Demain chacun votera en
conscience. J’ai assez dit sur ce sujet et en particulier sur l’abstention qui
mêle le vote d’indifférence et de colère après une campagne présidentielle
pourrie de manipulations grossières à répétition. Cela a commencé par la
pression médiatique outrancière sur le candidat Macron, par des primaires
destructrices des partis de gouvernement, par des affaires sorties à point
nommé et soumises à une justice immédiate, par des manipulations sur les
bulletins de vote avec des milliers de personnes ayant plus d’une carte électorale
suivies de manipulations de résultats de vote différents entre ceux affichés en
mairie et ceux du Ministère de l’Intérieur, etc. Le résultat était connu d’avance
puisque tout était mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi. Les connivences entre
l’appareil d’Etat et les grands médias ont guidé une masse désinformée d’électeurs
vers le résultat souhaité, les manipulations ont fait le reste.
Si l’oligarchie
financière a gagné en donnant demain le candidat qu’elle a choisi, elle n’a pas
pu totalement effacer le débat qu’elle redoutait sur l’appartenance ou non à l’Union
Européenne. C’est le caillou dans la chaussure du prochain quinquennat où un
certain nombre de français ont ouvert les yeux sur l’Union Européenne que la
plupart des candidats officiels voulait réformer et un seul en sortir au plus
vite. C’est un long travail de maturation qui a commencé dans des cerveaux à
qui, depuis vingt ans, on a inculqué le nouveau petit livre rouge dans lequel
on lit que le grand Guide des français c’est l’appartenance à l’UE et à l’euro,
avec en annexe l’appartenance plus récente à l’OTAN. D’ailleurs la France en a
tiré un grand profit et grâce à cela, elle a pu sortir de la crise de 2008 en
relevant la croissance jusqu’à 1,1% en 2016 et seulement 10% de chômeurs… un
exploit ! On doit d’ailleurs féliciter tous les gouvernements qui se sont
succédé depuis près de cinquante ans. Ils ont tenu la France au sixième rang de
l’économie mondiale tout en faisant face à la désindustrialisation et à la
disparition des agriculteurs. Bravo ! La société de services, et les
avancées dans la haute technologie, la robotique et les logiciels informatiques,
a sans doute joué un rôle, mais là il est question de l’intelligence du monde
du travail mais pas de la capacité de nos dirigeants.
Donc pratiquement une
entreprise par jour ferme, et il en est à peu près de même des suicides des agriculteurs.
Dans nos armées cela se nomme le quota admissible de pertes. Vu de l’UE il en
est de même. La dette a explosé depuis 1974 pour dépasser 2.200 milliards, le
commerce extérieur est déficitaire de 47 milliards, et notre argent file vers l’Allemagne
qui fait 247 milliards d’excédent pendant que la Bundesbank croule sous des montagnes
d’obligations plus ou moins pourries provenant des banques inquiètes de la
tournure des évènements car quand le système s’écroulera il vaudra mieux avoir
son argent là-bas. Ceci n’a pas effleuré les discussions de campagne où nous
avons vécu avec l’agitation inquiétante du chiffon rouge sur l’euro. Les européistes
ont bien compris que le catastrophisme sur l’euro était la bonne stratégie, car
il touche directement au porte-monnaie, à l’argent indispensable pour vivre ou
pour survivre pour un nombre grandissant de français. Car ne l’oublions pas,
grâce à l’euro, la pauvreté ne cesse d’augmenter et touche désormais tous les
âges.
La vision ou l’écoute des
réflexions d’un bon nombre de nos compatriotes, quel que soit leur niveau d’études,
montre une méconnaissance totale de ce qu’est cette monnaie unique. Le fait de
leur parler de monnaie commune ne fait qu’obscurcir leur compréhension. Les
pires contre-vérités sont dites mais loin de moi l’idée de me moquer d’eux car
le matraquage sur le catastrophisme de la sortie de l’euro dure depuis vingt
ans. Alors reprenons les choses depuis le début. Lorsque nous sommes passés du
franc à l’euro, nous avons vu nos revenus, notre compte bancaire, et nos
contrats d’assurance et d’épargne afficher des euros au lieu des francs. Mais le
montant était divisé d’un facteur de plus de 6. De même les marchandises et les
services ont affiché cette division des prix mis en euros cette fois. Bien sûr
certains ont profité de la confusion et le rapport de un à six pour nous faire
confondre un euro avec un franc, mais cela n’a joué que sur les marchandises à
faible montant. En principe rien n’aurait dû changer, sauf que les parités des
monnaies nationales avec l’euro, différentes d’un pays à l’autre, ont
brutalement fait évoluer comparativement les prix des marchandises et services
dans les autres pays. Nous n’en n’avions pas toujours pris conscience si nous n’allions
pas à l’étranger mais les prix des marchandises importées avaient évolués en
plus ou en moins par rapport à notre pouvoir d’achat.
