lundi 9 janvier 2017

L’écologie bancale face à la pollution (1ère partie)



Qui d’entre nous souhaiterait vivre dans un air pollué ? Personne. Donc tout le monde a, bon gré mal gré, une fibre écologique qui nous fait regarder avec intérêt les efforts faits dans la lutte contre la pollution. D’aucuns se réjouissent même de vivre dans des régions où l’air est dit pur, la campagne, la montagne et la mer par exemple, encore que les zones très urbanisées des bords de mer ne garantissent rien. En fait il y a pollution et pollution, celle que l’on ressent physiquement et celle dont on nous persuade de sa nocivité. Dans ce dernier cas on peut même nous persuader qu’elle n’est pas nuisible pour nous en ce moment mais pour les générations futures, c’est le cas du CO2. Les taux de CO2 dans l’air qui peuvent devenir dangereux pour l’homme n’ont aucune possibilité d’être atteints en milieu ouvert. Non il s’agit de nous préserver du réchauffement climatique. C’est un autre problème et, en payant un malus lors de l’achat d’une voiture pour des taux de CO rejetés qui donnent rapidement du CO2, nous payons non pour notre santé mais pour la lutte contre le réchauffement climatique. Ce n’est pas le cas pour les oxydes d’azote dont on nous parle peu.

Ce n’est pas le CO2 qui obscurcit le ciel de nos villes, mais les particules fines et plus fines encore de toutes natures qui se déversent dans l’air que nous respirons. Ceci est connu depuis l’ère industrielle  et même avant avec les chauffages au bois. Londres fut la première grande ville rendue célèbre par ses « fogs ou smogs » qui pouvaient rendre la visibilité quasi nulle. Par contre nous respirons aussi des gaz nocifs autres que le CO2 que nous ne détectons que par l’odeur ou par ses effets sur notre respiration et son passage dans nos voies respiratoires. Alors quels sont les principaux polluants ? A titre d’exemple, l’Ile-de-France dispose d’une procédure d’information pour 4 polluants :

  1. Le dioxyde de soufre (SO2)
  2. L’ozone (O3)
  3. Le dioxyde d'azote (NO2)
  4. Les particules (PM10)

Pour les particules fines, le niveau d’information est atteint à 50 µg/m³ (en moyenne sur 24h) et le niveau d’alerte à 80 µg/m³ (en moyenne sur 24h). Selon l’Institut National contre le Cancer (InCA), les particules fines représentent l'un des principaux facteurs de risque liés à la pollution de l'air en milieu urbain. Les particules fines ont un effet notable sur :

  •    les pathologies respiratoires chroniques, dont l’asthme,
  •   les maladies cardiovasculaires,
  •   l’espérance de vie, qui serait réduite de 2 ans selon certains scientifiques pour des expositions prolongées aux particules fines,
  •  les publics fragiles : nourrissons, enfants, personnes âgées ou malades



Quid du SO2 ? C’est un gaz incolore à odeur suffocante, corrosif pour la peau et les yeux. En inhalation à forte dose il peut même être potentiellement mortel par œdème pulmonaire. Le SO2 affecte le système respiratoire, le fonctionnement des poumons et il provoque des irritations oculaires. L’inflammation de l’appareil respiratoire entraîne de la toux, une production de mucus, une exacerbation de l’asthme, des bronchites chroniques et une sensibilisation aux infections respiratoires. C’est pourquoi les valeurs recommandées sont de 20 μg/m3 moyenne sur 24 heures / 500 μg/m3 moyenne sur 10 minutes. La concentration de SO2 ne doit pas dépasser 500 μg/m3 en moyenne sur 10 minutes.

  

Globalement c’est un fait que les hôpitaux enregistrent des taux d’hospitalisation sensiblement plus élevés lors des pics de pollution de l’air qui sont plus fréquents et dont la durée s’allonge chaque année. Malheureusement, le vent (ou plutôt son absence) est là pour nous rappeler que nos modes de vie n’ont toujours pas changé et que les mesures prises, notamment lors du Grenelle de l’Environnement, ne sont que des rustines posées sur un pneu trop usé. En réalité, si l’on regarde la presse régionale et locale, on s’aperçoit que la France entière est touchée par le phénomène. Certains lieux inattendus, comme la vallée de l’Arve près du Mont-Blanc sont même « abonnés » aux pollutions aux particules fines. À l'hôpital de Sallanches, 30% d'enfants en plus sont admis pendant les pics de pollution… A regarder la carte interactive proposée par the World Air Quality Index, aucune région française n’est à l’abri, même si, par rapport à la Chine, la France et ses voisins paraissent relativement épargnés (encore que l’Italie du Nord semble traverser une mauvaise période en ce qui concerne les particules fines).



Pour autant, personne, aucun scientifique, ne remet en cause le lien entre la qualité de l’air et la santé. Les chiffres officiels sont même inquiétants. Près de 50 000 décès par an sont causés par les particules fines « PM 2,5 » selon l’agence Santé Publique France. Il y a donc bien dans la pollution les gaz d’un côté et les particules fines de l’autre. De plus parmi les gaz le CO2 n’est pas un polluant direct pour l’homme mais un gaz supposé être à l’origine d’un supposé réchauffement climatique. Alors quels sont les coupables et les remèdes ? Ce sera l’objet du prochain article.



Le réflexe écologique est intrinsèquement salutaire. 

Encore faut-il que les fauteurs soient identifiés

Et que l’on ne se trompe pas sur… 

Les objectifs et les remèdes !
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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