La politique énergétique électrique est l’une des principales
politiques d’un pays car elle touche les dépenses publiques et privées, l’environnement
et l’indépendance énergétique. Sur ces trois sujets la politique énergétique
française est menée de façon idéologique et dans le droit fil d’une politique
mondialiste gérée par la Grande Finance. Elle est officiellement motivée par deux
raisons, la peur du nucléaire, le réchauffement climatique.
La peur du nucléaire
La peur ne se commande pas me direz-vous, c’est vrai. Mais
aucun évènement, classé « accident » sur l’échelle internationale, n’a
eu lieu en France depuis plus d’un demi-siècle dans le pays fournissant le plus
de kWh nucléaire par habitant. Il s’est toujours agi d’incidents d’exploitation
ne mettant pas en danger l’homme et son environnement. L’usine de retraitement
de la Hague, longtemps l’objet des attaques des Verts, n’a jamais pu être mise
en défaut sur le respect des autorisations nationales de ses rejets. Aujourd’hui
leurs attaques se concentrent sur le stockage définitif des déchets ultimes à
Bure, et sur la centrale de Fessenheim. Dans le premier cas il s’agit d’attaques
à priori contestant les études scientifiques menées sous la surveillance de l’Autorité
de Sûreté Nucléaire, organisme indépendant. Le site est toujours dans la phase
pré-exploitation et d’étude, le dossier n’est même pas clos et le site servira
aussi au stockage de déchets provenant d’autres industries et des services de
santé.
Pour ce qui concerne Fessenheim, la décision ne peut être que
politique, car c’est normalement l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui a le
pouvoir d’arrêter les centrales pour raison de sécurité. Or elle n’a pas pris
cette décision mais a demandé des travaux de « mise à niveau » suite
à l’expérience en retour de l’accident de Fukushima. La durée de vie acceptable
des centrales nucléaires du type installé en France ne cesse de croître dans le
monde et elle est poussée à 60 ans aux États-Unis qui possèdent deux fois plus
de réacteurs que nous. Par ailleurs l’abandon à terme du nucléaire ne fait rien
gagner sur l’objectif climatique puisqu’il n’émet pas de CO2, ni
même d’autres polluants atmosphériques. Par contre il nous assure une
indépendance énergétique puisque nous sommes maîtres de toute la filière
nucléaire depuis la mine jusqu’au recyclage du combustible usé. De plus la France
est actionnaire de mines d’uranium en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord et
en Australie. Enfin le prix du kWh nucléaire est peu sensible aux variations du
prix du combustible qui n’entre que dans 25% environ de son prix.
Selon la Cour des Comptes le nucléaire produit de l’électricité moins chère que le
thermique et les Énergies renouvelables intermittentes (EnRi). Il est par
contre peu malléable pour des variations instantanées pour suivre la
consommation électrique. Bien que des progrès importants aient été faits, on ne
peut guère faire mieux que la ½ heure dans le temps de réponse. De plus ces manipulations
dégradent le rendement énergétique, donc le coût, et sont plutôt nuisibles à la
sûreté des réacteurs. Le nucléaire est idéal pour assurer en continu jusqu’à
80% de la consommation, le reste doit être pris en compte par des énergies à
temps de réaction court, voire instantané comme seulement l’hydraulique et le
thermique peuvent le faire. L’hydraulique a le plus bas coût de production
électrique mais son implantation sature pratiquement les possibilités du réseau
fluvial. Par contre le thermique présente un coût supérieur au nucléaire, ce
qui n’augmente pas trop le prix de revient moyen, toutes énergies, quand il est
utilisé en complément du nucléaire et de l’hydraulique.
