Il ressort des précédents
articles que le réchauffement climatique et sa cause anthropique du CO2 doit
avoir une réponse claire. Le CO2 est pour l’instant pointé comme le coupable et
entraîne avec lui notre politique énergétique mais influe profondément sur la
politique énergétique mondiale. On a vu que l’utilisation des EnRi ne résolvait
pas le problème du CO2 mais l’aggravait en coûtant tellement cher qu’un pays
comme l’Espagne, pays promoteur, cessait leur développement. Une politique
française réaliste ne peut que suivre le même chemin et faire économiser
beaucoup d’argent à l’Etat, aux usagers et aux contribuables. L’arrêt du
développement des EnRi doit entraîner la fin de la croissance du CSPE, contribution
au service public de l'électricité qui est une taxe sur les consommateurs d’électricité
français. Elle est représentée en vert sur le graphique ci-dessus. De 2008 à
2016 son poids financier a augmenté de 4,43Mds€ soit une croissance de
0,55Mds€ par
an soit 12,5%.
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Elle ne suffit d’ailleurs
pas à couvrir l’augmentation du coût du kWh produit car l’évolution de cette
taxe est gérée par l’Etat qui accepte donc un déficit. La Commission de
Régulation de l’Énergie avait proposé 27,05€/MWh (2,705c€/kWh),
l’EDF a été autorisé à 22,5€/MWh. Cette taxe avec un prix du kWh de l’ordre
de 0, faut ajouter la TVA et les taxes des
communes et du conseil général. On peut prévoir que ce surcoût passera à 24% au
rythme actuel d’évolution depuis 2008, soit le quart de la facture d’électricité
dont l’essentiel sera dû aux EnR ! Il est à noter que le photovoltaïque
intervient pour 55,3% en 2016 sur le montant de la CSPE due au EnR.
L'accroissement du
surcoût des énergies renouvelables est très rapide ; les prévisions pour 2020
sont de 6,5 (EDF) à 8,4 Mds € (CRE), dont :
- éolien terrestre : 926 à 1 291 M€
- éolien en mer : 1 172 à 2 572 M€ ;
- photovoltaïque : 2 080 à 2 778 M€ ;
- biomasse + biogaz : 1 196 à 1 667 M€.
Ceci
représente 154 à 337 éoliennes de 5MW en mer sur une surface de 100 à 216Km2 (1
à 2 fois la surface de Pairs), 622 à 827 éoliennes terrestres de 2Mw couvrant
une superficie de 140 à 200km2 et
espacées de 300m, et 7,5 à 10 millions de panneaux solaires de 260W couvrant
une surface de 12 à 17km2 (12 à 17% de Paris). Toutes ces surfaces sont prises
pour une puissance supplémentaire installée de 4 à 6GW fournissant de 35 à 53TWh
en moyenne par an. Ceci est à comparer avec le futur réacteur de Flamanville
qui fournira 10,4TWh par an sur une superficie d’une centaine d’hectares (1km2).
La politique électrique actuelle va
faire exploser le coût de l’électricité. L’abonnement pour un
compteur 6kVa a augmenté de 43%, et le prix du kWh a augmenté de 36%, entre
2006 et 2015. La Turpe (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité)
va augmenter de 2% au 1er août 2017 et sera en plus sensible à l’inflation.
Le régulateur justifie cette hausse par la transition énergétique, qui
impose notamment de « muscler » les lignes pour supporter l’intermittence des
renouvelables. La hausse devrait servir aussi à financer le compteur
intelligent Linky pour 5Mds€. La suppression des subventions aux EnR permettrait
de récupérer de 3,7Mds€ à 5Mds€ par an soit de l’ordre d’une quinzaine
de milliards jusqu’en 2020 sans compter les dépenses d’investissement.
La
consommation d’énergie concerne aussi les chauffages et les transports
terrestres, maritimes et aériens. Ils participent à l’émission de CO2 et
utilisent principalement des énergies fossiles. Une politique qui prônerait le
chauffage et la voiture électriques pour diminuer la pollution due à la
combustion des énergies fossiles ne peut être compatible avec une politique des
EnR qui va faire doubler le prix de l’électricité comme en Allemagne. En ce qui
concerne la voiture électrique, on va rapidement se heurter à une impossibilité
financière. Avec un parc de voitures légères de 38 millions, il faut envisager
une production électrique de 10 réacteurs nucléaires supplémentaires. Ceci ne
tient pas compte de la puissance supplémentaire de 15% pour encaisser les
pointes de consommation aux heures de départ et
d’arrivée du travail. On note combien la politique écologique actuelle
est bancale et se marche sur les pieds.
Il
faut admettre que nous n’avons pas de solution plus intéressante pour l’instant
que le pétrole. Celui-ci est encore abondant et les réserves gazières et
pétrolières découvertes à l’est de la Méditerranée repoussent beaucoup plus loin
la fin du pétrole. Au cas où le pétrole deviendrait très cher par sa rareté, le
gaz pourrait être utilisé. On peut même envisager le moteur à hydrogène, donc
non polluant, malgré le coût actuel de la fabrication de celui-ci, mais des
progrès peuvent être accomplis. Pour le transport urbain, le développement des
transports publics électriques est une voie réaliste mais pas pour les
transports interurbains où l’implantation des infrastructures d’alimentation
électrique est beaucoup trop coûteuse. Le km pavé de panneaux solaires par
Ségolène Royal à 5 millions d’euros, ce qui en met le kWh à prix d’or, est tout
simplement une monstruosité écologique. Pour ces solutions il ne faut pas que
le coût de l’électricité évolue plus vite que l’inflation. Il nous reste la
voie la plus réaliste et atteignable, c’est la diminution des consommations des
véhicules où de grands progrès peuvent encore être faits. On gagne sur tous
les tableaux, pollution et coût au km. Ce n’est pas une vignette verte mais une
vignette couleur pétrole qu’il faut instaurer et un bonus sur la consommation
électrique. Diminuer la consommation, c’est diminuer la pollution, toutes
choses égales par ailleurs.
En
ce qui concerne les activités maritimes et aériennes, la lutte ne peut se faire
qu’au plan mondial mais là encore c’est sur la lutte contre la consommation qui
doit être la ligne de mire des progrès. D’une façon générale on lutte contre la
pollution en jouant sur les causes. La diminution de consommation, des moteurs,
des combustions d’énergies fossiles dans l’industrie et l’agriculture, l’isolation
des habitations où la préférence doit être donnée à l’électrique sont les axes
réalistes. Le prix de l’électricité doit donc être le plus bas possible. C'est
la condamnation de l’idéologie écologique qui promeut les EnR au détriment du
nucléaire, fait exploser le coût du kWh et joue contre son camp pour la pollution.
Il est navrant que le battage
idéologique et médiatique
Que manage habilement une caste de
ploutocrates
Nous fasse prendre des vessies pour des
lanternes.
L’Espagne l’a compris, l’Allemagne le
paie cher
Et nous nous allons aussi dans le mur !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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