Une nouvelle équipe
ministérielle vient d’être nommée. Je laisse un certain nombre de mes
concitoyens s’exciter sur les choix faits. Au risque d’en décevoir certains, je
trouve que beaucoup de postes sont attribués à des personnes ayant compétence
pour y travailler de façon efficace, si on excepte certains cas comme Nicolas
Hulot dont l’action méritera de voir si elle dépassera de beaucoup le mois qui
nous sépare de l’après-législatives. Je note cependant que Sylvie Goulard qui
était la troisième personne choisie par l’OTAN pour devenir Premier Ministre
vient d’être nommée Ministre des Armées. L’oligarchie mondiale a placé sa dernière
carte car son bras ne peut mettre l’UE en dépendance que par des liens
économiques forts, comme le TAFTA, et une présence militaire sur le terrain. Le
changement du Ministère de la Défense en Ministère des Armées n’est pas que de
nature sémantique. On a noté l’engagement ferme de Macron dans la guerre au
Moyen-Orient et il n’a pas parlé d’adoucir les relations avec la Russie. Mme
Goulard n’est pas la plus compétente sur ce ministère. Son domaine, c’est
l’Europe. Elle est députée européenne et elle a été le bras droit de Romano
Prodi, ancien président de la Commission Européenne. Au jeu des chaises
musicales, on aura compris qu’il fallait donner l’Europe à Marielle de
Sarnez ; le prix de la trahison de François Bayrou.
Avec le trio Goulard, Le Driant,
Sarnez, on voit combien l’enracinement à l’UE et à l’OTAN est renforcé dans la
droite ligne de la mission confiée à Macron par l’oligarchie financière
étasunienne et son bras armé, l’OTAN. Bref, la France selon Macron sera de plus
en plus diluée, dissoute dans l’UE et la mondialisation, faisant l’apologie de
la France multiculturelle, préférant défendre la LGBT plutôt que la famille
pour ouvrir ses portes à une immigration invitée à la juxtaposition et non à l’assimilation.
Mais l’aspect le plus inquiétant est ce sentiment de voir la France s’engager
toujours plus avant dans des conflits extérieurs dont les motivations cachées
ne sont ni celles officiellement annoncées, ni dans l’intérêt de notre pays. Ce
nouveau Ministère des Armées redonne une tonalité offensive au nom de Ministère
de la Défense utilisé depuis quarante ans. Après une politique de sanctuarisation
de notre territoire grâce à la stratégie de la dissuasion nucléaire, nous
allons vers une politique de plus en plus interventionniste en dehors de nos
frontières.
La menace du terrorisme
islamique est-elle jugulée par notre intervention en Irak et en Syrie, la Libye
est-elle pacifiée, le Mali a-t-il résolu la demande d’indépendance du peuple
berbère que vient soutenir le terrorisme islamique ? La réponse est non.
Nous avons au contraire les meilleurs raisons de penser que nos interventions
en terre d’Islam ne font qu’attiser la haine et donner des raisons d’être à un
terrorisme qui porte la guerre sur notre territoire. La France est en guerre
disait Valls en parlant du terrorisme, comme Mitterrand l’a dit à propos des
Etats-Unis. Ces derniers ont toujours les forces de l’ombre, CIA, NSA et leurs
commanditaires de l’oligarchie financière ainsi qu’un complexe
militaro-industriel, qui souhaitent la guerre partout hors de leur sol. La certaine
volonté de retrait de l’interventionnisme de Donald Trump est violemment
combattue. Son idée de rapprochement plus cordial avec la Russie lance une
campagne médiatique sans précédent où on veut le faire passer pour un traître.
Hillary Clinton crée un parti dont la traduction du nom donne « En avant
ensemble » (ça ne vous rappelle rien ?) dont le but est tout
simplement la destitution du Président. Jamais on n’avait vu un tel
déchaînement médiatique contre un Président des États-Unis. Le clan des faucons
ne désarme pas.
