L’époque de la déportation des juifs et
de la résistance a laissé des souvenirs vivaces dans ma mémoire d’enfant. Les
images de ces juifs mis dans des trains dont ils ne connaissaient pas la
destination, de ces résistants à qui l’on bandait les yeux pour les abattre
dans la carrière la plus proche, sont toujours présentes dans mon esprit. Mais
j’avais aussi recueilli les souvenirs de ceux de la guerre 14-18 où l’on
saoulait les soldats avant de les faire sortir des tranchées vers une boucherie
programmée. Pendant la guerre 14-18, on faisait la fête à Paris et rien n’était
fait pour sortir le peuple de cette euphorie en décalage complet avec l’horreur
d’une guerre inhumaine. Il fallait qu’il reste les yeux bandés. En regardant ce
qui se passe en France, dans l’Union Européenne, aux Etats-Unis, j’ai ce sentiment
de revivre à la fin de ma vie la douloureuse époque de mon enfance. Avec Pétain
la France Libre a refusé de voir que la guerre était perdue et qu’un
envahisseur ne se résoud jamais à laisser une part de son butin.
J’ai vécu nos guerres en Indochine et en Algérie. Cette dernière a
divisé le peuple français des deux côtés de la Méditerranée et l’aventure
socialiste de « maintien de l’ordre »,
s’est terminée piteusement dans l’eau d’Evian sous De Gaulle. Tout cela parce
que l’on a soigneusement désinformé le peuple sur la réalité de la situation. « La France de Paris à Tamanrasset »
fut l’exemple type de slogan que De Gaulle a crû bon de lancer sous la pression
des généraux sur place et parce que l’opinion de la Métropole n’était pas
prête. Elle était encore dans la pensée de la France coloniale et les pieds noirs,
français mais amoureux d’un pays qu’ils avaient façonné à leur image, s’accrochaient
à leurs terres. Les effets de ce slogan furent ensuite ravageurs. Il était trop
tard, le mal était fait, et la blessure est toujours vivante. Les excuses et
les courbettes que la France a faites à l’Algérie ne font que nous déconsidérer
aux yeux du monde et polluent inutilement l’image de notre pays dans la tête
des jeunes générations. L’Allemagne ne s’est jamais excusée auprès du peuple
français, elle a admis que la confrontation militaire de nos deux pays était globalement
nuisible mais nous restons dans une guerre économique que nous sommes en train
de perdre.
Avec tous ces souvenirs, j’ai l’impression de revivre aujourd’hui dans une
période qui prépare des pages sombres de notre histoire. L’histoire ne se répète
jamais de la même façon mais ses mobiles et ses modes de déroulement n’ont pas
varié depuis des millénaires. Les moyens de propagande et les armes ont changé,
c’est tout. Notre territoire a toujours fait l’objet de convoitises pour ce que
contient son sol et pour la main-d’œuvre qu’il représente. Il y a toujours eu
des puissants qui ont rêvé de conquérir le monde et il y a toujours eu des
roitelets qui sont devenus des vassaux. Mais ce qui a changé, c’est que les
tentatives de l’histoire du monde se sont soldées finalement par des échecs
parce que les moyens de transport et de communication ne permettaient pas de
dépasser des limites qui ne couvraient finalement qu’une partie du monde. Il n’en
est plus de même aujourd’hui, les armées se transportent au bout du monde par
les airs et par les mers et océans. Les Etats-Unis lancent leurs avions furtifs
sur la Chine et font naviguer leurs bateaux de guerre au plus près des eaux
territoriales russes et chinoises. Le combat cyber-électronique fait rage. La
NSA écoute le monde entier. La robotique fait son apparition dans le matériel
militaire avec les drones, les chars sans personnel à bord et bientôt des
fantassins robots. La guerre se déshumanise mais la chair à canons reste de plus
en plus la population civile.
Alors que voit-on se dérouler sous nos yeux pour ceux qui n’ont pas
encore les yeux bandés ? On voit que deux mondes s’opposent : un
monde multipolaire, que représentent les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine,
Afrique du Sud), et un monde unipolaire que nous nommerons le monde occidental.
