Quelle nouvelle stratégie géopolitique à double facette va encore nous imaginer
François Hollande ? Jean-Yves Le Drian est en Russie pour « coordonner
nos attaques contre l’ennemi commun », Daesh. Ce commentaire
de la diplomatie française est évidemment choisi pour réaffirmer sa position,
en tous cas aux yeux des français. Le désaccord est feutré En effet la Russie
veut parler des attaques « pour l’ami commun », Bachar
Al-Assad. Il est clair que Poutine ne cèdera pas un pouce sur son soutien à la
Syrie contre toutes les forces qui luttent contre elle. La France le sait, il
ne s’agit donc que de la communication pour ne pas perdre la face. Mais il est
clair que ce voyage n’est pas du goût des USA. Comment la France peut-elle
coordonner ses frappes avec celles de l’alliance autour de la Syrie tout en se
coordonnant avec la coalition gérée par les USA, alors que ceux-ci refusent de
coopérer avec la Russie dans la
lutte contre l’EI ? C’est devant un
Poutine presque vainqueur des rebelles syriens et de l’EI que notre ministre de
la Défense a dû composer sans lâcher sur le départ de Bachar Al-Assad et sans
avouer qu’il ne bombardera pas Al-Nosra selon les ordres de Washington. L’alliance
n’est évidemment pas possible tant que Washington ne donne pas le feu vert. La
presse française ne retient qu’une conversation pragmatique de coordination et
non celle d’une alliance. Les propos du Ministre sont beaucoup plus mielleux
que ce qui sort de la presse.
"Je voudrais
d'abord vous faire part de l'émotion qui a été la nôtre lorsque nous avons vu,
après les attentats du 13 novembre, beaucoup de Moscovites venir témoigner leur
solidarité à l'égard de la France devant l'Ambassade de France. Je voulais vous
en faire part avec beaucoup d'affection", c'est par ces propos que M.
Le Drian a commencé son entretien officiel avec le ministre russe de la
Défense. "Je voulais vous dire aussi
que je suis allé me recueillir tout à l'heure devant la tombe du soldat inconnu
russe et ça me permet de rappeler, comme vous venez de le faire pour le
drapeau, que nous sommes toujours dans l'année du 70e anniversaire de la
Victoire et que nous avons ensemble eu une longue histoire et des victoires",
a-t-il poursuivi. "Quelles que
soient les circonstances, il importe que nous puissions parler ensemble en
raison à la fois de notre histoire commune et des risques et des menaces que
nous avons devant nous les uns et les autres", a-t-il conclu.
En fait la France réalise que la victoire de la Russie
devient inéluctable et vient montrer qu’elle peut changer d’attitude selon les
évènements. Ceci est dans le droit fil du double ou triple jeu que nous n’avons
cessé de mener mais cela montre une certaine distanciation vis-à-vis des USA.
Sans être dupe, Poutine n’a jamais caché son désir de se rapprocher de l’Europe.
Pourtant nous n’avons pas moufeté mot lors du vote unanime de la prolongation jusqu’au
31 janvier 2016 des sanctions contre la Russie lors de la réunion tripartite
Russie-UE-Ukraine à Bruxelles. Moscou a réagi en prorogeant son embargo
agroalimentaire jusqu'au 5 août 2016. La délégation européenne a même quitté la
table, fermant ainsi la réunion. Poutine s’est exprimé avec modération mais la France
ne l’a pas soutenu pour ménager ses relations avec l’Allemagne. Rappelons que ces sanctions frappent durement
la filière viande française au profit des filières allemande, irlandaise et
hollandaise. Mais le poids de l’agriculture française ne semble pas soucier le
gouvernement français. Seuls les Italiens cherchent à tempérer la lutte antirusse
en Europe.
Cette attitude hostile, non seulement ne nous
rapporte rien, mais elle touche notre économie. Nous avons déjà stoppé le
contrat des Mistral dans une attitude particulièrement agressive et nous ne
pouvons toujours pas payer le constructeur. L’Allemagne a au contraire
décidé de pousser son avantage dans les relations avec la Russie, en proposant
la réalisation du gazoduc North Stream, qui lui profite, après avoir bloqué la
projet South Stream, qui profitait à l’Italie. Dans l’alliance France-Allemagne,
l’Allemagne pratique le « charité bien ordonnée, commence toujours par
soi-même ». La politique française est tellement ambiguë, dans un jeu
polyvalent qu’elle ne peut que nous mener dans des situations désastreuses pour
notre économie, militairement terriblement dangereuses et vers une perte de
crédit international que seul sauve encore l’appui des USA et notre siège au
Conseil de Sécurité. Mais dans une politique étrangère de gribouille, les amis
deviennent vite des ennemis. A la table de Poutine, il y a John Kerry, et c’est
entre eux que se décide le devenir du monde.
Mauvaise en politique économique intérieure, et de
gribouille à l’extérieur,
La France perd son aura internationale en versant du sang
Sans même en retirer quelque profit sinon
De livrer les clés de la République
A l’étranger et aux rapaces !
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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