Il ne s’agit pas pour moi de jeter l’opprobre sur quiconque
concernant les votes auxquels vous avez participé, primaires, premier ou
deuxième tour de la Présidentielle. Mais le constat de nombreux citoyens,
lorsqu’ils ont vu le score d’Emmanuel Macron au second tour, n’a pas été de se
réjouir d’avoir voté pour lui, mais de se dire que, vu l’ampleur du résultat,
ils auraient mieux fait de s’abstenir. Ce sentiment est né du constat du
décalage entre les votes d’adhésions et les votes contre Marine Le Pen. Ce
sentiment est partagé par nombre d’électeurs aussi bien de gauche que de droite.
Mais il prend une autre signification quand on constate que le vote contre
Marine Le Pen n’avait aucune raison d’être, car celle-ci n’avait de chances
d’être élue que dans les incantations des médias mainstream, et des politiciens
allant de Mélenchon (on peut comprendre pourquoi) et tous ceux à sa droite
jusqu’aux Républicains. La diabolisation de ce mouvement est une vieille
tactique à laquelle les électeurs se font toujours prendre. L’extrémisme, dit
de gauche ou de droite, ne prendra jamais le pouvoir tant que la démocratie
règnera encore en France.
Mais à rejeter les extrêmes par l’emploi du vote contre, il faut
réaliser que l’on promet des nouvelles formes de fascisme dont le couple
Macron-Philippe va être l’illustration. En effet ce couple se présente avec le vote des 2/3 des
français, enfin c’est ce qu’en retire les étrangers et les électeurs qui ne
cherchent pas plus loin la signification réelle des votes des inscrits, et se
limitent aux votes exprimés. L’adhésion réelle, au moment de la sortie de
l’isoloir, ne dépasse pas 1/3 des votes des inscrits sur les listes électorales
et pas plus de ¼ des citoyens pouvant voter. D’après les sondages, le vote
d’adhésion sur le « programme Macron » se réduirait à quelques % du corps électoral. Pensez-vous
vraiment que le vote issu du mélange des votes pour et contre sur un même nom
peuvent donner une image réelle de l’opinion de nos concitoyens ?
Reconnaissez honnêtement que non. Avec un vote sur ses véritables choix au
premier tour et une abstention au deuxième tour n’aurait rien changé au
résultat final, Macron aurait été élu.
Pourtant nous serions dans une
situation toute autre comme le montre le graphique ci-contre. Macron ne
pourrait pas plastronner comme il le fait, les médias mainstream baisseraient
un peu l’intensité des discours béats sur une réussite exceptionnelle. Mais
plus important encore, l’explosion des anciens partis aurait été beaucoup moins
destructrice, et le ralliement des ambitieux, des corrompus, à la gamelle
Macron, aurait beaucoup moins attiré ceux qui cherchent où est leur meilleur
intérêt. Le paysage politique en général ne serait pas un tel champ de ruines,
et nous n’aurions pas élu un homme du Système qui espère se doter
définitivement du pouvoir monarchique après les législatives. Si nous
continuons nos habitudes prises depuis le constat de la faiblesse de nos
dirigeants, donc de longue date, de voter finalement plus en vote utile et
contre qu’en vote d’adhésion, le résultat sera le même. Nous aurons un grand
parti macroniste et majoritaire, un parti de droite issu des cendres fumantes
de la Présidentielle, et des partis extrêmes croupions. La monarchie des
puissants et de leur élu de Président aura les mains libres pour affamer le
peuple par petites touches déjà préparées.
