Les primaires de droite ont accouché
d’un candidat largement en tête et devenu le favori du second tour de la
Présidentielle quand les primaires de gauche s’apprêtent à désigner un candidat avec un score très élevé mais très à gauche du parti socialiste, tout
proche de Mélenchon. Le paysage politique des candidats, pour l’instant en
mesure de peser, se résumerait au trio Mélenchon, Macron, Marine Le Pen. Le
candidat de remplacement de dernière heure des Républicains aurait pu être,
tout-au-moins mathématiquement, Alain Juppé. Celui-ci vient de le démentir
formellement. C’est compréhensible, il aurait été maladroit de sa part de faire
autrement quand on a déjà eu affaire à la justice, ce qui lui a nui gravement
dans la primaire de droite. Rachida Daty a gardé une dent contre Fillon qui lui
a préféré Nathalie Kosciusko-Morizet pour la 3ème circonscription de
Paris. Elle ne peut espérer emporter le consensus des Républicains sur son nom.
Il en est de même pour Henri Guaino qui s’est mis en marge de son parti.
Jacques Myard finit par être plus près des souverainistes que du centre du
Parti Républicain. La droite des Républicains va prendre une défaite électorale
quasi certaine et les frondeurs, derrière Hamon et Arnaud Montebourg, seront
pompés par Mélenchon, ce qui en fait le candidat préféré de ceux qui tiennent à
voir triompher les valeurs fondatrices du parti socialiste.
Qui peut souhaiter que Fillon
disparaisse de la course à la Présidentielle ? Il ne semble pas que la
mise en lumière des emplois dits fictifs de la femme de François Fillon soit
issue du camp des Républicains. On ne voit pas non plus l’intérêt de Valls et
Hamon dont l’objectif essentiel est de faire survivre le parti socialiste qui
est voué à un échec retentissant. De plus le principal concurrent de Valls se
nomme Macron et celui de Hamon, Mélenchon. Le camp souverainiste, coincé entre
les Républicains et le FN avec Patrick Buisson pourrait aimer voir un espace s’ouvrir
à droite avec la disparition de Fillon. On voit mal la collusion entre celui-ci
et le Canard Enchaîné. Il en est de même avec le FN qui a peu à gagner dans le
camp républicain mais plutôt dans les milieux ouvriers et des petits salariés.
Alors le camp de François Hollande ? Peut-être car visiblement Emmanuel
Macron est son poulain, naturel ou forcé par une pression extérieure. Mais son
implication directe ne paraît pas devoir être retenue car au sein du
gouvernement il y a de chauds partisans de Valls qui ont fait du FN l’ennemi
numéro 1. Visiblement le but de celui-ci est surtout la reconstruction du PS,
et son principal adversaire sera d’abord Macron.
Pourtant il faut se souvenir que
Jean-Pierre Juyet, secrétaire général de l’Elysée, est un personnage qui a fait
fuiter des propos tenus en privé par Fillon sur Sarkozy. Fillon avait porté
plainte mais l’affaire jugée a prononcé la relaxe de Juyet. Depuis les amis ont
déterré la hache de guerre. Si l’on ajoute que Juyet et Macron sont très
proches politiquement, et que les services de renseignement et financiers sont
au service du gouvernement, cela suffit à apporter une hypothèse possible. Il
faut ajouter que Juyet est, comme Macron, très proche des milieux bancaires. Comme
toujours, comme pour Strauss-Kahn, les grands banquiers états-uniens sont les
faiseurs de chefs d’Etat, et l’élection de Donald Trump est un échec qu’ils n’acceptent
pas. Or si Valls, Fillon et Juppé ont eu leurs faveurs au sein du groupe
Bilderberg, Juppé a été éliminé et Fillon a commis une erreur impardonnable à
leurs yeux. Il ne considère pas la Russie comme l’ennemi numéro 1, mais pire il
envisage de discuter avec lui de relations économiques et diplomatiques sur la
Syrie et l’Ukraine. Cela rappelle l’erreur de Strauss-Kahn au FMI où il a émis des doutes sur l’intérêt de garder le
dollar comme monnaie mondiale de référence.
Il se trouve qu’un jeune loup, sorti
d’un chapeau bancaire, a été placé au plus près du chef de l’État qui a bien dû
comme ses prédécesseurs passer sous les fourches caudines des banquiers et l’accepter.
On ne leur résiste pas car Rothschild n’arrive jamais seul. Sans être jamais
passé dans le processus démocratique, le lapin Macron a été promu ministre et c’est
aussitôt fait entendre dans les médias. Ceux-ci à l’unisson ou presque, puisqu’il
suffit de quatre personnages pour orienter la quasi-totalité des médias, ont
publié sans relâche des articles pour préparer l’opinion. Il a suffi d’une loi
Travail, copie d’une directive européenne, d’une spectaculaire mais anecdotique
ouverture du transport inter-cités aux cars, suivi d’un passage à El-Khomri dès
que cela sentait le roussi, pour éviter le 49.3. Ce jeune inconnu se retrouve à
Davos où la claque est programmée et les médias s’enflamment. Macron est en
marche vers la Présidence. Tiens, mais si Fillon et Valls disparaissent de la
course, la voie est ouverte entre Hamon-Mélenchon et Marine Le Pen. Selon vous,
à qui profite le crime ?
Serait-ce Macron l’instigateur ?
Sûrement pas, on travaille pour lui, il ne s’agit pas qu’une information
incontrôlée ternisse son image de jeune prodige de la politique, inattaquable
puisqu’il n’a pas besoin de véritable programme. Les ordres viendront d’en haut
au fur et à mesure des besoins. Yvon Gattaz lui a déjà assuré son soutien, c’est
important parce que la pompe aspirante de l’argent vers le haut doit être en
place sans aucun rétrécissement qui en réduirait le débit. Macron est l’homme
qui permet de juguler ces mouvements populistes à droite et à gauche qui se
sont mis en tête de s’opposer au Système, veulent redonner des pouvoirs
régaliens à l’État, faire un État nation au lieu d’un État vassal voué à
disparaître, enlever du pouvoir aux banquiers qui tiennent les banques
centrales, et pratiquer une forme de démocratie directe par l’emploi du
référendum d’initiative populaire si besoin en l’ayant rendu plus accessible.
Tomber dans une démagogie qui rend du pouvoir au peuple ne peut amener que des
rétrécissements à la pompe aspirante de l’argent et donner une volonté de
survie à un peuple que l’on veut asservir ou supprimer. Macron n’a rien à faire
du peuple, il ne le connaît pas. Il se pavane comme un seigneur dans une chasse
à courre. Il fait admirer sa jeunesse et son culot. Le discours est vide, l’acteur
mauvais, mais le monde politique est tellement désavoué par le peuple que la
nouveauté fait naître l’espoir… qu’enfin ce soit le bon !
La France ne souffre pas assez encore pour tout balayer.
Il lui reste peu de temps pour ouvrir les yeux
Sinon dans cinq ans la France agonisera
Dans une guerre civile, une pauvreté
Et un esclavage au travail
Ou à la dépendance !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire