Dans
les articles précédents on a pu constater que sont surtout mises en cause les «
particules fines » ou particules de suspension, c’est-à-dire la poussière de
l’air. On utilise le mot « suspension » parce qu’elles ne sont pas posées au
sol. Elles volettent dans l’air et nous les respirons. Ainsi, dans la
résolution du problème, entrent en compte non seulement la question de la
production des particules fines, mais aussi celle de leur « transport ». Par
exemple, le trafic routier ou les machines pour ramasser les feuilles ont pour
conséquence directe de les lever. C’est aussi le cas de l’aération dans le
métro ou dans les parkings. L’action du vent et les conditions météorologiques
sont, du reste, déterminantes. C’est la raison pour laquelle le plus souvent
les autorités informent les citoyens que les niveaux de particules fines
recommandés sont dépassés, tout en attendant des conditions météos meilleures.
La plupart des particules qui forment les
nuages de fumée couvrant nos villes et parfois nos campagnes ne sont pas
visibles à l’œil nu. Et pour cause, elles sont minuscules ! On les classe en
quatre catégories en fonction de la taille de leur diamètre en micromètres :
- PM 10 (moins de 10 micromètres de diamètre)
- PM 2,5 (moins de 2,5 micromètres de diamètre)
- PM 1 (1 micromètre de diamètre)
- PM 0,1 (moins de 0,1 micromètre de diamètre)
- PM 2,5 (moins de 2,5 micromètres de diamètre)
- PM 1 (1 micromètre de diamètre)
- PM 0,1 (moins de 0,1 micromètre de diamètre)
PM
fait référence à « Particulate Matter » en anglais.
Parmi
ces particules, certaines sont produites naturellement : les poussières de
sable du désert, les résidus d'éruptions volcaniques ou d’érosion par le vent
ou encore celles créées par les incendies de forêt. Le reste provient de
l’activité humaine. Et les sources de création sont multiples : chauffage,
travaux, activités industrielles en tout genre, freinage des voitures, des
trains et des métros, combustion des véhicules, épandages d’engrais et de
pesticides, consommation de tabac, etc. Souvent ces particules sont issues
d’une réaction chimique (on les appelle alors particules secondaires). A ces
particules fines qui polluent l’air s’ajoutent d’autres polluants comme du
dioxyde d’azote (NO2), des oxydes d’azote (NOx), des composés organiques
volatils (benzène par exemple), du dioxyde de soufre (SO2), du plomb, de
l’ozone, du monoxyde de carbone (CO), ainsi que divers autres métaux lourds,
comme l’arsenic ou le cadmium (et la liste n’est pas exhaustive !). Mais le
terme « particule » ne renvoie pas à une catégorie définie de polluants. Ce qui
compte, c’est la taille.
Les
autorités s’inquiètent de la pollution de l’air lorsque le seuil d’information
et de recommandation du public est atteint ou, pire, lorsque l’on a dépassé le
seuil d’alerte. Ces seuils sont fixés par les administrations (préfectures en
France) en fonction de la législation européenne. L’inquiétude grandissant, et
les responsables politiques voulant montrer qu’ils sont prêts à agir, il a
fallu trouver des coupables. On en a repéré trois ces derniers temps :
- · le chauffage au bois
- · le diesel
- · l’Allemagne, et certains pays de l’Est comme la Pologne.
En
ce qui concerne le premier, il est vrai que personne ne le défend à part les
routiers et les propriétaires de véhicules diesel. Le chauffage au bois produit
de nombreuses particules fines et autres polluants, notamment du benzène qui
est hautement cancérigène. Sont pointés du doigt les poêles à bois, en
augmentation depuis… le Grenelle de l’Environnement, or l’usage du bois pour le
chauffage augmente l’émission de CO2 dans l’air, et donc le réchauffement
climatique ! Mon voisin doit toujours être persuadé que c’est une attitude
écologique de se chauffer au bois puisqu’il semble avoir choisi le bois et le
solaire… la totale en émission de CO2, en plus de la déforestation qui nous
prive d’oxygène ! Il semble avoir confondu la construction de maisons en
bois, qui stocke le carbone, avec la combustion de celui-ci, qui le rejette
dans l’air. Il apparaît cependant qu’à Paris seulement 4% de la pollution aux
particules fines seraient dus aux feux de cheminées parisiens. Mais alors que dire des chauffages au charbon, au gaz et au fuel qui sont beaucoup plus utilisés et polluants ?
Selon
le site de surveillance de l’air de Paris : « la tendance pour les PM10 (inférieures à 10 µm) et les PM2,5
(inférieures à 2,5 µm) est globalement stable ces dernières années, avec des
niveaux largement supérieurs aux valeurs limites à proximité du trafic.»
Les voitures et les camions sont donc visés. Le diesel est mis en cause mais on
oublie de dire que les véhicules à essence, en particulier ceux de 10 ans d’âge,
sont désormais plus polluants par leur surplus de consommation de carburant que
les véhicules diesel récents. On oublie aussi de dire que la pollution en
particules fines par le freinage des véhicules est émise par tous pour se
focaliser sur le diesel où la France a un savoir reconnu en perpétuelle
amélioration et que le principe de base de ce moteur est technologiquement meilleur.
Il est plus économique en carburant et la longévité des moteurs est supérieure parce qu'ils tournent moins vite.
C’est donc un coup bas à notre économie de préférer l’essence au diesel et une
atteinte financière aux utilisateurs pauvres faisant beaucoup de kilomètres en
dehors des agglomérations. La remontée des taxes sur ce carburant va de même à
contresens et a un impact direct sur le transport routier de marchandises.
Sur
ce sujet, le témoignage de Daniel Legrou, ancien de chez Renault ayant
travaillé sur les moteurs diesel, est intéressant. Selon lui, les moteurs
diesel ont fait d’énormes progrès depuis des années et ne polluent pas plus que
les moteurs à essence. Il préfère mettre en cause le comportement des
conducteurs et l’absence de volonté politique d’imposer aux voitures des
systèmes efficaces de réduction de la consommation. Selon lui « le Centre Technique Renault de Rueil avait
équipé une Renault 14 (la “poire”) d’une transmission à variation continue qui
gérait électroniquement le bon rapport, le moteur fonctionnant sur deux modes
seulement, « ralenti et pleine charge ». La pédale d’accélérateur ne
commandait pas le moteur, mais la transmission, pour lui faire part de
l’intention. En simulation taxi dans Paris, la consommation n’était que de 3
l/100, pendant que sa copine « normale » était dans la zone 10 à 14 l/100 km ». La
focalisation sur le respect des normes sur les émissions de carbone a d’ailleurs
poussé les constructeurs à tricher sur l’émission de NOx, qui est lui un
véritable polluant.
Le
système de bonus-malus se trompe de cible, c’est ce que j’appelle l’écologie
bancale. La preuve ? Malgré le «dieselgate», Volkswagen a réalisé un
record de ventes en 2016 en devançant Toyota en perte de vitesse. Nous, nous préférons
subventionner la voiture électrique mais est-ce raisonnable ? On va en
reparler. Il me faut conclure sur une proposition plus réaliste de la lutte
contre la pollution qui s’éloigne de l’écologisme et des idées reçues dues au
matraquage pratiqué par un monde médiatique et politique à la solde des
lobbies. Il va falloir aussi faire le tri entre la pollution créée sur notre
territoire et celle importée des pays voisins. Ce sera l’objet du prochain
article.
Concilier énergie et lutte contre la
pollution
Demande de prendre en compte
La réalité des chiffres et non
Une idéologie qui ignore
Celle-ci et la masque !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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