Ça y est, Donald Trump est élu 45ème Président
des États-Unis, peu de français et peu de canards croyaient cela possible ou
secrètement en avaient peur. Que n’a-t-on lu sur la grossièreté, la vulgarité,
les dérapages, l’homophobie, l’attitude « matcho », les connivences avec l’ennemi
russe, les faillites de son empire, ses incartades supposées avec des filles de
mauvaise vie, son ego surdimensionné, etc., du candidat ? En fait les
Etats-Unis risquaient d’avoir le plus nul de tous les Présidents de son
histoire, élu par ce que l’Amérique compte de plus intellectuellement pauvre
dans le Middle West. En face l’Establishment et sa cohorte de fonctionnaires et
de banquiers, parés d’un intellect au-dessus de la moyenne représentés par un
Obama au teint foncé et une Hillary Clinton au teint clair, avaient une autre
allure. Les magouilles de la Fondation Clinton, les fuites de mails secrets,
les révélations de l’implication directe des Etats-Unis dans la création de
Daech, le soutien aux rebelles contre le pouvoir légal syrien, les 95 millions
de pauvres, les 16.000 milliards de dette, tout cela n’avait aucune importance.
Hillary Clinton fonçait vers la victoire pour continuer l’hégémonie américaine
sur le monde.
Patatras, le candidat maudit a déjoué
tous les pronostics, les sondeurs ont avalé leur chapeau. Le 20 janvier 2016,
Trump a pris possession de la Maison Blanche et fait un discours inaugural qui
laisse le monde béat d’inquiétude, de stupéfaction ou d’espoir avec le
slogan « America first » :
« Nous
rechercherons l'amitié et la bonne volonté des autres nations du monde, mais
nous le ferons avec l'idée que c'est le droit de tout pays de mettre ses
propres intérêts en avant.
Nous ne cherchons pas à imposer notre mode de vie, mais plutôt à le
rendre éclatant comme un exemple à suivre. »
Et la démocratie que voulaient
imposer Bush et Obama serait-elle abandonnée ? Serait-ce la fin de
l’hégémonie américaine ? C’est surtout un message clair qui dit que les
Etats-Unis n’ont pas besoin de faux-fuyants pour défendre leurs intérêts. Cela
change la nature des relations entre les Etats. Le combat est économique avant
tout et la diplomatie jouera son rôle avant que les Etats-Unis interviennent
s’ils estiment que leurs intérêts sont menacés. Si l’on croit Trump, il n’y
aurait pas eu de guerre en Libye parce que le massacre de Benghazi était monté
de toutes pièces et la raison était monétaire et pétrolière. Khadafi voulait
s’extraire du pétrodollar et il avait des contrats trop juteux pour la Libye
avec les compagnies pétrolières du monde occidental. Pour la France on peut y
ajouter une querelle personnelle avec Sarkozy. La démocratie n’est toujours pas
implantée en Libye, le pays est exsangue et toujours en guerre civile.
Trump s’en serait tenu à négocier sur
le pétrole et il tire les conséquences des erreurs passées :
« Pendant
des décennies, nous avons enrichi l'industrie étrangère aux dépens de
l'industrie américaine ; subventionné les armées d'autres pays tout en
permettant le très triste appauvrissement de notre armée ; nous avons défendu
les frontières d'une autre nation tout en refusant de défendre les nôtres ; et
dépensé des milliards de milliards de dollars à l'étranger pendant que les
infrastructures de l'Amérique se sont délabrées et abîmées. »
« Chaque
décision sur le commerce, les impôts, l'immigration, les affaires étrangères
sera prise au bénéfice des familles et des travailleurs américains.
Nous devons protéger nos frontières des ravages des autres pays
fabriquant nos produits, spoliant nos entreprises et détruisant nos emplois. La
protection conduira à une grande force et prospérité. »
Bigre, Trump serait-il un
protectionniste alors qu’il est un acteur personnel dans la
mondialisation ? Ce serait à n’y rien comprendre si l’on persistait à
considérer le protectionnisme comme une barrière infranchissable comme le clame
les libéraux sociaux et républicains pour le stigmatiser. C’est en plus la
stupéfaction. Les Etats-Unis auraient-ils un Président milliardaire et
populiste ? Mais ce Président a été élu par le peuple de base, par une
frange de la population dont le revenu moyen fait partie des basses couches,
celle des oubliés dans le labeur qui profite aux riches.
