La plupart des candidats du
1er tour de la Présidentielle ont porté des accusations sur le
fonctionnement de l’UE et se sont affichés comme porteurs de réformes
nécessaires, même notre nouveau Président. Pourtant il y a autant de types de
réformes que de candidats. Le plus en pointe et le plus clair est évidemment
François Asselineau et son combat en choc frontal a fait fuir la plupart des
électeurs. L’emploi du vote utile au premier tour a éliminé les
« petits candidats », nommés et maintenus petits en ne leur
réservant qu’une fenêtre minuscule d’accès aux médias depuis la campagne
commencée en septembre 2016. La fenêtre de rééquilibrage, 15 jours avant
l’élection et le refus par les « grands » d’un deuxième débat télévisé,
était trop étroite pour que quelques petits candidats puissent faire un score
respectable. Même Dupont-Aignan, un peu mieux loti par les médias, n’a pas
réussi à atteindre la barre des 5% nécessaire à l’accès au remboursement des
frais de campagne. Il en est réduit à la mendicité et ceci a certainement joué
dans son ralliement à Marine Le Pen.
Bref, le vote utile a été
bien utile à Macron. Au deuxième tour, c’est le vote CONTRE qui a de nouveau
donné un coup de canif dans la démocratie en portant Macron bien plus haut
qu’il aurait dû être en nombre de votes et en limitant l’augmentation du taux
d’abstention. Ce dernier est aussi affaibli par la tendance des électeurs à
considérer l’abstention comme un geste non-citoyen et à préférer le vote blanc
ou nul, surtout dans les petites communes. Malheureusement ce vote blanc ou nul
ne sert à rien puisqu’il n’intervient pas dans le comptage des votes exprimés.
Il faut faire pression pour que le vote blanc soit compté comme un vote
exprimé, il y aura moins d’abstentionnistes et le véritable degré de confiance
donné à l’élu pourra représenter la réalité du vote démocratique. Au moment où
notre démocratie bat de l’aile, il est important de le dire. Le 7 mai, comme beaucoup d’électeurs
désenchantés français le diraient, ils ont eu le choix entre la peste ou le
choléra, Macron ou Le Pen. Mais il y avait un autre choix, l’abstention, pour
montrer aux puissances financières leur écœurement face aux mensonges de la
propagande et aux politiques qui en résultent.
Revenons aux réformes de
l’UE. Macron, le
mondialiste néolibéral qui défend une économie néo-fasciste, veut réformer soi-disant, mais il est
clair qu’il veut les réformes qui seront concoctées par l’UE elle-même et non
celles que pourrait souhaiter le peuple français. Elles peuvent concerner la
zone euro, la défense européenne, la mutualisation de la dette, etc. toutes
choses qui ne prennent pas en compte les désirs du peuple mais profitent à ceux
qui tirent réellement profit de l’UE. Fillon voulait une politique étrangère
plus nationale avec une main tendue vers la Russie, mal lui en a pris. Son
élimination devenait impérative pour l’oligarchie mondialiste qui lui a fait
son « affaire ». Mélenchon, qui a voté Maastricht, ne se décide
pas encore à renier son choix d’une Europe sociale et bienfaitrice. Cela lui
écorche encore la langue. Il s’en tire par un affrontement direct avec
l’Allemagne et une nouvelle Constitution. Nous n’avons rien à gagner à faire
peser les défauts structurels de l’UE sur l’Allemagne et il oublie qu’une
nouvelle Constitution française passera par les fourches caudines des traités
européens. Tout cela ne peut pas aller bien loin.
Terminons avec celle qui est
arrivée au deuxième tour, comme prévu par l’oligarchie, mais de justesse devant
Mélenchon et Fillon. Son projet concernant l’UE, s’est essentiellement centré
sur l’euro. La recherche d’un référendum pour sortir de l’UE, après épuisement
de toutes les voies de contournement, recherche vantée comme un geste
démocratique, n’est en fait qu’un cache-misère de son peu de volonté d’en
sortir. La monnaie commune, chère à Dupont-Aignan, est difficile à vendre
politiquement et demande de longues discussions avec des partenaires qui
défendront leurs intérêts particuliers. L’Allemagne sera la première à poser
ses conditions car, ne l’oublions pas, l’euro est un euromark échangé un pour
un. Sa prestation de recul devant Macron,
après s’être repliée sur ses positions de lutte contre l’immigration, montre
bien qu’elle n’avait pas l’intention de gagner sur ce point fondamental.
