Allez voter ! C’est
le concert habituel des candidats qui veulent puiser des voix dans le flot des abstentionnistes.
En dehors du programme purement écologiste, il n’y a en fait que deux options,
celle du PS et de LR dont le programme est, on continue comme nous le faisons
pour l’un et comme nous l’avons fait pour l’autre. Aucun remords chez les uns
ou chez les autres, si ce n’est pour l’un de promettre qu’avant la fin du
quinquennat la prospérité sera là, et pour l’autre que l’on saura tirer les
leçons du passé. Pour les deux on joue tactiquement pour les présidentielles,
pas pour le bien commun. On promet ce qui ramène des électeurs et on parle
national plus que régional. D’ailleurs les régions, qui étaient un machin dont
on ne savait pas trop à quoi elles servaient, à part pour ceux qui utilisent
les transports régionaux, vont devenir plus puissantes mais plus obscures, et plus
lointaines dans plusieurs nouvelles grandes régions.
En éloignant un peu plus le citoyen du lieu de
pouvoir, on fait là un nouveau pas dans le recul de la démocratie. Entre les
communes qui perdent leur pouvoir dans les communautés de communes et les
régions qui englobent des départements aux mentalités, au mode de vie et à l’histoire
très différentes, on enlève au citoyen des repères identitaires et le moyen d’agir
sur l’Etat et ses représentants. A quoi servira bientôt d’aller voir le maire
pour l’entendre dire : « Ceci n’est
pas de mon ressort, j’en ferai part à la Communauté ». De même le
Spiripontain (Pont-Saint-Esprit), qui traverse le pont pour être en région PACA
dans le Vaucluse, regardera Toulouse comme on regarde Paris puisqu’il sera
administrativement rattaché à Toulouse alors que Montpellier n’était déjà pas à
côté. Les mêmes problèmes se posent dans la région Champagne-Ardennes-Lorraine-Alsace
où la spécificité de l’Alsace risque de ne plus être reconnue et Champagne-Ardennes
est très différent d’Alsace-Lorraine. Le redécoupage des régions, fait à la
hâte, n’avait pour but que de singer les länder allemands et de créer des seigneuries
qui tendraient à vouloir se substituer au rôle de l’État. C’est ce dont ont dû
se défaire les rois de France pour créer notre pays. Le processus régional engagé
est donc un pas vers sa destruction. L’Europe régionalisée sera plus facile à
fédérer.
Mais la perte de lien entre le
peuple et le pouvoir s’est manifesté dimanche une fois de plus puisque près de
50% des électeurs inscrits ne sont pas allés voter pour ce 1er tour.
Il faut bien garder en tête que le corps électoral potentiel est de 51,5 millions
d'individus, contre 45,3 millions d'inscrits. En recalculant les résultats en
accord avec cette base, nous obtenons le graphique suivant, qui illustre de
manière fidèle les votes et non votes des français. Avec seulement 42% de
votants par rapport au corps électoral de citoyens en âge de voter, et 10% pour
le parti de gouvernement, le pouvoir est légal mais il n’a plus aucune
légitimité. Cette désaffection massive tend à décrédibiliser le principe
des élections et donc le système républicain lui-même. Pire en additionnant les
non-inscrits, les abstentionnistes et les bulletins blancs et nuls, on
obtient 58% de français qui ne se reconnaissent dans aucun des partis en lice.
Certains pensent à une alliance de salut public,
un Front de Libération, en souvenir de ce qui s’est passé après la seconde
guerre mondiale mais force est de constater que les trois partis, dont on
nous dit qu’ils représentent désormais le peuple, ne représentent ensemble qu’un
tiers de l’électorat potentiel. C’est donc le principe même du
fonctionnement de la démocratie qui est remis en cause. C’est le résultat voulu
des politiques français, à l’image du fonctionnement de l’UE. La démocratie est
une institution gênante dont il faut diminuer le potentiel de nuisance par tous
les moyens. Il n’est plus question à Bruxelles de demander l’avis des peuples
par référendum. Tout se décide au niveau le plus élevé du Conseil de l’UE,
concocté souvent par les Commissaires, comme les adhésions à l’UE. Celles de l’Ukraine
et de la Turquie se préparent dans l’opacité et ne demanderont aucun accord des
peuples, au plus celui de leurs représentants. La démocratie s’ingénie à s’éloigner
de la démocratie directe pour en faire un accessoire désuet. Le pouvoir est
dans la ploutocratie.
Un français sur deux votera dimanche, peut-être
un peu plus, car les partis tenants du système ont pris peur de devoir céder la
main à un parti antisystème. Le petit jeu du « une fois c’est toi, une fois c’est moi » est menacé, le
joujou du pouvoir risque d’être cassé. C’est ce qu’a compris un tiers des
votants du 1er tour. La démonstration de la dangerosité de la
démocratie est mise en lumière et apporte le trouble chez tous ceux dans tous
les pays et à Bruxelles qui vivent du système. On comprend mieux les slogans incessants
de catastrophisme vitupérés par les partis du système et les lobbies. Une fois
cette élection terminée, ne doutez pas que tout sera fait pour rendre
inopérante la contestation démocratique, en en jugulant la liberté d’expression
mais en faisant la partie belle à toute une presse aux ordres et aux pires
prévisions économiques, climatiques, sociétales, culturelles, cultuelles et
autres.
A se vautrer dans un mondialisme déshumanisé
La France perd les emblèmes de sa démocratie
Liberté, égalité, fraternité pour les livrer
A la ploutocratie avide d’argent et au…
Nouvel Ordre Mondial !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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