Ce qui est évident c’est que Trump
fait un virage à 180° par rapport à la politique américaine des vingt dernières
années et même plus. On a tendance à dire, qu’aux États-Unis, les Républicains
et les Démocrates ne sont ni la gauche ni la droite françaises mais Centre
droit et Centre gauche. Force est de constater que le discours de Trump le
place dans les iconoclastes. On doit constater qu’il est tourné vers un monde
multipolaire, raison qui le rapproche de Poutine, et non unipolaire. C’est un
point fondamental pour l’avenir du monde, si ses actes coïncident avec ses
paroles. L’obsolescence déclarée de l’OTAN va en tous cas dans le même sens. Autre
virage sur l’Obamacare, Trump signe son premier décret sur le retrait de son
application avec son coût dispendieux, sa complication et son inefficacité pour
les plus pauvres… un comble. Les contemplatifs béats qui ont dansé à l’investiture
d’Obama et salué son grand geste social ne vont pas manquer de vilipender le
nouveau Président avant même de savoir par quoi l’Obamacare sera remplacé.
Il
n’est pas jusqu’au sacrosaint
réchauffement climatique qui a déjà disparu du site de la Présidence.
Les États-Unis ont le plus grand nombre de réacteurs nucléaires du
monde, du
charbon et du pétrole. A quoi peuvent servir les énergies renouvelables
intermittentes ? A diminuer la pollution. Non puisque l’on sait que 1kWh
produit par des EnRi entraîne 1kWh d’énergies fossiles polluantes par
obligation de compensation de l’intermittence. Alors quand on doute de
l’existence
même du réchauffement climatique, on peut comprendre que Trump ne se trompe pas. En France
on continue d’enfumer le peuple. Le semaine du 16 au 20 janvier a été marquée
en France par une vague de froid, et donc par une augmentation de la demande
d’électricité. La ministre de l’Environnement a déclaré le 18 janvier : « aujourd’hui, l’éolien et le solaire vont
produire l’équivalent de 8 réacteurs nucléaires ». Elle s’appuie sur cette
« constatation » pour conclure qu’il y a trop de nucléaire en France. Sa petite
phrase est un gros bijou de désinformation. Elle mérite d’être analysée avec
soin dans les écoles d’administration et de journalisme où l’on enseigne le
mensonge (pas pour préparer nos élites à le pratiquer, bien sûr, mais pour
mieux les en protéger). C’est pourquoi nous on peut nous enfumer.
Un réacteur nucléaire de 1,2 GW
produit en 24 heures 29 GWh. Le 18 janvier, l’éolien et le solaire ont produit
125 GWh. Chacun peut le vérifier en deux clics sur le site de RTE. Nos
renouvelables ont donc produit ce jour-là autant que 4,3 réacteurs. Transformer
4,3 en 8, ce n’est pas un mensonge ça ? Si, d’autant plus qu’elle a choisi
le 18 janvier qui fut, du point de vue des renouvelables, le meilleur jour de
la semaine. Enfin la production des renouvelables aux heures de pointes (qui
ont eu lieu à 19 heures quatre des cinq jours de la semaine considérée), le
moment où on a le plus besoin d’éviter des importations d’électricité, a été en
moyenne égale à celle de 2,9 réacteurs nucléaires. Triple désinformation dans
un gros mensonge !
Qui ment le plus à son peuple ?
La célérité avec laquelle Donald Trump fait coïncider ses actes avec ses
paroles est de bonne augure sans que cela garantisse qu’il en soit ainsi
pendant tout son mandat. Un sénateur américain souhaite que la CIA le fasse
disparaître, ce ne serait pas une première aux États-Unis.
Trump semble suivre l’exemple de Poutine qui tient parole,
Et si ceci se confirme nous allons voir le monde changer.
Chacun saura à quoi s’en tenir et c’est déjà beaucoup.
Le double jeu, les faux-fuyants et l’ingérence
Cesseront peut-être de pourrir le monde.
Le NOM va enfin devoir se découvrir
Et ouvrir les yeux à tous les naïfs !
Claude Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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