Le monde multipolaire est en pleine évolution mais il a encore des faiblesses
historiques. La Russie renaît encore de ses cendres de 1998 et tout est fait pour
la ralentir. La Chine digère une récente intrusion dans la mondialisation mais
reste une puissance économique aux pieds encore fragiles. L’Inde qui devient le
pays le plus peuplé de la planète est dans une phase de mutation rapide mais
revient de loin. Quant au Brésil et à l’Afrique du Sud, ils sont en proie à des
difficultés intérieures qui leur donnent un rôle plus secondaire. Mais l’axe
Russie-Chine donne à ce monde une force militaro-économique qui entend ne pas
subir la loi de l’autre monde unipolaire. Unipolaire, parce que lui est rangé
sous la bannière des Etats-Unis. Les Etats occidentaux sont liés entre eux par
des traités qui les lient au plus puissant et ne peuvent sortir du cadre qui
leur est imposé. Le consensus de vassalité est écrit dans les gênes du monde
occidental. Par exemple l’UE se veut fédérale, l’Europe des Nations est exclue
de son avenir. Le monde multipolaire rejette cette vision. Chaque pays veut
conserver son indépendance et sa souveraineté.
Le monde occidental est entre les mains d’une oligarchie ploutocratique
dont la puissance financière et économique fait plier les peuples de ses États
par la corruption des élites, et la pression médiatique. Elle contrôle un
Système de pompe aspirante des ressources humaines et terrestres, non seulement
de ces États vassalisés, mais aussi de tous les pays où elle décide une
mainmise par suite d’une résistance à ses injonctions. Elle se sert alors des « printemps »
qui ne sont que des aides au soulèvement des peuples contre leurs dirigeants,
tâche dans laquelle excelle le milliardaire George Soros. Ces soulèvements sont
d’autant plus faciles qu’on leur fait miroiter le décalage entre leur condition
et celle de l’Occident. La guerre vise alors à entraîner un surplus du flux
migratoire naturel vers l’Europe pour lequel un avenir multiculturaliste, de
juxtaposition et non d’assimilation, garantit un état de tension intérieure qui
rend les peuples plus manipulables.
Évidemment tout ceci se fait en un temps suffisamment long et dans une
propagande politique et médiatique assez assourdissante pour que les peuples
acceptent un comportement moutonnier et une politique spectacle qui puisse
convaincre par éblouissement. Notre nouveau gouvernement s’est d’emblée placé
dans une soumission à ce Nouvel Ordre Mondial, fort du vote provoqué chez 1/3
des électeurs inscrits. La propagande médiatique qui continue de plus belle
devrait lui assurer un solide parti gouvernemental et l’allégeance des
européistes des autres partis lui assure de mener la France où il leur est
demandé de la conduire. Le peuple va souffrir mais à petit feu et on lui
distribuera des calmants quand il a une montée de température. Comme la
grenouille dans le bocal, on montera suffisamment lentement le feu dessous pour
qu’elle ne s’en rende compte que quand il sera trop tard. Les États-Unis d’Europe
seront en place. Ils formeront le déversoir de consommation nécessaire aux
multinationales occidentales, et le glacis nécessaire à l’expansion de l’hégémonie
américaine en vue d’un conflit avec le reste de l’Eurasie. Ce conflit deviendra
d’autant plus nécessaire que cette Eurasie s’avèrera résistante à toutes les
autres actions de déstabilisation dont j’ai parlé plus haut. Marche ou crève
est la vraie devise des serviteurs du NOM.
La
vraie stratégie du NOM, tout autant que ses buts réels,
Doit
laisser le peuple dans l’ignorance et en béatitude.
Notre
avenir n’est plus issu de la démocratie
Mais
des Bilderberg, Fed, FMI, BCE, etc.
On
nous conduit les yeux bandés
Et
heureux vers l’échafaud.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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