L’heure du choix est arrivée et,
pour beaucoup d’entre nous, c’est choisir dans un brouillard épais où chacun a
l’impression d’être dans le domaine du non-dit, tant l’avenir s’annonce sombre.
La banque d’Amérique vient d’estimer, à tort ou à raison, que la France est
deuxième dans les pays à risque derrière l’Espagne. Vrai ou non ceci reflète l’attitude
des milieux financiers dont, qu’on le veuille ou non, nous avons besoin.
Il faut se mettre dans la
perspective d’une victoire de François Hollande et des conséquences que cela
entraîne pour orienter notre choix. Il faut d’abord constater que nous sommes
de moins en moins indépendants des décisions de l’UE. Or celle-ci vient récemment
d’inviter les nations européennes à abaisser les charges sociales. A contrario
Mélenchon et Hollande veulent les augmenter en particulier sur les 2,5 millions
de professions artisanales, commerçantes et libérales pour 1,7 à 2 milliards
par an. Ces professions sont les premiers employeurs français et cette
augmentation ne peut qu’aggraver le chômage et faciliter les importations des
pays à bas salaires.
L’UE estime que « la
mobilité du travail n’est pas suffisante en Europe ». Hollande ne s’y
oppose pas. On voit déjà les dégâts que cela procure dans le secteur des
transports. De plus en plus de chauffeurs de Pologne et de l’Europe de l’est se
substituent aux chauffeurs français pour des salaires à moitié prix mais très
supérieurs à ceux de leur pays. Ceci entraîne, non seulement du chômage mais
une baisse corrélative des salaires de cette profession pour tous.
Plus précisément la Commissaire
Laszlo Ando exerce depuis le 17 février une pression sur 9 gouvernements
européens (Belgique, Allemagne, France, Luxembourg, Pays-Bas, Malte, Royaume-Uni,
Irlande, Autriche) pour l’emploi de travailleurs venant de Bulgarie et de
Roumanie. C’est le retour de la directive Bolkestein, des plombiers polonais,
avec accès à la fonction publique. Nous sommes dans la période de restriction
de 7 ans qui se termine au 1er janvier 2014. Hollande lui ne s’y
opposera pas au nom de la liberté de libre circulation qu’il a approuvée.
Ce n’est pas tout.
La Commission Européenne estime que le SMIC est trop élevé en France et freine
sa compétitivité économique. Hollande propose de le relever de 0,1 à 0,2% en
plus de l’indexation. Ceci a forcément un effet sur toute l’échelle des
salaires. Nous sommes déjà l’un des trois pays européens où le SMIC est le plus
élevé, est-ce raisonnable d’agrandir l’écart ?
Mais là Mélenchon, dont le poids sera
important dans les décisions d’un gouvernement de gauche par ses représentants
à des postes ministériels, a une toute autre approche encore plus
déraisonnable. Il veut un SMIC européen. Comment peut-on imaginer qu’une Europe,
malade dans le monde économique, pourrait supporter un SMIC calé sur les
meilleures valeurs européennes de celui-ci ? Le nivellement, sous la
pression des lobbies financiers, ne peut que produire un SMIC européen très
dévalué par rapport au SMIC français soit 600 à 700 euros/mois.
Mais ce trio se caractérise par l’augmentation
des prélèvements obligatoires avec une augmentation de 1,8 point sur 5 ans soit
46,9% en 2017 ce qui serait un record historique selon le Figaro du 05/04/12.
Le poids relatif au PIB des salaires des fonctionnaires est un des plus élevés
de l’UE et l’accroissement de ceux-ci découle en grande partie de l’augmentation
des fonctionnaires des collectivités territoriales, tenues en très grande
majorité par des socialistes. Ce n’est pas ainsi que la charge des dépenses d’Etat
va se réduire, et la dette ne peut que s’aggraver ou bien le citoyen sera mis
sous le pressoir… en attendant la croissance comme on prie pour que la pluie
tombe !
Mais c’est dans le domaine de l’immigration
que ce trio, Mélenchon en tête, marque une nouvelle avancée dans l’arrivée du
flux migratoire et dans son traitement privilégié. Nous allons en reparler avant
dimanche. Ces débats pour l’élection présidentielle ont occulté le vrai débat
qui n’est plus ni de gauche ni de droite comme on le voit dans la répartition
de la classe ouvrière entre Mélenchon et Le Pen. Il est dans un vrai choix de
société. Les sujets classiques de niveau de vie, de sécurité, d’emploi, qui
émaillent traditionnellement les débats, ont fleuri comme si le monde n’avait
pas changé. Or nous sommes devant un véritable choix de société tant en ce qui
concerne le fonctionnement de l’Europe, ses pouvoirs, ses limites, son
organisation, que sur la culture, la population que nous pouvons accueillir en France
sans nous y dissoudre.
Cette campagne électorale est
ratée. La voix n’est pas donnée au peuple pour qu’il s’autodétermine, ce qui
revient à une confiscation de la liberté d’expression par ceux qui sont censés
les représenter. Ne soyons pas étonnés si l’abstentionnisme fleurit et si on
vote plus contre que pour.
La soumission à une dictature prolétarienne et à celle des puissances
financières
Va plonger la France dans une période d’affaiblissement et d’appauvrissement.
Nous allons devoir nous battre pour choisir notre destin
et garder notre
identité.
Claude Trouvé