Tout bilan fait, on voit que
si l’ensemble des candidats est unanime pour réformer l’UE, il y a ceux qui
veulent y rester, ceux qui ont peur d’en sortir, et un seul qui affronte ce
défi. La culture économique des politiques est assez faible et les
justifications à apporter en particulier sur l’euro, sujet sur lequel la
majorité des français briffés depuis vingt ans est réticente, les effraie. Si
Mélenchon sent bien que l’UE, construite selon les vœux de l’oligarchie
financière, ne peut être sociale, il s’y accroche pour des raisons politiques.
Du côté du FN, Florian Philippot a bien percuté que la dépendance de la France
et son ouverture sur le monde, et non sur un univers contraignant limité à
l’UE, ne pouvait se faire sans en sortir. Sa position n’est pas suffisamment
solide pour qu’il puisse clairement orienter ce parti plombé par le seul nom Le
Pen. Mais à gauche de la gauche et à droite de la droite, il y a des électeurs
qui sont en quête d’une autre voie que celle de la dépendance et de
l’austérité.
Il est temps que ces
électeurs se comportent non plus comme des anciens gauche ou droite, ce qui n’a
plus de sens, en se dispersant aux deux extrêmes, mais comme des citoyens
conscients que désormais deux camps vont s’affronter les européistes et les
indépendantistes. La lutte encore inégale peut basculer grâce au vote
populaire. Il en va de notre avenir. La France, comme le Royaume-Uni, est en
mesure de jouer un rôle fondamental dans l’équilibre du monde et pour la paix.
Elle a une vocation universelle par son histoire, son domaine maritime et par
sa langue. Il serait temps qu’on libère son énergie vers d’autres buts que
l’enrichissement des plus riches dans un carcan européen où sa démocratie est
prise en otage. Les réformes, la résolution de nos problèmes de chômage, de
niveau de vie, d’immigration, d’identité, de culture, ne sont pas possibles
dans l’UE autrement que dans le sens où cet organisme y trouve l’intérêt de
l’oligarchie qui la domine. Il s’agit de prendre partout un peu plus d’argent
des citoyens qui ne font pas partie du 5% des riches et de le recycler dans
l’appareil productif dépendant pour une grande part des multinationales
apatrides qui n’ont que faire du peuple français et délocalisent à qui mieux
mieux jusqu’à leurs capitaux dans les paradis fiscaux.
C’est à un esclavage modernisé que se livrent
tous ces puissants qui viennent de promouvoir un pharaon, tout frais moulu,
inexpérimenté et facilement malléable puisse qu’il leur doit tout. On habitue
le peuple à cet asservissement progressif et il va finir par l’aimer, comme le
serf « aimait » le seigneur parce qu’il leur ouvrait ses portes
devant l’arrivée des hordes de brigands. Par ce seul acte, le seigneur
s’autorisait à l’esclavage. Macron, fort du dogme de la sécurité européenne, laissera les usines pourrir si une
multinationale ne lui demande pas d’intervenir et percevra une dîme de plus en
plus lourde sur le possédant qui est solvable. Il va être conforté dans une
politique d’austérité par les médias et les économistes appointés pour nous
démontrer que le redressement passe par une politique de l’offre où l’argent du
bas de laine doit être confisqué pour que les multinationales directement ou
indirectement y trouvent un autre moyen de s’enrichir. Les mesures coercitives
sur l’appareil d’État seront justifiées par la nécessité de… « réformes structurelles ». Le peuple
lira son bréviaire tous les jours, sans bien comprendre de quoi il s’agit, mais
sera chapitré sur la nécessité de le faire.
Est-ce à dire que la sortie
de l’UE résout tout, la réponse est évidemment non. Comme on nous l’a dit en
cours de mathématiques au lycée, c’est une condition nécessaire mais pas
suffisante. Elle est même une condition
primordiale pour pouvoir disposer des moyens nécessaires à la possible
résolution des problèmes posés à notre pays, immigration, chômage, sécurité,
terrorisme compris. Nous en reparlerons.
Le clivage obsolète gauche-droite doit se dissoudre désormais
Dans un rassemblement national pour l’indépendance
Face à un mouvement européiste en marche
Soutenu par une oligarchie financière
Tenante d’un nouveau fascisme !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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