Ajoutons que le nucléaire possède des possibilités d’évolution
tant sur le plan de la sûreté d’exploitation, que sur sa miniaturisation et l’utilisation
éventuelle du thorium, le métal le plus abondant sur terre. Les surgénérateurs,
qui multiplient par 60 la quantité de combustible disponible, vont être
construits et vendus par les russes alors que nous avons arrêté la production électrique,
il y a 20 ans, de notre Superphénix à Creys-Malville, ce qui s’avère un énorme
gâchis économique et scientifique. Les raisons étaient essentiellement
politiques, les incidents n’ayant jamais mis en cause la sûreté nucléaire du
réacteur nécessitant son arrêt. Le Royaume-Uni, la Chine, le Japon, les États-Unis, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde n’ont pas pris une décision d’arrêt
mais au contraire celle de poursuivre dans cette voie. La Suède qui devait arrêter
ses réacteurs hésite toujours à le faire. En conclusion la peur du nucléaire,
cultivée par ailleurs, se paiera très cher, et il n’est pas sûr qu’elle soit
partagée par la majorité des français malgré le battage médiatique et politique
à sens unique pour son abandon. La peur,
toujours la peur, pour l’euro, pour le climat, pour le nucléaire, est l’arme de
désinformation privilégiée pour que les puissances de l’argent guident les peuples
vers leurs propres buts quoiqu’il nous en coûte.
Nécessité ou non d’augmenter la production électrique
La mise en œuvre de productions supplémentaires par d’autres
énergies que le nucléaire, mis en attente d’arrêt, est-elle impérative pour
faire face à une augmentation de la consommation intérieure ? Cette
nécessité ne peut être retenue pour justifier une augmentation de la production
car nous avons un excédent de production de 6 à 8% selon les années, et la
consommation intérieure n’évolue pas significativement. Notre surproduction est
en voie d’augmentation par suite de la mise en œuvre progressive des EnRi. Cette
surproduction se vend sur le marché de gros européen aux autres pays. Il se
trouve que les pics ou les creux de production se multiplient avec l’apport des
EnRi, en Allemagne et en Espagne en particulier, et la probabilité qu’ils se
produisent ensemble augmente. Alors, en cas de pics, les prix de vente s’effondrent
et peuvent même nécessiter que l’on vende à prix négatif. « Je vous paye
pour que vous m’en débarrassiez ». Dans le cas des creux, les prix
flambent. Le stockage de l’électricité est difficile en dehors des barrages en
altitude, limité et très coûteux sur des batteries généralement insuffisantes
en capacité. Autrement dit, la surproduction d’électricité non seulement ne
rapporte pas grand-chose par kWh mais peut même être une dépense dans un
contexte de surproduction à l’échelle européenne des pays interconnectés. En
dehors d’une marge de sécurité, nous n’avons pas intérêt à surproduire.
Possibilité ou non d’arrêter les centrales thermiques
polluantes
Au fur et à mesure de l’apport croissant des EnRi et en
attendant l’arrêt du nucléaire, il est sage d’arrêter les centrales thermiques.
En dehors d’arrêts d’usines pour des raisons de minimisation des coûts, la
politique de décroissance des kWh thermiques (charbon, gaz, fuel) ne peut être
entreprise grâce à l’apport des EnRi, comme je l’ai démontré en étudiant les
chiffres de production des différents types d’énergie publiés en 2014-2015-2016
par le réseau de transport électrique, le RTE. En effet 1kWh supplémentaire d’EnRi
entraîne 1kWh supplémentaire de thermique. Ce constat, que l’on pouvait prévoir
puisque les EnR sont intermittentes et qu’il n’y a souvent pas coïncidence
entre leur production et la demande de consommation, démontre que les EnRi sont
indirectement polluantes. Elles entraînent même un surcroît de pollution
générale mais en particulier de CO2, au fur et à mesure de leur implantation.
Non seulement on ne peut arrêter les centrales thermique en développant les
EnRi mais on est contraint d’augmenter leur production. On observe très bien ceci
en Allemagne où la production thermique augmente comme la production des EnRi.
Il nous reste à reparler du réchauffement climatique et du
remplacement du nucléaire par les EnRi, ce sera l’objet du prochain et dernier
article.
« Quand on veut
tuer son chien, on dit qu’il a la rage »
C’est bien la technique
de la peur qui nous gère.
Si on y ajoute des
idéologies "bienfaitrices",
Notre jugement s’en
trouve altéré.
Cela profite à qui ?
Cherchez !
Pas à nous les bernés !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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