Les derniers feux de la COP21 sont à peine éteints que nous sommes déjà
retombés dans la politique politicienne où tous ceux, qui ont pris peur après
le premier tour, jurent leurs grands dieux qu’ils ont entendu le verdict du
peuple. Ils l’oublieront bien vite comme d’habitude pour ne retenir que les
mesures urgentes à prendre pour faire front au Front, sous-entendu pour
continuer à profiter et partager le gâteau du Système. La COP21 a bien joué le
rôle qui lui était assigné par François Hollande, celui d’empêcher une campagne
électorale normale qui ne pouvait que tourner à son désavantage. Les médias ne
se sont pas privé d’en faire un maximum sous l’œil incitatif du gouvernement et
des lobbies sponsors. Les températures douces de novembre ont contribué à
donner une justification du réchauffement climatique pour tous ceux qui n’ont
pas ni le temps ni les connaissances pour approfondir leur réflexion. Exit donc
la COP21 qui a donné lieu à un satisfecit du pays organisateur dans la bouche
de Laurent Fabius et de son Président. La planète est « presque »
sauvée.
Le 15 avril dernier devant la Chambre des
Représentants US, Judith Curry, climatologue américaine, présidente de la
School of Earth and Atmospheric Sciences au Georgia Institute of Technology,
tenait le discours suivant : "... je suis préoccupée parce que
l'engagement des USA auprès de la Convention Cadre des Nations Unies sur le
Changement Climatique (UNFCC) ne fera pratiquement rien pour changer le
climat". Elle avançait
l'estimation d'une baisse de la température de seulement 0,03°C à la fin de ce siècle, résultant de la
contribution américaine si celle-ci était maintenue sans faille jusqu'en 2100. Mais qu’en est-il de l’effet global de l’ensemble
des pays après la signature du document final de la COP21 et les cris de victoire de Laurent Fabius et de François Hollande ? La planète est-elle réellement sauvée ?
Contrairement à ce qui s’était
passé à Copenhague pour la COP15, il était prévu pour la COP21 à Paris que chaque
pays déposerait, au cours des mois précédents cette réunion, une estimation
chiffrée de sa propre contribution, à l'échelle nationale, en termes de
limitation ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces
engagements ou promesses, s'appellent les INDC
en langage onusien (Intended Nationally Determined Contribution). C’est ainsi
que l’accord de Paris a été signé par 185 pays sur 195 représentant 95% des
émissions de gaz à effet de serre. A l'époque de la déposition de Judith Curry,
en Avril 2015, le tableau des INDC remis à l'ONU était encore très fragmentaire
et il était impossible de faire le calcul complet. Il a fallu attendre le début
du mois de Novembre de cette année pour avoir une vue pratiquement globale de
la situation. C'est le statisticien danois Björn Lomborg qui s'est chargé
d'effectuer et de publier le travail qui consistait à calculer les conséquences
prévisibles sur la température moyenne de la planète en 2100, selon les
modèles en cours, des contributions (INDC) de la quasi-totalité des pays du
monde, en supposant, bien entendu que celles-ci seraient bien implémentées et, même
(dans l'hypothèse optimiste), qu'elles seraient poursuivies, sans faille,
jusqu'à la fin du siècle.
Bjørn Lomborg est un statisticien danois, professeur à la Copenhagen
Business School et ancien directeur de l'Environmental Assessment Institute de
Copenhague. C’est un ancien membre de Greenpeace qui ne remet en cause ni le
réchauffement récent de la planète ni les modèles des gaz à effet de serre
(qu'il utilise d'ailleurs ci-dessous) tout en estimant leur sensibilité au CO2
exagérée. Il pense qu'il s'agit simplement d'un problème mineur et qu'il
y a beaucoup de problèmes plus urgents à traiter tels que, par exemple et entre
autres, fournir de l'électricité et de l'eau potable à l'Afrique. Non
soupçonnable d’être un adversaire du réchauffement climatique, que nous dit
Lomborg dans un article intitulé "Impact
des propositions existantes pour le climat" où, en utilisant le modèle
climatique standard MAGICC pris par les cinq publications du Giec, il analyse l'impact
en termes de réduction de la température résultant des principales propositions
des politiques en matière de climat qui doivent être mises en place en 2030 ?
