Dans
l’article précédent les trois mirages, multiculturalisme, UE, énergies
renouvelables intermittentes, ont été passées en revue. Le mirage de la croissance
à 2% reste l’objectif que les politiciens français proposent à leurs électeurs,
mais qu’en est-il ?
Mirages
4. Croissance à 2%
D’abord la croissance
à un instant donné est liée à la santé économique mondiale et, pour nous, européenne.
Nos contraintes économiques et budgétaires imposées par l’UE demandent donc que
nous regardions nos résultats par rapport à nos voisins européens. Enfin la
croissance d’un pays n’intéresse le citoyen que dans la mesure où elle signifie
une augmentation de son pouvoir d’achat, pour lequel le PIB/habitant est un bon
indicateur.
Il
faut y ajouter l’évolution de la disparité entre les revenus des plus pauvres
et ceux des plus riches. Cette disparité est bien représentée par l’indice Gini
qui n’a pas significativement évolué entre ses valeurs en 2006 et 2015. Par
contre la France se situe assez mal par rapport aux principaux pays de l’UE, en
particulier par rapport aux pays limitrophes, Italie et Espagne exclus, pour
son PIB/habitant. De plus ce dernier est comparativement en diminution
constante depuis 2004.
Ce
constat montre que la croissance n’est pas un but en soi si elle ne se traduit
pas par un accroissement du PIB/habitant. Elle doit devancer l’augmentation de
la population, ce qui est une preuve, en autres, de notre difficulté à
accroître celle-ci sans détériorer le pouvoir d’achat de l’ensemble de la
population.
C’est
la raison pour laquelle le rêve de la croissance à 2% est ancré dans la politique
de nombreux pays. Pourtant la croissance est boostée par la Fed et la BCE
désormais en injectant des liquidités créées sans contrepartie tangible,
c'est-à-dire de la monnaie de singe. La majeure partie de celles-ci alimente la
spéculation, le reste rentre dans le circuit économique. La croissance réelle
due à l’augmentation de la productivité, à la recherche et à l’innovation, n’assure
à l’heure actuelle guère plus de 0,5%. La croissance à 2% n’est donc qu’un
mirage entretenu par le plongeon dans la dette, ce qu’ont fait les États-Unis
sous Obama en particulier. Ce mirage alimente des hypothèses budgétaires à
1,5%-1,7% qui ne correspond pas à la réalité. Ce faisant l’État français et d’autres
surfent sur le monde irréel de l’argent de Monopoly sans prendre le chemin de
la croissance réelle qui demande une réorientation budgétaire. Ce mirage pousse
devant nous une situation qui ne peut pas durer et qui, de toutes façons, se
retournera contre les générations futures.
Enjeux
1.
1.La réduction de la pauvreté
Le
nombre de personnes sans travail, ou en travail partiel, est plus proche de 10
millions que des 6 millions de demandeurs d’emploi. Les organismes caritatifs
voient arriver de plus en plus de gens en état de survie. Si la croissance
réelle ne peut être assurée qu’à 0,5% et que le nombre de personnes en grande
précarité augmente, il est urgent de diminuer le flux d’argent qui va de bas en
haut. Le revenu universel, qui a fait l’objet de trois articles est une
approche maladroite, car irréalisable et dispendieuse, a le mérite de mettre en
lumière ce problème que l’arrivée massive de la robotique ne fera qu’aggraver. L’augmentation
de la TVA serait un mauvais coup porté à la pauvreté pour tout ce qui participe
à la survie, alimentation, électricité, chauffage, hébergement, entre autres. L’augmentation
du temps de travail ne peut aboutir qu’au chômage dans une économie à
croissance faible. Dans un article précédent j’ai émis une proposition de
redistribution des recettes de l’État.
2.
2.Le PIB/habitant
Comme je l’ai dit
plus haut la croissance n’améliore la condition des citoyens que si elle se
traduit par une augmentation du pouvoir d’achat, donc du PIB/habitant qui lui
est très lié. La dépense de consommation (en volume) a cru depuis 2012, comme
on le constate sur le graphique ci-contre, ce qui est un signe d’amélioration
net. Néanmoins la France prend du retard par rapport aux autres principaux pays
européens, hormis Espagne et Italie. Il s’agit donc de mener une politique
économique qui se rapproche de celle des petites Belgique et Suisse. La
croissance démographique diminue ce rapport PIB/habitant et il convient que ce
paramètre soit conduit en fonction de l’évolution économique sous peine de le
voir se dégrader.
3. 3.
Une défense crédible
L’armée
française n’a plus les moyens de ses engagements extérieurs et est sollicitée
par l’état d’urgence. Il ne suffit plus d’armer les forces spéciales, de faire
voler les rafales et de lancer un porte-avions pour 6 mois en face de la Syrie.
Tous nos engagements sollicitent les moyens des pays de l’OTAN qui nous imposent
la plupart de nos actions militaires. La projection de nos forces à l’extérieur
ne peut plus se faire avec nos propres moyens. Le Chef d’Etat-Major des Armées
s’est fait l’écho public, ce qui n’est pas coutume, de l’inéquation de nos
moyens avec les missions. On tire sur les ficelles et ceci ne permet pas la
modernisation et l’équipement normal de nos forces. Le deuxième porte-avions
attend toujours et ne permet pas de soutenir en permanence le conflit
irako-syrien. La France a le deuxième domaine maritime du monde et de
nombreuses possessions terrestres, la défense est un pilier de la souveraineté
d’une nation.
Le
prochain article parlera du quatrième enjeu et des menaces.
Il n’y a pas de politique crédible et
efficace
Si l’on n’informe pas le peuple des
enjeux.
Sa sécurité, son niveau de vie et
La lutte contre la pauvreté
Sont au centre de ses…
Préoccupations.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon