Depuis
l’orientation de la politique énergétique sur une base écologique, celle-ci s’est
éloignée des critères de rentabilité et a pris tous les risques idéologiques de
l’écologisme. Autant il faut consacrer une partie importante des richesses
accumulées par la croissance à une pratique de l’écologie au sens de protection
de l’humanité de l’agressivité de la nature et de l’homme lui-même, autant il
faut lui éviter de s’enfermer dans un idéologisme qui finit par lui nuire. C’est
pourtant le cas avec l’inflexion de la production électrique où le
développement des énergies renouvelables (EnR) au détriment de l’énergie
nucléaire, et le développement du transport routier électrique avec la mise en place
d’une infrastructure adaptée, deviennent le crédo. Cette décision stratégique a
un énorme impact financier et industriel qui ne peut laisser indifférent au
moment où les programmes des différents candidats à l’élection présidentielle d’avril
sont en train de s’élaborer.
Les
deux liens de l’écologie avec la production d’énergie électrique s’appuient sur
deux concepts : la diminution du gaz carbonique, supposé être à l’origine
du réchauffement climatique, et la dangerosité du nucléaire. Les EnR paraissent
alors présenter une solution idéale puisqu’elles assurent le remplacement du
nucléaire sans produire de CO2, et garantissent notre indépendance énergétique
avec une source d’énergie (soleil et vent) gratuite. On peut même imaginer qu’elles
pourraient remplacer les centrales thermiques (gaz, charbon, fuel) polluante.
Sur
la dangerosité du nucléaire, j’ai montré dans de précédents articles que c’est
l’industrie charbonnière puis chimique qui ont causé les plus grandes
catastrophes en perte de vies humaines après les catastrophes naturelles. Les
derniers accidents dans les mines de charbon en Chine et dans l’industrie
chimique en Russie sont récents. Par ailleurs la Russie n’a pas abandonné le
nucléaire après la catastrophe de Tchernobyl, qui reste la catastrophe majeure,
et le Japon remet en service les centrales nucléaires arrêtées après Fukushima.
La nation qui a subi L’horreur d’Hiroshima et de Nagasaki va reprendre sa place
d’importante nation dans le nucléaire civil avec une vingtaine de réacteurs.
Enfin par habitant la France est le pays le plus nucléarisé du monde avec 75%
de sa production électrique d’origine nucléaire et l’un des plus vieux pays
ayant mis en service un réacteur nucléaire. Cette industrie est extrêmement
surveillée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), organisation nationale indépendante
dont le but est de réglementer, de contrôler et d’informer. Elle est de plus sous
l’œil, critique et sans concession, de ses ennemis écologistes ainsi que ceux
des médias qui ont un malin plaisir à en faire la une de leurs éditions. Le
résultat est que cette industrie n’a donné lieu en France qu’à des « incidents »
et non à des « accidents » sur l’échelle internationales des risques
nucléaires. 1378 incidents ont été relevés entre 2000 et 2016 de niveau 0 ou 1
pour la plupart. Il faut savoir que le simple retard dans la maintenance d’une
pompe est classé niveau 1. Tchernobyl est classé niveau 7.
Contrairement
à ce qu’essaient de faire croire les écologistes anti-nucléaires, la
dangerosité de cette industrie est intrinsèquement beaucoup plus contrôlable
que l’industrie chimique. De plus les progrès faits et envisageables dans ce
domaine reculeront encore loin dans le temps la probabilité d’un accident à
condition que l’on ne sabre pas la recherche dans ce domaine. La France avait
pris une avance considérable avec Superphénix, filière d’avenir continuée avec
succès par les russes qui vont bientôt rafler la mise avec la IVème génération
de réacteurs. Elle permet, à partir du plutonium produit par nos centrales de le
consommer beaucoup plus efficacement en surgénération que les combustibles
mixtes. On peut même envisager la miniaturisation des réacteurs possible ainsi
que l’utilisation du Thorium, minerai le plus abondant dans le monde.
