre les dépenses de fonctionnement et d'investissement ! Attachés à un piquet par ce licou, on a même réduit notre déplacement en raccourcissant la corde grâce à un euro que tient d’une main de fer la gardienne de la zone du même nom, l’Allemagne ! Il reste à Mélenchon, Hollande et consorts, le droit d’aboyer ! Mais attention pas trop fort sinon on risque de réveiller les oies du Capitole, les agences de notation.
Il faut changer les politiques pas les banquiers
Et leur apprendre la gestion d’un simple budget familial !
Il y a du travail pour les enseignants à l’ENA !
Claude Trouvé