J’étais encore bien jeune
quand la seconde guerre mondiale a éclaté mais à quatre ans j’avais déjà vu la
guerre de près dans les colonnes de réfugiés qui fuyaient devant l’avance
allemande. J’ai connu la France Libre et au plus près du Maréchal Pétain à Vichy.
J’y ai vu François Mitterrand l’accompagnant en ville au contact de la
population, contact que j’ai gardé sur ma joue d’enfant. Il avait un succès fou
dans cette France Libre et les américains étaient derrière lui. Par un hasard
de l’histoire je me suis même trouvé devant l’hôtel du Parc, tenant la main de
ma mère, lorsque qu’un command car a amené deux officiers allemands pour
l’arrêter, alors que deux automitrailleuses bloquaient l’avenue à chaque bout.
Le traître De Gaulle était bien isolé en juin 40 et plus tard l’Algérie
Française ne lui fit pas bon accueil. Ma vie a donc commencé dans une ambiance
de collaboration où la milice allemande a succédé à la gendarmerie française,
où tous les murs avaient des oreilles et où la presse, la radio et le cinéma
faisaient la propagande allemande quand ce n’était pas les artistes eux-mêmes.
Tout le monde était susceptible de porter l’étoile jaune, celle qui vous valait
de finir sous la torture ou dans un camp de concentration. Si je parle de
souvenirs personnels, c’est que j’ai l’impression de revivre dans une ambiance
malsaine qui me fait remonter à une période sombre de notre histoire.
C’est le parti socialiste qui avait
donné les pleins pouvoirs à Pétain et la France a été occupée par la faute de
généraux qui ont raisonné comme pour la première guerre de tranchées quand
l’Allemagne nous a imposé une guerre de mouvement. La France a fini par
échapper à l’occupation allemande, grâce surtout à la défaite cuisante que
l’URSS a infligé à l’Allemagne sur le front est, et l’arrivée des troupes
américaines sur le front ouest en France. Si la résistance française a redonné
de la fierté à une France collaboratrice, elle n’a joué qu’un rôle tactique secondaire
sur le terrain malgré toutes les pertes et les tortures endurées par ces hommes
qui nous ont fait honneur. N’oublions jamais le courage de ces hommes qui ont
par contre permis au Général De Gaulle de se prévaloir d’une armée française et
de colonies encore libres pour s’affirmer comme un partenaire incontournable
aux yeux des anglais et des américains.
C’est aussi grâce à cette
France résistante que De Gaulle a évité à la France la vassalité aux États-Unis
juste après la victoire. La monnaie américaine était déjà prête pour remplacer
la nôtre et la stratégie américaine était l’ébauche de celle que nous voyons se
dérouler actuellement. C’est pour cela que je me suis permis de faire un retour
historique. Il a fallu encore que De Gaulle, revenu au pouvoir, chasse les
bases américaines de notre territoire qui avaient réussi à s’implanter
entre-temps. La France qui avait survécu à l’idée de la Grande Europe, à
vocation mondiale et voulue par Hitler, avait échappé pour la deuxième fois à
l’emprise américaine. De Gaulle a pu alors tendre la main à l’Allemagne, ce fut
la rencontre historique De Gaulle-Adenauer avec la signature d’un traité qui
scellait une sorte d’alliance entre les deux pays dont était exclue toute
présence de traités particuliers avec les États-Unis. Les préambules votés par
le Parlement allemand, qui firent ensuite partie intégrante de la version
finale du traité, réintégrèrent la possibilité de ces liens avec les USA. Ceci
fit dire à De Gaulle qu’il avait été floué.
Ce dernier, réticent
d’appartenir à une Europe des six prête à collaborer avec les États-Unis, se
lança dans une ouverture au monde vers la Chine, l’URSS, l’Amérique du Sud, le
Canada, etc. Ce fut la grande époque de la France de De Gaulle. La France
retrouvait son aura universelle, le général était acclamé partout transportant
avec lui le symbole de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Quand De
Gaulle a rapatrié par bateau son or des coffres américains, les USA on jugé que
la coupe était pleine. De Gaulle devait disparaître. La presse française est
entrée en action et Cohn-Bendit a reçu, selon ses propres dires, de l’argent
américain pour ce qui peut être considéré comme le premier
« printemps » d’une tactique de déstabilisation qui est devenue la
base de la stratégie américaine depuis. Les traces d’un épisode Algérie
Française aux blessures encore fumantes, le chaos de mai 68 dont les
communistes permirent de sortir par les accords de Grenelle, l’âge du général
aboutirent finalement à son départ la tête haute en respectant le désaveu d’un
référendum. Ce fut la dernière fois où le résultat d’un référendum a été
respecté par le pouvoir.