Par ailleurs le nucléaire n’émet pas de CO2 et
notre indépendance n’est pas menacée car notre approvisionnement en uranium
peut se faire dans tous les continents (Afrique, Asie, Amériques, Australie),
et en plus dans les deux grands blocs de pays qui se mettent en place dans le
monde. Par ailleurs nous avons la totale maîtrise de la fabrication et de la
construction des réacteurs. Enfin les difficultés de construction du réacteur EPR
de Flamanville ne se sont pas reproduites au moment où se finit la construction
de deux réacteurs EPR français à Taishan avec les chinois. Le 27 janvier 2016
les tests de refroidissement ont été réalisés avec succès et les deux réacteurs
devraient démarrer courant 2017. Deux nouveaux réacteurs EPR de 1660MW (soit la
production réelle de 5400 éoliennes de 2MW) vont être construits à Hinkley
Point en Angleterre pour une mise en service en 2025. L’accord avec le groupe
chinois CGN prévoit aussi la construction de deux autres EPR français sur le
site de Sizewell, toujours au Royaume-Uni. Selon EDF l’EPR permettrait à long
terme de renouveler le parc de réacteurs français en remplaçant à terme les 58
réacteurs de l’Hexagone par 30 à 40 EPR.
Alors
que la France était leader avec les USA dans cette filière nucléaire, nous
allons nous faire dépasser dans un premier temps par les chinois qui sont en
mesure désormais de construire des EPR et dans un deuxième temps par les russes
dans les réacteurs surgénérateurs de IVème génération pour lesquels nous avions
près de vingt ans d’avance. La politique énergétique française a été gravement
atteinte par l’idéologie écologiste qui a trouvé un appui certain auprès de l’Allemagne.
Son avance technologique a été stoppée et le remplacement de l’énergie
nucléaire par les énergies renouvelables est une rude coup donné à notre essor
économique sur l’un de ses fleurons industriels, sur la dépense publique avec
une politique de subventions et sur le prix du kWh pour l’usager qui ne va plus
cesser d’augmenter par la taxe CSPE. L’EDF, enfin Engie, fait un démarchage
forcené pour placer des panneaux solaires avec le culot de se servir de l’augmentation
du prix de l’électricité pour nous les faire acheter alors que ceux-ci
participent à l’augmentation du prix du kWh ! La politique énergétique est
un scandale qui met en plus les finances d’EDF en danger, car les filières
solaires et éoliennes ne tiennent que par les subventions nationales, les
reventes à deux fois le prix de l’électricité produite par les usagers et les augmentations de tarif pour tous.
A l’aune
d’une politique d’austérité il s’agit là d’un vrai scandale dont les candidats
à la présidentielle se gardent bien de parler. La filière nucléaire n’est tuée
que par la contre-publicité gouvernementale, écologique
et médiatique qu’on lui fait. Le Japon remet en service ses réacteurs. La Chine
devient le pays ayant le programme nucléaire le plus ambitieux. La Grande-Bretagne,
pourtant bien placée pour exploiter le vent, lance le projet de 4 réacteurs
EPR français. Donald Trump va stopper la gabegie des EnR aux USA. Même la
Bolivie se lance. Le président de la Bolivie, Evo Morales, a posé le 6 mars
dernier la première pierre du futur et premier réacteur nucléaire expérimental
du pays. Il s’agit d’un des grands projets nationaux lancé par le leader du
pays andin.
Mais
si les EnR étaient la solution pour vivre mieux pourquoi ne pas y consacrer
notre argent ? Nous en parlerons dans l’article suivant car la politique
énergétique d’un pays est fondamentale à son développement et même à sa survie.
Si j’ai la plus grand respect pour l’écologie de terrain, celle qui s’intéresse
à la pollution humaine de nos mers, de nos rivières, de nos sols et de notre
air, l’écologisme est une idéologie destructrice du progrès au prix d’une
gabegie incroyable.
Un pays qui renonce au progrès en
manipulant la peur,
Se délecte en permanence du principe de
précaution
Au détriment de celui constructif de
prévention
Dissipe son énergie, régresse
inexorablement
Dans la course en avant impitoyable
Dans le concert des nations.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
PF du Languedoc-Roussillon
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