Mais
on note que Sylvie
Goulard, nouvelle ministre des Armées, avait applaudi des deux mains les
sanctions contre la Russie. Cette « eurolâtre » forcenée au sein de
l’UE,
accompagnée d’une autre européiste, Marielle de Sarnez, va continuer de
plus
belle la politique d’alignement sur l’OTAN aux ordres de l’Allemagne et
des États-Unis. En préparation de la visite du président Donald Trump en
Europe le
24 mai à Rome, le 25 au Sommet de l’OTAN de Bruxelles, les 26-27 au G7
de
Taormina, le Pentagone a présenté son plan stratégique pour le « théâtre
européen ».
Il l’a fait par la voix du général Curtis Scaparrotti qui, étant à la
tête du
Commandement européen des États-Unis, est automatiquement à la tête de
l’OTAN
avec la charge de Commandant suprême allié en Europe. Au Sénat des
États-Unis,
le 2 mai, le général rappelle que « le théâtre européen reste d’une
importance cruciale pour nos
intérêts nationaux » et que
« l’OTAN nous donne un avantage unique sur nos adversaires ». Cet avantage se trouve cependant à
présent mis en danger par « une Russie résurgente, qui essaie de miner
l’ordre international sous conduite occidentale et de se réaffirmer comme
puissance mondiale ».
Tout est dit dans ce
discours. L’hégémonie américaine ne peut supporter que la Russie tente de redevenir
une puissance mondiale. Cela suffit donc pour discréditer un pays, le fait qu’il
veuille exister au point de ne plus vouloir subir la férule américaine. L’URSS
a accepté de se dissoudre pour se contenter du territoire russe en échange de la
non intervention de l’Europe occidentale et de l’OTAN sur ses anciens
satellites de l’Europe de l’Est. Depuis l’UE n’a pas cessé de s’étendre
vers l’Est et de capter ces pays en violation de l’accord signé. Dans ce
discours il est aussi clair que l’OTAN parle des intérêts nationaux en
intégrant implicitement les nôtres avec ceux des États-Unis, dans une puissance
militaire qu’ils dirigent. Autrement dit nous sommes dans l’obligation de nous
conformer aux intérêts nationaux américains. Mais dans ce discours on voit aussi
que l’OTAN se prépare désormais à une attitude agressive. Elle se vante par ailleurs
de se doter des moyens nécessaires pour exercer une première frappe nucléaire
en limitant la frappe russe en retour par un délai de détection de cette frappe
beaucoup plus long (1/2h) que celui à disposition de la Russie (1/4h).
Cette
attitude agressive et de mainmise sur l’UE se confirme dans les intentions et
actes à venir. En réponse à ces défis, annonce Scaparrotti, le Commandement
européen des États-Unis « est en train de revenir à son rôle historique
de combat, en adaptant ses plans
aux menaces que nous avons face à nous ». Il demande donc au Congrès
d’augmenter les fonds pour la « European Reassurance Initiative »,
l’opération lancée par les USA en 2014 officiellement pour
« rassurer » les alliés OTAN et partenaires européens, pour laquelle
3,4 milliards de dollars ont été attribués en 2017. « De significatifs
investissements sont nécessaires —souligne le général— pour augmenter dans
toute l’Europe notre présence avancée, le pré-positionnement de matériels
militaires, les exercices pour la
préparation aux conflits ». Le plan est clair et il est déjà en
acte : transformer l’Europe en
première ligne de la confrontation avec la Russie. C’est ce que
confirme l’annonce, faite le 4 mai, que l’Armée US en Europe a constitué un
nouveau quartier général à Poznan, en Pologne, pour commander les plus de
6 000 GI’s basés en Pologne, Estonie, Lettonie, Lituanie, Allemagne,
Slovaquie, Hongrie, Roumanie et Bulgarie, dans le but de « renforcer le
flanc oriental de l’Otan comme dissuasion envers la Russie ».
Jamais la France n’a autant eu besoin de son indépendance.
Jamais la France n’a été aussi prête à la perdre
Pour la livrer aux puissances de l’argent
Pour lesquelles la chair humaine
Est aussi de la chair à canons !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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