Voici la traduction des conclusions de Lomborg :
« L'impact du Clean Power Plan des
USA (USCPP) résulterait en une réduction de l'augmentation de la température de
0,013°C vers 2100. La proposition complète des USA pour la COP21 à Paris dite
"La contribution envisagée par les états", (INDC) fera baisser la
température de 0,031°C. La politique adoptée par l'Union Européenne aura un
impact de 0,026°C, l'impact de l'INDC de l'Europe de 0,053°C et l'impact de
l''INDC de la Chine sera de 0,048°C. Toutes les politiques additionnées des
Etats-Unis, de la Chine, de l'Union Européenne et du reste du monde réduiront probablement
la température de 0,17°C en 2100.
Les estimations de ces impacts sont robustes vis à vis des différentes
estimations de la sensibilité climatique, du recyclage du carbone et des
différents scénarios climatiques. Les promesses actuelles de la politique
climatique n'apporteront qu'une faible contribution à la stabilisation du
climat et leurs impacts resteront indétectables pendant de nombreuses
décennies. »
Le travail de recherche du Dr. Lomborg montre que :
- L'impact sur le climat de toutes les promesses (INDC) présentées à Paris, est minuscule : Si nous prenons en compte l'impact des promesses (supposées tenues) de chaque nation, pour 2030, la réduction totale de la température sera de 0,048°C (0,086°F) vers 2100.
- Même si nous supposons que ces promesses seront prolongées pendant encore 70 années, l'impact est encore très faible : Si chaque nation remplit ses promesses en 2030 et continue à le faire fidèlement jusqu'à la fin du siècle et s'il n'y a pas de "fuite" de CO2 de la part des pays non souscripteurs, la totalité des engagements pris à Paris réduira la température du globe de seulement 0,17°C (0,306°F) en 2100.
En
résumé :
- Les politiques des USA en matière de climat, dans les circonstances les plus optimistes, si elles sont intégralement respectées et poursuivies tout au long du siècle, réduiront la température du globe d'environ 0,031°C (0,057°F) en 2100.
- Les politiques de l'Europe en matière de climat, dans les circonstances les plus optimistes, si elles sont strictement suivies et poursuivies tout au long du siècle, réduiront la température du globe d'environ 0,053°C (0,096°F) en 2100.
- Les politiques de la Chine en matière de climat, dans les circonstances les plus optimistes, si elles sont strictement suivies et poursuivies tout au long du siècle, réduiront la température du globe d'environ 0,048°C (0,086°F) en 2100.
- Les politiques climatiques du reste du monde, dans les circonstances les plus optimistes, si elles sont intégralement respectées et poursuivies tout au long du siècle, réduiront la température du globe d'environ 0,036°C (0,064°F) en 2100
Ces conclusions sont
corroborées par les prévisions du MIT (Massachusetts Institute of Technology, une référence scientifique) : « En supposant que les réductions d'émissions
proposées (NdT : Les INDC) seraient prolongées jusqu'en 2100 mais non
amplifiées, on trouve que cela conduit à une réduction du réchauffement
d'environ 0,2°C à la fin du siècle, à comparer avec nos estimations, avec
les mêmes hypothèses pour Copenhague et Cancun. » La messe est dite.
Tout
le battage et l’argent dépensé lors de la COP21 et dans les années à venir, si
les engagements non contraignants sont cependant respectés, ne servira
pratiquement à rien, que l'on soit climato-sceptique ou non. L'impact insignifiant de l'homme sur le climat apparaît au grand jour. Cela choque-t-il votre bon sens ?
Au fond les politiques en se servant de la science
à leur convenance
N’ont finalement rien à faire des résultats à en attendre.
L’importance est que l’argent serve à l’économie
Des plus riches en se servant des plus pauvres
Pour faire pleurer les peuples crédules !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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