La
donne a changé, le « boucher » Bachar el-Assad, dont Laurent Fabius
voulait la tête et dont on se demande s’il a lui toujours la sienne, est
toujours là et reconquiert village après village, ville après ville, la partie
vitale de son territoire. Alors que la Russie a terminé la bataille d’Alep assez
rapidement alors qu’à Mossoul, selon les dires de François Hollande, il reste
encore des semaines, voire des mois de combats. Le commandement américain ferait
traîner à dessein l'opération de libération de Mossoul afin de nuire au
président élu Donald Trump, estime le politologue Bassam Tahhan, qui met en
garde contre la dispersion de Daesh vers d'autres régions. La bronca des pays
occidentaux et des ONG onusiennes sur le génocide de la population civile fait
place à la découverte d’hommes de la coalition occidentale dans un bunker d’Alep
Est, de munitions occidentales dont françaises, de charniers, et de quantités
de chlore laissant pressentir la fabrication d’armes chimiques. Cela vient
corroborer le rapport d’une envoyée onusienne pour enquêter sur l’emploi de ces
armes par l’armée syrienne qui avait conclu que c’était beaucoup plus vraisemblablement
par les « rebelles ». On avait utilisé à fond cette accusation de l’armée
syrienne pour justifier notre engagement contre Bachar el-Assad.
Une
autre tentative de déstabilisation de l’offensive russo-syrienne a fait long
feu, le génocide de la population civile d’Alep. Dans toutes les guerres
urbaines de l’histoire, la population civile est plus touchée que les
militaires. Ces derniers sont, mentalement, physiquement et par leur
équipement, plus à même de se protéger. Les images en boucle d’immeubles détruits,
de combats urbains et d’affirmations médiatisées d’une ville entièrement à feu
et à sang, complètement détruite, comme Caen et Dresde dans la seconde guerre
mondiale, ont permis de publier des chiffres de victimes multipliés par 2 ou 3.
On est beaucoup plus discret sur les victimes à Mossoul où les forces
irakiennes n’ont pris que 40% de la ville en ayant essuyé de lourdes pertes et
dans la partie la moins urbanisée. On parle de 5000 militaires tués dans les
forces irakiennes, donc de 6000 morts chez les civils. Les américains sont bien
mal placés pour lancer l’accusation de génocide contre Poutine et laisser
entendre qu’il pourrait en répondre devant le tribunal international de La
Haye. Le nombre de civils morts en Afghanistan, au Pakistan et en Irak, est
évalué entre 1 million et 1,2 millions !
On
peut citer aussi les cris d’orfraie des nations occidentales pour l’arrêt des
combats afin que les aides humanitaires puissent accéder à Alep Est. Alep Est
est libéré, les voies d’accès sont libres, une aide humanitaire s’impose plus
que jamais. Mais hors l'aide du Centre russe de réconciliation des parties en
conflit, du Comité international de la Croix-Rouge et de la société syrienne du
Croissant-Rouge, les aides humanitaires occidentales et onusiennes ont disparu,
y compris l'UNICEF et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires. Selon
le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère : « Un mois s'est écoulé depuis la libération
d'Alep. Toutefois, il n'y a toujours pas d'aide réelle fournie à la population
civile de la part des organisations humanitaires internationales ». Alep n’intéresse
plus, Palmyre non plus vers laquelle fonce l’armée syrienne pour la reconquête
récupérant au passage de grands champs gaziers. La vexation de la Syrie et
surtout de son alliée, la Russie, ne cesse pas avec le maintien des sanctions
et le renvoi de 35 diplomates russes, histoire en plus d’handicaper la
politique de rapprochement de Trump avec Poutine. L’invitation des diplomates
américains par ce dernier à la fête du Nouvel An avec leurs enfants à Moscou a
ridiculisé Obama.
La
donne a changé parce que ce n’est plus les Etats-Unis et ses vassaux de la
coalition qui mènent la danse. La Russie soutient la Syrie avec l’Iran, et la
Turquie, sans laquelle rien ne peut se régler au Moyen-Orient, vire de bord, l’intérêt
économique l’y pousse. Evidemment tout cela sent le pétrole et le gaz avec
pipeline traversant la Turquie et choix géopolitique. L’UE n’apparaît plus
comme une voie d’avenir pour la Turquie qui a néanmoins profité de ses aides
pendant les négociations de candidature. L’Est de la mer Méditerranée promet
des champs pétrolifères et surtout gazier d’importance mondiale. De la Grèce à
l’Egypte tous les pays au bord de cette mer en attendent un boom économique.
