Pendant que nos hommes politiques
se mobilisent sur la déchéance des binationaux, sujet en décalage avec la
gravité de la descente relative du pays sur le plan économique et social, la
géopolitique continue à étendre sur notre avenir les pires menaces. Malgré la
gravité de la situation intérieure sur laquelle je reviendrai, c’est au
Moyen-Orient que se joue l’avenir du monde. Les informations sur nos frappes et
sur la prestation de notre porte-avion, qui ne changent pas grand-chose à la
situation du rapport de forces, masquent l’essentiel de ce qui se passe dans
cette région. La presse occidentale ment effrontément. « Daesh résiste aux
frappes russes », selon elle… Mais, est-ce vrai ? Surtout pas car, la
plupart des commandants terroristes ont été éliminés. Aujourd’hui, les
terroristes, certainement conseillés par leurs parrains, installent sur les
toits de leurs camps, des femmes en cage, pour éviter les bombardements
russo-syriens.
Daesh sait
désormais qu’il ne pourra continuer à rester en Irak et en Syrie, son recul est
en cours. Le drapeau irakien flotte sur Ramadi, ex-bastion de Daech. Les forces
syriennes, avec l’appui considérable de la Russie, progressent et éliminent l’un
après l’autre les chefs terroristes, les infrastructures de l’EI, et surtout
rendent difficile le convoyage du pétrole vers la Turquie. Les unités de
l’armée syrienne ont repris le contrôle total de la route
Alep-Khanasser-Ithriya-Salmiyé après avoir éliminé un grand nombre de
terroristes de Daesh. Les djihadistes se replient sur Raqqa où la bataille a
commencé. La meilleure
preuve du recul de l’EI est que les américains sont en train d’ « exfiltrer »
des chefs de l’organisation terroriste, selon leur double jeu devenu de
notoriété publique. La saisie d’un téléphone portable de Daech montre qu’ils
ont des contacts avec les services secrets turcs, dont avec l’OTAN. Une journaliste de Press TV a été tuée par
les services secrets turcs pour avoir dévoilé les liens entre Ankara et Daesh
(Al Manar). Un rédacteur turc poursuivi pour avoir révélé des livraisons
d’armes à Daesh.
Mais la guerre est loin d’être
finie, elle s’étend de la Turquie au Yémen et le nombre de nationalités des
forces militaires en présence ne cesse de croître. La Russie est ciblée par l’Arabie
Saoudite. Ce mercredi le consulat de la Russie à Aden a été bombardé par
l’aviation saoudienne. Selon Press TV, le consulat a été
entièrement détruit dans ces attaques qui semblent ciblées. Mais désormais
l’opposition de la Turquie à la Russie prend une ampleur d’autant plus grande
que Washington la soutient malgré sa collusion avec Daech et l’attentat
programmé contre le SU-24 russe. On voit encore le double jeu américain auquel
nous ne sommes évidemment pas étrangers en participant à la coalition
arabo-occidentale. Mais du côté de l’alliance Syrie-Russie-Iran, les accords
stratégiques avec la Chine prennent leur réalité sur le terrain syrien. Les troupes navales chinoises débarquent
en Syrie.
Le 30 novembre
le président chinois Xi Jinping a informé le président Poutine que sa nation
est prête à prendre un plus large rôle dans la guerre internationale contre le terrorisme
et que la Chine serait à la disposition de la Russie pour aider dans les
efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme. Un évènement déclencheur a joué
son rôle dans la décision chinoise. Les
frontières de la province du Xinjiang, où se développe le terrorisme se
trouvent sur huit nations – la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan,
le Kirgizstan, le Tajikistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde – et de
l’avis de la Chine , sert de point central au terrorisme dans le monde et au
sein de la Chine. En effet le Mouvement islamique du Turkestan oriental – une
organisation séparatiste souvent violente cherche à établir un état islamiste
ouïghour au Xinjiang. Or la Chine s’aperçoit que des combattants de ce
mouvement se retrouvent en Syrie en passant par la Turquie. Le conflit
russo-turc s’étend donc à la Chine.
En conséquence le ministère de la Défense nationale (Mond) de la
République populaire de Chine a obtenu la permission de la République arabe
syrienne pour commencer « le débarquement » dans la zone de
guerre du Levant jusqu’à 5.000 hommes de ses meilleurs forces militaires
d’élite , et qui inclura en premier les Forces Spéciales « Tigre
Sibérien » de la Région Militaire Shenyang et les Unités de Forces
Spéciales « Tigre Nocturne » de la région miliaire de Lanzhou. C’ est
l’investisseur milliardaire George Soros, qui a averti le régime Obama l’été
dernier que la Chine pourrait utiliser la guerre au Levant pour masquer ses problèmes
économiques et a déclaré « si le conflit externe dégénérait en une
confrontation militaire avec un allié des États-unis comme la Turquie ou le
Japon , il ne serait pas exagéré de dire que nous serions sur le seuil d’une
troisième guerre mondiale ». L’impéritie américaine et la mégalomanie d’Erdogan
ne font que faire monter les enchères, mais ces enchères-là jouent avec une
troisième guerre mondiale. Où est l’urgence pour la France ? Se préparer
au pire et choisir son camp ou se complaire dans des jeux du cirque qui
détournent l’opinion publique de la gravité de la situation ?
Churchill disait : « Je
ne vous promets que du sang et des larmes »
Nos politiques jouent avec
nous comme avec des gamins
Mais ils alimentent le
bruit des bottes et des armes.
Celui qui tue les
innocents… pour rien !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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