La France est
inévitablement sur un chemin qui ressemble à celui de l’Espagne. Le constat
implacable de l’impuissance du monde politique va éclater au grand jour. La
faillite est consommée en Grèce qui est un pays sous perfusion. Elle rôde déjà au Portugal, en Espagne, en Irlande et en Italie. Les Pays-Bas sont en
crise avant les élections et refusent l’austérité imposée par Bruxelles. Aucun des deux candidats à la présidence
française n’a la formule magique qui peut permettre à la France de renouer avec
la croissance tout en jugulant la dette. Les gouvernements de Droite et de Gauche
ont failli. Depuis 1974 (élection de Giscard D’Estaing) à aujourd’hui, la dette
française est passée de 21,1% du PIB à 87,4%.
Pourquoi l’Europe, où les principaux
pays sont liés par l’euro, est-elle le sujet d’inquiétude de l’économie
mondiale ?
C’est cela la bonne question à
poser ! Peut-on avoir une monnaie avant d’avoir une nation détenant les
pouvoirs régaliens ? L’euro a voulu réussir ce tour de force pour la
première fois dans l’histoire de l’humanité. Les peuples de l’euro vont
constater les uns après les autres que c’est raté.
« J'ai toujours considéré qu'une monnaie unique devrait être et ne pouvait être
que le parachèvement de la réalisation d'une Union Economique et que de ce
point de vue la création de l'Euro a été prématurée. » (Maurice Allais prix Nobel d'Economie)
Il faut tout reprendre à la base
et refaire une Constitution Européenne où la démocratie et le libre choix des
peuples de leur destin est clairement affiché. Voici ce qu’en dit Maurice
Allais :
« Pour
moi l'Organisation politique de l'ensemble des pays européens doit reposer sur
une Confédération d'Etats souverains .
Cette
Confédération doit reposer sur une Charte Confédérale, précisant limitativement les droits transférés à
l'Autorité Confédérale et les modalités générales d'exercice de ces droits,
l'application de cette Charte devant être entendue dans son sens le plus
restrictif.
Cette
Charte doit être rédigée par une Assemblée Confédérale et être approuvée par référendum
le même jour dans tous les Etats membres de la Confédération européenne à une
majorité qualifiée dans chaque Etat.
En
fait, l'existence d'un "déficit démocratique" dont on se plaint tant
ne résulte que de l'absence d'institutions démocratiques appropriées. Ce sont
les peuples eux-mêmes qui doivent décider et rester maîtres de leur avenir.
Ceci étant, avec les pays de l’Europe
du Sud, la France va vers la faillite car elle est en train de passer le point
de non-retour. Il ne suffit pas de critiquer la politique de la BCE qui ne se
contente que de limiter l’inflation, conformément à ses statuts, et qui ne crée
pas de la monnaie pour la croissance. Elle l’a pourtant fait « à la marge »,
selon Angela Merkel mais la BCE ne veut plus sortir de son rôle.
« Les
difficultés que nous rencontrons ne proviennent pas de la politique monétaire
de la Banque Centrale Européenne mais de la politique de libre échangisme de
l'Organisation de Bruxelles. » (Maurice Allais)
On constate une diminution des
exportations de la Zone Euro et une augmentation de ses importations. Mais
selon Maurice Allais « cet effet n'existe qu'en l'absence de toute
protection tarifaire ou contingentaire de la Zone Euro et il ne pourrait être
supprimé qu 'à la suite d'une profonde réforme du système monétaire international. »
Il faut sauver l’euro maintenant qu’il
existe et a pris son poids dans les échanges internationaux. Il peut, devant l’affaiblissement
prévisible du dollar comme monnaie de référence, participer à un panier de monnaies qui peuvent
être la nouvelle monnaie de référence mondiale. Mais il faut tenir compte de l’écart
qui s’est agrandi entre les pays du Nord et du Sud de l’Europe. La monnaie
unique doit devenir une monnaie commune liée d’une façon souple aux monnaies
nationales et dont la valeur est déterminée à partir d’un panier de monnaies
européennes, c’est ce que l’on a appelé le Serpent monétaire. La monnaie unique,
l’euro actuel, ne peut être que le
résultat ultime du rapprochement de tous les pays sur une base d’égalité
socio-économique et environnementale.
Trois idées fondamentales
pour éviter les faillites des États :
Rebâtir l’Europe
démocratique et confédérale
Donner aux pays une
monnaie commune et non unique
Permettant aux plus
pauvres de recoller au peloton de tête
Appliquer une politique
tarifaire ou contingentaire
Sur les échanges internationaux.
Claude Trouvé