Les compagnies américaines et la Russie lient des contacts dans ce sens avec la
Grèce et la Turquie pour le moins. La coalition qui hésite devant Mossoul est
battue en brèche et tout laisse à penser qu’après Palmyre, l’armée syrienne
entrera la première à Raqqa, signant la victoire complète du quatuor
Syrie-Russie-Iran-Hezbollah.
La Russie
est devenue maître du jeu au Moyen-Orient, seul Israël peut troubler le nouveau
découpage qui se prépare. L’arrivée de Donald Trump au pouvoir va laisser les
mains encore plus libres en Méditerranée. Les pays du Golfe entrent dans les
premières difficultés financières avec la chute du prix du baril de pétrole et
sa récente remontée ne suffira pas pour continuer au même niveau la précédente
razzia financière sur les patrimoines d’autres pays dont la France. Les chinois
sont en train de rafler la mise même s’ils ont un grand besoin de développer
leur consommation intérieure pour soutenir leur économie. Le seul pays qui va
poser un réel problème pour la résolution du problème du Moyen-Orient, c’est Israël
qui va encore bombarder la Syrie à la frontière libanaise. On peut citer aussi
les kurdes qui veulent leur grand Kurdistan et la Turquie est le pays qui devra
aider à une solution. Poutine prendra du recul par rapport à ce redécoupage du
Moyen-Orient, son intérêt étant le maintien d’un régime syrien garantissant le
passage d’un pipeline reliant l’Iran à l’Europe et à la Russie, ainsi que le
port syrien de Tartous, porte ouverte sur les mers du Sud.
La
vérité éclate sur le jeu pervers de la coalition occidentale et nous
éclabousse. La politique étrangère française a été un désastre. On reste
stupéfait quand on voit la majorité des politiciens du Système louer la
politique étrangère de la France. Nous avons participé aux massacres au
Moyen-Orient et détruit l’économie de la Syrie et de l’Irak. Nous avons mis un
homme aussi corrompu que son prédécesseur à la tête de l’Ukraine et favorisé
une guerre civile qui aboutit au naufrage de ce pays qui ne tient que par l’argent
que l’UE déverse et l’intérêt que les USA lui portent contre la Russie. La
Libye est au bord de l’explosion et est redevenue un pays à économie détruite
où les compagnies pétrolières ont retrouvé la part de gâteau confisquée par Kadhafi.
En Afrique rien n’est réglé et nous y restons pour éviter le pire mais sous une
forme nouvelle de colonisation en essaimant nos armées un peu partout. Nous
sommes aussi présents dans les pays de l’Est de l’Europe avec les américains
qui prônent le danger russe pour mettre la main sur l’Europe. Le cumul des
forces de l’OTAN aux frontières de l’Europe avec la Russie n’est rien d’autre
qu’une nouvelle provocation avec l’espoir que Poutine se raidisse et offre le
flanc à un conflit.
Alep
devrait faire comprendre à nos concitoyens combien nos politiciens du Système
ont joué contre leur propre pays. Tout ceci amène des dépenses supplémentaires
de défense sans permettre de moderniser réellement nos forces et nous payons
cher finalement la vente des Mistral qui enrichit Dassault. Mais pire sont les
guerres en Libye et au Moyen-Orient (nous gardons le silence sur la guerre et
les massacres au Yémen). Cela aboutit à l’immigration massive vers l’Europe et
au renforcement du Dar al-Harb, le « domaine de la guerre ». L’islam est en
guerre et le pétrole du Moyen-Orient lui a donné l’argent, les occidentaux les
armes, la formation et l’aide de ses conseillers et de ses satellites d’observation.
La lutte contre Daech reste une mascarade. Les chiites d’Irak luttent contre
les sunnites et nous jouons un double jeu qui s’avère catastrophique. Alep fait
sortir la vérité.
Notre pays, pris dans l’UE, s’est laissé
entraîner dans l’OTAN
Offrant ses armes et ses soldats à des États-Unis
Qui font travailler les autres à leur
place.
Notre petit chef de guerre a ainsi pu
Se faire couronner… en Afrique !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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