La
Nation française s’est construite laborieusement dans des luttes continuelles
contre des forces extérieures et intérieures qui n’ont cessé de verser du sang.
La France est réellement née sous Philippe Auguste et elle n’a pas cessé de
grandir jusqu’à la fin du XIXème siècle avec la recherche de ses frontières
naturelles puis avec l’aventure de la colonisation. L’unité territoriale
française, régie par un pouvoir central fort, est en fait une exception
européenne qui a suscité à l’extérieur le désir d’en briser la puissance. La
défaite de 1870 a été une parenthèse refermée en 1918 mais qui montre que son
intégrité est toujours menacée. La France d’Outre-mer s’est avérée aussi
fragile et a eu ses guerres en Indochine et en Algérie entre autres. La période
gaullienne a été marquée par l’abandon de la majeure partie du domaine
colonial. Depuis, les tentatives d’autonomie et d’indépendance dans le reste de
nos territoires d’Outre-Mer n’ont pas cessé. La Nouvelle-Calédonie, la
Guadeloupe, la Guyane (n’est-ce pas Mme Taubira ?) sont toujours dans les starting-blocks.
Ces mouvements exogènes ne sont freinés que par le profit financier que ces
territoires peuvent attendre de la Métropole. Tant que leur autosuffisance n’est
pas atteinte, ils continueront et leurs exigences ne feront que croître. La France
subit dans ce domaine, recule mais ne définit pas une politique claire et
viable pour l’avenir tout en ménageant l’essentiel des droits acquis.
Les régionales en Corse, qui, grâce à une élection quadripartite,
ont amené les indépendantistes au pouvoir, posent clairement le problème de l’unité
territoriale française. Si le peuple corse n’est que minoritairement derrière
ses nouveaux élus, ce qui est d’ailleurs le cas pour le gouvernement français actuel, il
n’en reste pas moins vrai que rien ne sera plus comme avant. Quand un élu de la
République se permet de faire un premier discours en langue corse,
contrairement à la Constitution qui régit la vie politique française, un pas a
été franchi. Il l’est d’autant plus que cet acte condamnable ne génère que des
discours gouvernementaux d’appel au calme. Un gouvernement qui ne condamne pas
publiquement un tel acte politique est un gouvernement si faible qu’il
est condamné à admettre le fait accompli. Il n’y a pas de Nation Corse, c’est
une région française où la langue corse perdure, comme le breton, en une
richesse culturelle dont on nous rebat les oreilles avec le multiculturalisme.
Tout au moins c’est ce qui devrait être et est encore admis par la majorité des
corses.
Mais cette fois le pouvoir politique régional parle de
première langue corse, de Nation corse et de libération de prisonniers
politiques. La Corse s’inscrit clairement dans un processus d’autonomie
provisoire et d’indépendance à terme. D’ailleurs elle se sent protégée par le
mouvement européen de destruction des nations centralisatrices au profit d’un
régionalisme de bon aloi qui consiste à diviser pour régner, l’UE devenant de
plus en plus un régime totalitaire. Une Commission est d’ailleurs créée pour
entretenir des relations directes avec les régions européennes. La Corse s’inscrit
donc dans le mouvement européen des régions, avec l’Écosse, le Pays de Galle,
la Catalogne, le Pays Basque, la Wallonie, la Flandre, etc. Il est vrai que le
pouvoir central n’a pas toutes les qualités mais il en a une fondamentale c’est
celle d’éviter à de petits territoires d’être ballotés au gré du changement de
puissances dominantes. Que pèsera la Corse dans une Union Européenne, elle-même
phagocytée par les USA ?
La France a la particularité d’avoir des frontières
naturelles des Ardennes, aux Pyrénées et des mers qui la bordent. Elle a
résisté aux pressions de prédateurs extérieurs et aux guerres internes de
religions ou des duchés puissants. Elle a eu son heure de gloire devant une Allemagne
récente, une Autriche-Hongrie sans unité réelle, une Pologne ballotée et
déchirée malgré son âme unitaire et même un Royaume-Uni où la couronne seule a
permis une unité de façade. Aujourd’hui la France devient attaquée de l’extérieur
et de l’intérieur alors que le pouvoir central s’affaiblit de jour en jour sous
le double effet d’une désaffection du peuple pour les politiques qui la
gouvernent, et par une perte d’identité que cultive l’UE par la récupération de
ses pouvoirs régaliens et le choix du multiculturalisme. Soutenus de l’extérieur
et encouragés par un gouvernement qui construit des régions de plus en plus
puissantes, les régionalismes ne peuvent qu’exercer dès maintenant des forces
centrifuges qui trouvent devant elles une UE accueillante et valorisante pour les
hommes et femmes politiques.
La
Nation française est donc en grand danger et il est temps que les mouvements
patriotiques se fassent entendre au-delà de l’ancien clivage gauche-droite qui
n’a plus de raison d’exister tant les partis traditionnels ayant monopolisé le
pouvoir sont désormais des partis mondialistes inféodés à l’Union Européenne
elle-même liée de plus en plus étroitement aux États-Unis. Le TAFTA, dénoncé
dernièrement par un député européen socialiste à partir d’un document secret
dévoilant l’intérêt majeur prépondérant pour les USA, est le dernier maillon de
la politique étrangère étasunienne de vassalisation de l’Europe. Sachez que si
la Corse est indépendante, elle aura immédiatement la joie de voir arriver une
base stratégique américaine (pardon de l’OTAN) comme en Italie… sensée assurer
sa protection et la désignant comme une cible privilégiée de l’ennemi désigné.
C’est le véritable enjeu qui sera sous-jacent, quelles que soient nos anciennes
sensibilités politiques. Il sera caché sous les oripeaux des partis
traditionnels et la pression politique et médiatique sera intense pour apeurer
un peu plus le peuple sur l’aventure en dehors de l’Europe. Y céder inscrira
pourtant la fin de la France que nous ont cédé nos aïeux, la France qu’ils ont
sauvée souvent au prix de leur sang. Pensez-y.
De plus en plus nos
concitoyens vont devoir faire un choix crucial
Soit le mondialisme
pour un nouveau découpage de l’Europe
Et une
vassalisation qu’on leur vante comme heureuse
Soit le patriotisme
qui trace une voie périlleuse
Mais où la fierté d’une
identité nationale
Donne la force de
revivre ensemble
Pour créer des
jours meilleurs.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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