Parmi les besoins primaires que
nous avons tous, il y a la sécurité que nous assurent l’Etat, les forces de l’ordre
et la justice. On ne peut parler de la sécurité sans voir, dans les dernières
affaires, que le paysage évolue dans le mauvais sens. De plus en plus de cités
sont l’objet de créations de zones de non-droit, des extrémistes tuent, la
mafia règle ses comptes à Marseille entre autres villes et pollue les zones
ghettoïsées, les armes circulent de plus en plus entre toutes les mains et les
agressions aux personnes sont en constante augmentation.
Si
la sécurité de nos biens semble mieux assurée, c’est principalement grâce aux
moyens de sécurisation des automobiles par les constructeurs, et à ceux mis en place dans un nombre de plus en plus
grand d’habitations. Citons aussi l’augmentation des effectifs des polices
municipales que nous payons dans nos impôts locaux. Evidemment la police montre
son efficacité sur de grandes affaires où elle est fortement mobilisée. Encore
faut-il noter que dans l’affaire Merah, la guerre entre le GIGN et le RAID,
ainsi que le flou de la DCRI sur ses liens avec le tueur laissent un sentiment
d’amateurisme et de non-dit.
Reste la sécurité routière dont on
nous donne des chiffres très flatteurs et dont l’Etat s’impute l’entier bénéfice. La
plus grande prudence s’impose car une part non négligeable de la diminution du
nombre de tués tient à l’amélioration de la sécurité des voitures, freinage,
pneus et résistance aux chocs entre autres. L’amélioration du réseau routier et
de la signalisation sont aussi des facteurs significatifs. La tendance de
Sarkozy à mettre en avant sa politique de radars est une façon également de
faire rentrer de l’argent dans les caisses.
En 2008 on
peut estimer que le seul maillage des radars fixes automatiques et son business
induit ont rapporté près d’1 milliard d’euros à l’État. Les radars se
sont multipliés entre 2003 et 2008, passant de 50 radars et 1,6 million de
contraventions à 2 000 radars pour 10 623 573 flashes ! Le but est
d’arriver à 5 000 radars en 2012 à raison de 500 nouvelles cabines tous les
ans. En 2012 la probabilité moyenne d’avoir de nouveaux points retirés grimpera
à près de 80 %.
“La Prévention Routière” est l’une des plus
grosses associations à but non lucratif de France. Cette énorme structure créée par les
assureurs est comparée à “une méga-tirelire engloutissant de lourds budgets
issus de sociétés d’assurances, des caisses publiques (les impôts) et des stages
de récupération de points”. Son budget : “17 millions d’euros et de grosses
sommes qui se perdent en route dans une masse salariale généreuse et des frais
divers, si on jette un coup d’œil sur les comptes 2008″ selon Jean-Luc Nobleaux. Une
véritable usine à fric qui n’est pas absolument pas contrôlée.
Si 1,5 million de Français d’en bas ont payé
leurs amendes automatiques, pour les privilégiés d’en haut rien n’a changé : sur
1 an, pas moins de 7 000 hauts fonctionnaires et autres diplomates flashés ont
fait sauter leurs « prunes » ! Voilà
ce qui se cache derrière sur l’efficacité des radars largement surestimée,
inégalité devant la loi et pompe à fric ! source : Observatoiredessubventions et LeCri.fr
La justice est-elle mieux rendue ? La
qualité des magistrats n’est pas en cause mais les délais pour passer en
justice ne cessent de s’allonger et les moyens de celle-ci sont en constante
diminution alors que le nombre d’affaires augmente, ne serait-ce que par l’augmentation
de la population. Une réforme était à faire mais sur quel plan le coût ou l’efficacité ?
« Réforme
de la carte judiciaire
Pour les robes noires, elle est scandaleuse. Pourtant,
la réduction du nombre de juridictions, menée à la hussarde par Rachida Dati,
était indispensable pour freiner les gaspillages inouïs de l’institution
judiciaire. Beaucoup de structures tournaient en-effet au ralenti. Sur 476
tribunaux d’instance, 178 ont ainsi fermé leurs portes, ainsi que 23 TGI sur
181 et 55 tribunaux de commerce sur 160. Cette saignée devrait… coûter au total
375 millions d’euros selon la chancellerie,
car il a fallu rénover bon nombre de locaux. Mais, à terme, elle permettra à
l’Etat d’économiser 50 millions d’euros par
an. »(Capital)
On voit là le souci d’économie
qui est louable mais l’efficacité de la justice y a perdu, reportant de plus le
coût sur l’usager et son avocat qui doit souvent se déplacer loin de son étude,
lequel augmente évidemment ses honoraires. Les moyens de la justice n’en ont
pas été augmentés pour autant. Cela fait penser à la désertification de la
ruralité où les moyens du service de l’Etat au citoyen sont de moins en moins présents
et la notion de service public disparaît. Fallait-il obligatoirement fermer des
tribunaux ou réorganiser en mettant des moyens plus modernes de gestion et d’organisation ?
On ne le saura jamais mais la fermeture est toujours le moyen simple qui évite
de se livrer au travail fastidieux d’audit.
Il ne faut oublier qu’en
ce qui concerne les délinquants emprisonnés, les prisons sont surpeuplées. La France
a d’ailleurs été mise à l’index par la Commission Européenne et sommée de
respecter les individus comme le veut la Convention des Droits de l’Homme qu’elle
a signée.
On voit que le bilan
global, en dehors des annonces triomphantes de l’impétrant, est plus que mitigé
et l’individu ne se sent ni réellement bien protégé, ni bien défendu mais a
le sentiment de payer pour les économies et les bonus de l’Etat.
La répression n’a jamais supplanté la
formation et le progrès technique
Et l’Etat, en oubliant son rôle de service
public,
Ne peut transformer les citoyens « en
vaches à lait »
Même au nom de la santé des Finances
Publiques !
Claude Trouvé