Les
chiffres du chômage pour le premier trimestre 2012 viennent de tomber. En
France métropolitaine ils ont augmenté en mars pour le onzième mois consécutif,
pour atteindre 2,884 millions de personnes. En incluant les personnes exerçant
une activité réduite (catégorie A +, B et C), ce sont 4,309 millions de
personnes qui cherchaient un travail fin mars, soit une hausse de 30.700
demandeurs d'emploi (+ 0,7 % sur un mois). Outre-mer compris, 4,582 millions de demandeurs d'emploi
étaient recensés, sans activité ou avec activité réduite.
Le président-sortant est attaqué
pour avoir augmenté le chômage durant son mandat. Effectivement le chômage est
passé de 8,4% en 2007 à 9,8% en 2010. Après une légère baisse en 2008, il a cru
depuis 2009 en réponse à la crise qui a frappé l’Europe. Il faut toutefois
noter qu’il était de 10,0% en février 2012 alors qu’on notait 10,2% dans l’UE
et 10,8% dans la zone euro. Il est donc faux de dire que Sarkozy est
responsable de l’augmentation du chômage. La France fait légèrement mieux
que la moyenne des pays européens.
Il
est plus intéressant de regarder le taux d’emploi qui prend en compte le
travail à temps partiel et de se comparer aux autres pays proches de nous. Sur
le graphique ci-contre on constate que le taux d’emploi de la France suit
exactement le taux moyen de l’UE ! Les écarts entre les pays sont
évidemment très grands. Ce taux voisine les 75% aux Pays-Bas et n’est qu’un peu
plus de 55% en Italie.
On
note que le taux d’emploi en France a peu varié depuis 2008 alors qu’il est en
constante augmentation en Allemagne et en passe de rejoindre celui des Pays-Bas.
Si l’on élargit notre vue sur l’ensemble des pays de l’Europe, on constate que
la France arrive en 13ème position sur les 27 pays de l’UE. Il est
infondé de dire que Sarkozy a failli sur le chômage. On peut dire seulement que
le chômage a évolué comme la moyenne des pays européens sans plus. Ce n’est ni
un cri de victoire, ni un constat d’échec.
Si l’Espagne s’enfonce dans le
chômage avec 24,4% en mars 2012, l’Italie se signale par un taux d’emploi très
bas. Taux d’emploi et taux de chômage sont les deux marqueurs les plus
significatifs de la santé d’un pays. On peut ainsi noter que la Suisse, avec un
taux d’emploi de 80%, montre un dynamisme que seules l’Islande et la Norvège
peuvent lui contester. Ces trois pays ne sont pas dans l’UE en 2010 et ont la
maîtrise de leur monnaie. Si on ajoute le Danemark et la Suède qui ont aussi la
maîtrise de leur monnaie, on a cinq des six pays ayant le plus fort taux d’emploi
européen. Sans être une démonstration du poids bénéfique de la maîtrise de la
monnaie, on constate que c’est loin d’être un handicap !
Il est une évidence que nos
candidats oublient, c’est que les mesures d’accompagnement du chômage, de
formation ne font que retarder les échéances ou atténuer l’impact du chômage.
La relance de l’activité est le seul vrai remède et le monde industriel n’attend
que la simplification des charges administratives, les facilités d’entreprendre, d’investir et d’innover, dans la flexibilité et
la liberté d’emploi et de licenciement. Moins l’Etat sera
interventionniste, paperassier et collecteur d'impôts et taxes, plus le monde industriel, libéral et artisanal saura
retrouver les voies du succès. Le malheur, c’est que les politiques croient
toujours que c’est eux qui ont la solution, il ne leur suffit pas d’assumer leurs
pouvoirs régaliens et de protecteur des plus faibles.
Pour faire baisser le chômage
Il faut d’abord créer de l’emploi, du « vrai » emploi.
Le reste est un pansement sur une jambe de bois.
Claude Trouvé