Depuis que s’est-il
passé ? La banque Rothschild est arrivée avec Pompidou, les regards de la
France se sont retournés vers l’Europe et les États-Unis. L’État s’est remis
dans les mains des banques privées pour emprunter. Giscard d’Estaing a préparé
une alliance des monnaies européennes entre elles et ouvert la porte à une
immigration de travail, mais ensuite au regroupement familial. Le migrant n’avait
plus l’envie de repartir. L’attirance pour la France était plus forte et
désormais les migrants procréaient sur notre sol et pouvaient bénéficier du
droit du sol. L’immigration poussait de l’intérieur et de l’extérieur. La
France était mise devant le choix de l’assimilation, ce qu’elle a oublié, ou de
la juxtaposition de cultures et de religions avec toutes les difficultés du
vivre ensemble.
Mitterrand est tombé dans le
piège de Maastricht où il pensait cadenasser l’Allemagne dans le troc de l’euro
et de la réunification de l’Allemagne. Le lien de l’euro au mark s’est avéré destructeur
pour notre économie. Le lien fort entre l’Allemagne et les Etats-Unis a depuis
primé sur celui avec la France. Le duo franco-allemand pour être l’armature
d’une Union Européenne n’existe que comme lien secondaire, à condition que la
France se plie aux exigences des Etats-Unis et de l’Allemagne. Cette illusion
est entretenue par les médias et les politiciens européistes pour ne pas avouer
que nous n’avons pas réellement la maîtrise de notre destin. Ceci s’avère de
plus en plus évident comme l’est le pouvoir de la technocratie bruxelloise et
des banquiers de la BCE, tous deux sous cette double influence allemande et
étasunienne. De fil en aiguille, la France se soumet à une vision de l’Europe
totalement différente de celle d’un grand pays qui a lutté pour son
indépendance depuis Clovis, Philippe Auguste, François 1er, etc. Le
Pays Franc se voulait un peuple libre, comme son nom l’indique.
Après avoir échappé à la
domination allemande et trois fois à la domination américaine, la France se
livre avec délices à une vassalité qui n’a cure de son identité et du bonheur
de son peuple. Mais cette vassalité est tournée vers l’étranger. L’Allemagne
n’est pas la France et elle nous le fait savoir quand elle décide seule
d’ouvrir les frontières de l’UE pour une immigration de repeuplement
démographique, et qu’elle impose à la Grèce la torture d’une austérité de plus
en plus sévère en refusant d’envisager un allègement de sa dette. Les États-Unis sont réellement une puissance étrangère dont les intérêts ne sont
pas identiques aux nôtres. Si notre intérêt est de conclure des traités
économiques et militaires, ils ne peuvent être une soumission à une domination.
L’OTAN et la préparation du TAFTA sont des traités de domination pour faire de
l’UE un glacis économique et militaire à son profit, bien plus qu’au nôtre.
Quand un pays a un tel comportement vis-à-vis de l’étranger, il entre tout
simplement en collaboration au plus mauvais sens du terme.
On vient de voir rapidement quelques
étapes majeures du glissement entre une France indépendante, maître de son
destin, vers une France collaboratrice devenue le valet de puissances
étrangères. L’argument de la France qui n’est plus assez forte pour vivre
indépendante, et celui que l’UE assure la paix et nous permet de vivre mieux,
ne sont que des arguments fallacieux que l’on se garde de justifier par des
faits comparatifs. La Norvège, la Suisse et même l’Islande montrent qu’il y a
un avenir hors de l’UE et même un meilleur niveau de vie. L’UE n’a pas empêché
la guerre au Kosovo, mais l’arme nucléaire nous a donné la paix par l’équilibre
de la terreur entre deux superpuissances. Alors vers quoi nous mène cette
collaboration dans l’avenir ? A la disparition de la France. On en parlera dans le prochain article.
Il y a deux seules façons de construire une Europe
La première c’est une Europe des Nations
Où chacune d’elles reste indépendante.
La seconde c’est une Europe fédérale
Qui n’existe que dans la disparition
Des Nations et la collaboration
A la puissance étrangère
Qui l’a voulu ainsi !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire