On ne peut envisager
une politique énergétique sans tenir compte de l’impact économique sur le
budget de l’État, sur les usagers et finalement sur tous les contribuables. L’Espagne,
après son envolée vers les EnR, a stoppé la croissance de la puissance
installée des EnRi (éolien + solaire). L’évolution du surcoût allemand des EnRi
a pris depuis leur introduction une augmentation de 18 Mds€ de
2009 à 2014 pour atteindre 23,6Mds€. Elle s’est traduite par
une augmentation du coût du kWh allemand bien supérieur à l’inflation et rend
le kWh allemand beaucoup plus cher que le kWh français.
Ces deux exemples
suffiraient à montrer que les EnRi sont budgétivores et que leur utilité ne peut
être justifiées que pour cinq raisons :
- Une production trop faible par rapport à la consommation
- Une solution pour lutter contre la pollution
- Une solution de production d’électricité moins chère
- Une solution pour remplacer une énergie coûteuse et dangereuse.
- Une solution pour l’indépendance énergétique de notre pays
La
première raison ne tient pas parce que nous sommes un pays exportateur (11% en
2015). La seconde montre qu’elle n’est pas remplie, car 1kWh d’EnRi nécessite
1kWh thermique polluant. Cela fait d’ailleurs tomber la cinquième raison car les
énergies fossiles étant importées, plus on a d’électricité des EnRi plus on
devient dépendant de celles-ci. Pour la troisième raison il suffit de regarder
le graphique du coût du kWh pour l’usager dans les principales nations ayant opté
pour les EnRi. L’augmentation entre 2005 et 2016, période de mise en œuvre des
EnRi, est largement supérieure à l’inflation et surtout pour les leaders de
cette énergie, l’Allemagne et l’Espagne. Il reste la quatrième raison pour laquelle
l’argument de coût ne peut être retenu. Seule la raison de dangerosité qui s’appuie
sur les deux accidents graves peut être retenue sachant que la France est le
pays le plus nucléarisé du monde par habitant et qu’aucun accident grave n’y a
été noté malgré son antériorité dans ce domaine.
L’exemple
à ne pas suivre est celui de l’Allemagne, celui à suivre est celui de l’Espagne
ou du Royaume-Uni. Il y a un autre inconvénient des EnRi, c’est l’augmentation
de la puissance installée des centrales thermiques, mais la diminution de la
production de celles-ci qui n’interviennent que lors des dépassements de la
consommation dus au manque de vent et (ou) de soleil. Il s’ensuit une
non-rentabilité de celles-ci qui doivent être subventionnées. Ceci apparaît
clairement sur le graphique ci-dessus en Espagne.
Une
politique réaliste demande l’arrêt immédiat des projets de construction d’éoliennes
et de mise en place de panneaux solaires. Il suffit pour cela d’arrêter
toutes les subventions aux EnRi et de ne pas accorder les permis de construire.
Les cas particuliers des îles peuvent être traités à part. Pour ce qui concerne
la pollution, la France, étant plus polluée que pollueur, doit profiter de
son influence sur la politique européenne pour faire modifier celle-ci ou
demander des dédommagements aux pays pollueurs à hauteur des différences de tonnes
de CO2/habitant. La pollution nuisible à l’homme évoluant avec la quantité
de CO2 produit, ceci est aussi un moyen de faire changer la politique
énergétique. Le nucléaire est la meilleure solution pour arrêter les centrales
thermiques polluantes, mais mieux vaut encore de développer les centrales
thermiques pour faire face à une augmentation de la demande électrique plutôt
que de développer les EnRi (éolien et solaire). La France, exportatrice d’électricité,
copie l’Allemagne et développe les EnRi seulement pour diminuer la part du
nucléaire. C’est la pire des solutions d’autant qu’il restera encore des
centrales nucléaires qui créeront toujours la dangerosité motivant le choix des
EnRi, et que le 100% EnR est financièrement impossible. Ajoutons que l’électricité
par la combustion de la biomasse, autre EnR, rejette du CO2 et des polluants
dans l’atmosphère.
Il faut considérer
que la marche optimale des centrales nucléaires est à puissance constante. Les
forcer à suivre les fluctuations de la demande c’est accepter une dégradation
de leurs performances et une augmentation des risques. Il est recommandé de
faire d’abord assumer le lissage entre production et consommation par des
centrales thermiques et hydrauliques. On peut porter la part du nucléaire à 85%
de la production électrique totale, ce qui justifie la mise en route de l’EnR
de Flamanville. Le nucléaire s’impose parce qu’il a de loin la meilleure
efficacité énergétique en tonne d’équivalent pétrole (Tep). Les recherches
doivent se poursuivre dans ce domaine sur la sûreté, la miniaturisation, l’indépendance
énergétique. La surgénération qui permet de recycler efficacement le plutonium
précédemment produit nous assurerait une indépendance énergétique de plusieurs
siècles.
La France était pionnière avec Superphénix
arrêté pour des raisons politiques, et la communauté scientifique fait
désormais de ces réacteurs de quatrième génération, les réacteurs du futur.
Plusieurs pays y travaillent dont la Russie, le Japon et la France avec le futur
réacteur expérimental Astrid. La France doit retrouver son rôle de leader dans
ce domaine. Le nucléaire ne pollue pas l’air et n’émet pas de CO2. Les déchets
radioactifs sont très limités en volume par rapport aux MWh produits et la
solution technique d’enfouissement est en cours de mise en œuvre avec des
conditions de sécurité acceptables pour des siècles sachant en plus que leur
radioactivité décroît avec le temps. Le Japon remet en services ses centrales nucléaires,
le Royaume-Uni projette 2 réacteurs, la Chine a un ambitieux programme
nucléaire… et les États-Unis s’apprêtent à stopper les EnRi après l’Espagne. Le
surcoût de la transition énergétique française est de 23 Mds€,
dont 5 pour les EnRi (20 en Allemagne). Les perspectives pour 2030, c’est 70Mds€. Alors
l’idéologie française tuera-t-elle le bon sens jusqu’à appliquer une
politique coûteuse qui se retourne contre ses objectifs ?
La pollution provenant de la production interne d’électricité étant réduite au minimum, et une action étant faite sur la pollution émise par nos voisins, il reste à traiter le problème de la pollution due aux transports terrestres, maritimes et aériens. Si l’utilisation du charbon et du gaz en combustion est une solution raisonnable d’autant plus que les réserves sont encore considérables en particulier pour le charbon, la combustion du pétrole est une mauvaise utilisation de cette ressource. C’est sous cet angle que je vous en parlerai dans le dernier article sur la politique énergétique.
La pollution provenant de la production interne d’électricité étant réduite au minimum, et une action étant faite sur la pollution émise par nos voisins, il reste à traiter le problème de la pollution due aux transports terrestres, maritimes et aériens. Si l’utilisation du charbon et du gaz en combustion est une solution raisonnable d’autant plus que les réserves sont encore considérables en particulier pour le charbon, la combustion du pétrole est une mauvaise utilisation de cette ressource. C’est sous cet angle que je vous en parlerai dans le dernier article sur la politique énergétique.
Depuis les Curie et Becquerel la France a
une vocation nucléaire
Son rayonnement dans ce domaine est mondialement
reconnu.
Il est suicidaire de ne pas soutenir ce
fleuron économique
Alors que cette énergie devient
incontournable
En affichant une politique
anti-nucléaire !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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