Ceci pour dire que l’euro
reste une monnaie nationale, émise par la Banque Centrale nationale, la Banque
de France pour nous, avec des billets et pièces qui sont marquées de notre
nationalité. Simplement, une fois que les parités ont été décidées, cet euro
peut circuler à sa valeur faciale dans tous les pays de la zone euro. Ceci est
très important parce que c’est la raison pour laquelle l’argument catastrophique
de la perte d’argent sur nos revenus, nos assurances, nos emprunts, la dette
publique, etc., est un argument volontairement fallacieux utilisé sciemment
pour faire peur. C’est d’ailleurs réussi. Non, en cas d’abandon de l’euro, nous
repasserons à un nouveau franc dont la valeur sera estimée par rapport au
nouvel euro de la zone amputée de notre pays. Il sera dévalué, parce qu’il est surévalué
par rapport à l’Allemagne, de 6% selon le FMI et jusqu’à 10% selon Natixis et d’autres
spécialistes. Mais nos revenus seront exprimés en francs, à raison d’un franc
pour un euro, et les prix des achats de produits faits entièrement en France feront
de même.
La dévaluation aura deux
conséquences. La première est celle de faire monter le prix des produits
importés au départ du montant de la dévaluation, mais le marché concurrentiel,
en particulier s’il y a concurrence avec le même produit fabriqué chez nous,
fera ajuster les prix des producteurs étrangers pour rester compétitifs. L’impact
réel sera donc moindre. De même le prix de l’essence et du gasoil ne sera guère
affecté car le prix du brut entre pour moins de 25% dans le prix à la pompe,
donc les 6% deviendront 1,5% de hausse, à comparer au prix de baril qui est
passé de 100$ à 45$ aujourd’hui, ce qui se traduit par une variation de près de
15% à la pompe. La seconde conséquence de la dévaluation est de donner un
formidable coup d’accélérateur à nos exportations, car 6 à 10% d’augmentation
immédiate de notre compétitivité ce n’est pas rien. Sans l’apport de la
dévaluation c’est un effort considérable de la part des exportateurs pour
lesquels les marges bénéficiaires sont souvent de 2%. Airbus qui vend ses
avions en dollar se frotterait les mains car ses coûts de main-d’œuvre de fabrication
diminueraient sensiblement.
Au passage il faut tordre le
cou à l’argumentation qui consiste à dire que l’UE et l’euro ont permis cette
réussite de coopération qu’est Airbus, cela s’est constitué avant dans le cadre
d’accords multipartites indépendamment de l’UE. La coopération internationale
existe dans de nombreux domaines comme celle d’ITER, le prototype de réacteur
de fusion nucléaire, avec des pays du monde entier. Reprenons les principaux
arguments contre l’euro qui frappent le public. Tout ce qui a été contracté
sous le nom de monnaie nationale verra un échange un pour un entre l’euro et le
franc, c’est l’application de la loi internationale de la « lex monetae ».
97 à 98% des dettes publiques et privées françaises sont à rembourser en
monnaie nationale. Cela est valable pour 2000 milliards de dettes, comme pour
nos 200 mille d’emprunts immobiliers.
Pour les plus informés, les
européistes brandissent l’explosion des taux d’emprunt publics et même le refus
de prêter à la France. Non tout cela n’est pas lié à la monnaie mais à la
confiance du monde des investisseurs par rapport à la solidité économique du
pays et à son degré de solvabilité. Le Brexit, même non encore signé, a déjà
été pris en compte par les milieux financiers sans que cela ait vraiment changé
la confiance dans le Royaume-Uni, même avec une dévaluation de 10% de la Livre.
Par ailleurs la France reste très solvable car son taux d’épargne est l’un des
plus élevés des pays de l’UE, même si cela ne nous ferait pas plaisir de voir l’État
nous confisquer notre épargne. Au moment du passage au Franc, il faudra
évidemment rétablir le contrôle des flux de capitaux, ce qui est interdit par l’UE
d’où la nécessité d’en sortir. La sortie de l’euro ne peut se faire normalement
que par la sortie de l’UE. Nous aurions alors la maîtrise des entrées-sorties
de capitaux de notre pays et nous pourrions alors éviter que nos entreprises
investissent à l’étranger pour faire des produits vendus en France, privant les
français de travail. De la même façon l’échappatoire à l’impôt par des
transferts faits dans des paradis fiscaux serait beaucoup plus difficile et c’est
des dizaines de milliards à récupérer.
En résumé la sortie de l’euro
ne sera pas plus catastrophique pour le citoyen normal que lors de l’entrée.
Nous devrions certes échanger nos Francs aux guichets automatiques à la
frontière des pays de la zone euro, mais pour tout le reste du monde rien ne serait
changé sauf que la chambre d’hôtel à New York serait quelques % plus cher. Les
chiffres de dévaluation de 20% annoncés par les européistes, voire 30%, sont
fantaisistes. Si tel était le cas, il y aurait une telle vague d’achats de
produits français dans le luxe, les vins, etc. que le franc se réévaluerait de
lui-même automatiquement. Le catastrophisme ce n’est pas de sortir de l’euro,
mais d’y rester, et pour l’UE c’est pire.
Halte à l’arnaque du catastrophisme de la sortie de l’euro !
Les français n’auront besoin que d’un temps de latence
Et d’information pour comprendre qu’on les prend
Pour des veaux que l’on mène à l’abattoir !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire