Pourquoi Hollande, pourquoi lui spécialement ?
La dette est là et frappera les
deux prétendants à la présidence du pays. Les deux ont mis en cause la BCE mais
selon Agefi « La
réactivation du programme de rachat (des obligations pourries) par la BCE ne
réglera rien ». Mais Hollande veut que l’on introduise de la
croissance dans les traités, comme s’il suffisait d’écrire cela pour l’obtenir.
Selon les Echos « L’ennui est que la
zone euro dispose d’une stratégie d’austérité mais d’aucune stratégie de
croissance. »
Les élections présidentielles
françaises ne doivent pas nous rendre myopes : la crise européenne
continue. Les taux d’emprunt de l’Espagne ont dépassé 7% la semaine dernière.
Des dettes se sont amoncelées sur un pari de croissance future. Ce pari
(stupide et dangereux pour des pays vieillissants à dépenses sociales déjà très
élevées) est perdu. Il ne reste que les dettes
sans la croissance. Les dettes sont tellement
monstrueuses que l’austérité budgétaire ne peut les résorber. « Imprimer de l’argent n’est pas la
panacée », rappelle L’Agefi. Comme le
dénonce le quotidien suisse Le Temps, « la
France n’a jamais seulement initié le premier pas de l’austérité. »
Il y a, chez Hollande, un autre
engagement qui va atomiser son programme. Déjà Jospin, pour récupérer les voix
écologistes, avait fait arrêter Superphénix, fleuron de l’avancée technologique
française qui garantissait l’avenir énergétique de la France et sa suprématie
mondiale dans ce domaine. Ce fut un énorme gâchis pour la science et un énorme
gâchis financier qui nous a obligés à rembourser nos partenaires italiens en
particulier. Hollande réédite dans le domaine du nucléaire.
Le programme socialiste prévoit
de mettre un coup d’arrêt au nucléaire. On peut glaner quelques voies en
prétendant démolir des chaudières radioactives, puisque c’est sale – beurk… Le
cours d’EDF a donc plongé de 27% depuis la signature de l’accord entre le Parti
socialiste et les écologistes en novembre 2011. « La
capitalisation d’EDF représente tout juste la moitié de la valeurs d’actifs
estimée du parc de centrale nucléaire françaises » rapporte L’Agefi.
« Mais avons-nous seulement
les moyens d’arrêter le nucléaire alors que
les prix du pétrole sont à leur sommet et que les importations pétrolières
plombent notre balance commerciale ? Cette question n’effleure pas les
candidats à la direction du pays. Selon Crédit Suisse, si EDF devait réduire de
75% à 52% sa part de nucléaire, il devrait acheter sur le marché environ 130
térawattheures auprès de concurrents, soit un budget de 7 Mds€ par an aux cours
actuels de l’électricité (source : Les
Echos N°2105). Or réduire la part du nucléaire de 75% à 50% coûterait à la France 60
milliards d’euros, selon The
Wall Street Journal du 10 novembre 2011. Là, il
s’agit d’un chiffrage global, coûts industriels compris. » (Simone Wapler)
Malgré le
beau discours d’Eva Joly, il est faux de croire que l’on va trouver des emplois
de remplacement avec les énergies renouvelables. La casse en emplois sera très lourde
car les centrales nucléaires et leurs sous-traitants emploient du monde –
beaucoup de monde. La dépense
supplémentaire est incontournable. En effet soit on achète de l'électricité à l’étranger soit
on a mis en place des énergies renouvelables fournissant un courant au moins
deux ou trois plus cher.
C’est bien beau de vouloir
une France industrielle, mais tout a un revers. Côté énergies de remplacement,
les fameuses énergies vertes, il semblerait que ce ne soit pas le fabuleux
gisement de croissance qu’on nous vante. Selon l’institut allemand, « les énergies renouvelables demandent
beaucoup de capital mais moins de main d’œuvre que les énergies
conventionnelles » nous indique Les Echos qui consacre une grande page à l’expérience
allemande (qui continue d’ailleurs à nous acheter de l’électricité
nucléaire)...
Si
les allemands le disent ce doit être vrai puisqu’ils se retirent du nucléaire
sous la pression écologique. Personne n’évoque comment combler le trou. On s’endette ou on fait
payer industrie et particuliers. Est-ce le moment quand la dette explose ?
On constate que la France
se drape dans de grands principes qui font fi de la réalité du monde
d’aujourd’hui, principes qui deviennent alors mortifères. On brade le nucléaire
à prix d’or au nom du sauvetage de la planète (lui qui n’émet pas de CO²)
et de la sécurité industrielle (mieux assurée par le nucléaire que par
l’industrie chimique en France, cf AZF). On fait des croisades pour la
démocratie, au prix des vies de nos soldats en Afghanistan, et pour l’islam comme en Libye et
en Syrie, comme si nous étions la bonne conscience du monde et chargés de la
faire respecter. On signe des traités pour un rêve de fraternité européenne
avec des menottes monétaires confectionnées par l’Allemagne et on lui paie, par
notre commerce extérieur, une période faste pendant que nous creusons la dette.
La
crise a englué l’agitation de Sarkozy
dans
du papier « tue-mouches ».
Les
« amis » de Hollande et son indécision
le
plongeront dans l’asphyxie budgétaire
et
nous dans une grippe de pauvreté espagnole.
Claude
Trouvé