Au premier tour, le vote pour ses réelles convictions
affaiblit les groupes politiques les plus puissants, le vote utile les
renforce. A ceux qui disent que, si l’on ne vote pas utile, les macronistes
emporteront la mise, je peux affirmer sans grand risque qu’ils gagneront en
effet ses élections législatives, mais dans tous les cas. Pourtant la
démocratie veut que l’Assemblée Nationale représente la diversité des opinions
des français, sachant déjà que la non-proportionnalité donne un avantage
considérable aux groupes politiques les plus représentatifs. Or le vote utile et
le vote contre ont deux effets, celui de pénaliser un peu plus les petits
groupes politiques, et celui de donner une image déformée des résultats du
deuxième tour avec une avantage supplémentaire en nombre de sièges au groupe le
plus représentatif, celui qui est dans la dynamique présidentielle. Pour le
premier tour j’ajoute, et ce n’est ni primordial ni anodin, cela prive les
petits groupes de subventions de l’Etat, à raison de 1,4 € par vote, et ensuite de
représentation médiatique future puisque le CSA se base sur le score obtenu aux
élections précédentes.
Le vote utile fait par les électeurs socialistes sur le nom
de Macron a tué le parti socialiste et rendu ridicule le verdict des primaires
en abandonnant lâchement leur candidat Hamon. Mais, à un moindre degré, il en a
été de même à droite, puisqu’il a fallu sortir le bazooka des affaires pour tuer
Fillon. Son score décevant, qui l’a exclu des primaires, est dû au report
d’électeurs de droite qui n’ont plus crû en ses chances et voté sans conviction
pour Macron. Le résultat se voit aujourd’hui, les Républicains, regardent fuir
les rats du bateau qui coule. Si nos concitoyens arrêtent d’écouter les sirènes
des groupes les plus puissants, et en particulier celui du Président, et votent
selon leurs convictions, le paysage politique français au premier tour sera
représentatif des opinions diverses des électeurs. Les petits groupes y
trouveront une nouvelle vigueur et des armes médiatiques pour contester les
autres, comme ils ont pu le faire dans le seul débat télévisé à onze avant le 1er
tour de la Présidentielle.
L’élection législative permet aux groupes politiques
d’obtenir des sièges à l’Assemblée donc de représenter des opinions politiques
sur la conduite des affaires du pays. Il ne s’agit pas de désigner un maire
comme aux élections communales ou la personnalité du candidat a souvent plus d’intérêt
que sa couleur politique. Le candidat à la députation représente une tendance
politique et sa personnalité est moins importante que cette tendance qu’il
représente. Il faut donc voter pour un groupe politique plus que pour un
individu, sous réserve que celui-ci ne traîne pas des casseroles qui le
disqualifie. A ce vote POUR lors du premier tour, le vote au second tour ne
devrait être qu’un autre vote POUR si le candidat du premier tour est toujours
présent, ou l’abstention et non le vote blanc tant que celui-ci ne sera pas
compté avec l’abstention.
Tous les leaders politiques qui vous
ont incité à voter CONTRE n’ont eu aucun respect pour le déroulement normal de
la démocratie et vous ont conduit vers un résultat que finalement beaucoup
regrettent vu son ampleur. L’un de mes amis, pur socialiste au bon sens du
terme, ne dort plus pour avoir voté Macron et non Hamon au 1er tour.
Je lui ai dit qu’il avait participé à l’extinction du parti qui lui est cher.
Il va voter socialiste au 1er tour de la législative, mais le mal
est fait. Le raisonnement se serait aussi bien appliqué en cas de présence de
Mélenchon avec Macron au deuxième tour. Il nous importe donc de s’imbiber des
programmes des différents leaders politiques quand ils existent encore pour
voter en pleine conscience aux législatives. Il faut aussi comprendre que le
clivage gauche-droite n’a plus de sens et le couple Macron-Philippe est là pour
convaincre les incrédules. C’est notre présence, plus ou moins acceptée, dans
le Système qui devient l’enjeu majeur. On vote pour les européistes ou on se
retourne sur notre passé récent pour constater que l’UE nous tue, et que l’on
ne nous propose rien d’autre que de continuer plus vite et plus fort !
Ne vous laissez plus
influencer par les politiciens manœuvriers
Ils sont surtout en
quête de stratégie pour eux-mêmes.
Votez POUR en
conscience du véritable enjeu :
La France au service
des puissants de l’UE
Ou la France de
toujours qui se veut
Libre, pacifiste et
indépendante !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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