Les élections
régionales, dans un contexte voulu de campagne écourtée et perturbée, ont fait
apparaître le refus de la politique menée par le gouvernement en votant
massivement pour le FN et en s’abstenant encore plus massivement. Il n’y a plus
aucun élan derrière la voie tracée par François Hollande. Les résultats économiques
sont mauvais, le chômage n’est toujours pas maîtrisé, les créations d’entreprises
diminuent, le déficit n’est toujours pas dans les clous de Bruxelles, la dette
augmente vers 100% du PIB, la sécurité n’est pas assurée, l’état d’urgence
restreint les libertés, les retraites sont bloquées, la pauvreté augmente, la
justice débordée relâche les coupables et la guerre extérieure sans fin nous
amène le terrorisme et un renforcement de l’immigration de peuplement. Face à
cette catastrophe la gauche et la droite traditionnelles ne font plus qu’un
alors que Valls gomme le socialisme pour le libéralisme et que la droite rêve d’une
coalition faute d’avoir des idées neuves qui la différencient.
Le peuple finit par faire appel à
de vieux chevaux de retour, comme Juppé, par peur de l’inconnu du FN diabolisé
à souhait. Peu importe que ce vieux cheval ait eu affaire à la justice, on a
pris l’habitude de voir les ministres condamnés, mentant effrontément devant l’Assemblée,
et les députés en séance avec un bracelet électronique. La pensée majoritaire
est simple que voulez-vous ma bonne dame : « Moi je ne sais pas encore si je voterai pour les présidentielles, mais
Sarkozy je n’en veux plus et Hollande non plus, alors comme j’ai peur du FN, je
voterai Juppé ou Bayrou, on verra ». Mais ils ne vont pas faire autre
chose que ce qu’ils ont fait, et ils ne font plus rêver avec l’Europe et l’euro,
lui dites-vous. « Je sais, mais vous
voyez quelqu’un d’honnête qui propose quelque chose de différent en dehors du Front
de Gauche, du FN et des souverainistes, dont on me dit soit qu’ils n’ont pas de
solution non plus soit que c’est pire que la peste, le repli sur soi avec le
fiasco économique assuré et la guerre civile. » Mais si on reprend les
mêmes et que l’on recommence à perdre pied par rapport à l’Allemagne, au Royaume-Uni
et même à l’Espagne dont la croissance est repartie et le chômage en baisse, n’est-ce
pas aussi l’échec prévisible ? « Bon,
je vais vous dire, je ne crois plus en personne et s’abstenir ou voter blanc,
cela les laisse indifférents, ils sont capables de gouverner avec 10% des
électeurs potentiels en âge de voter. Juppé ou Bayrou feront peut-être
moins de conneries que les deux précédents ».
Voilà le sentiment populaire le plus répandu chez le
citoyen aujourd’hui. Seule une petite frange de la jeunesse croit encore
pouvoir changer les choses. Ce sont ceux qui ont résisté au matraquage
incessant de la culpabilité de la France, de l’épluchage de son histoire pour
en édulcorer tout ce qui a fait sa grandeur, sa lutte pour trouver sa place
contre les duchés et les envahisseurs, son rayonnement, qui doit tout autant, à
la royauté, à ses empereurs, au colonialisme, à l’époque des cathédrales, au
siècle de Lumières qu’à la Révolution Française. Cette jeunesse est nourrie des
ravages de l’esclavagisme, de la traite des noirs, des collabos et du
gouvernement de Vichy, des exactions de nos soldats et de nos colons en Algérie,
de notre racisme. L’opprobre est si souvent utilisée contre notre pays, que les
pages sombres laissent les plus belles pages en demi-teinte voire ignorées.
Comment s’étonner alors que des jeunes sans travail, sans perspective avec un
cursus scolaire insuffisant pour faciliter leur assimilation, se tournent vers
d’autres choix de valorisation dans les circuits de la drogue ou pour une cause
religieuse qui leur promet monts et merveilles, leur procure armes et argent et
le sentiment d’œuvrer ensemble pour une revanche sur ceux qui les ont rejetés.
Mais ce désenchantement est mis au grand jour d’une
autre façon. Le nouveau découpage des régions, a été fait sans autre idée
directrice que de faire des régions pouvant se comparer aux länder allemands et
pour satisfaire Bruxelles qui ne cherche qu’à diviser pour régner. Le reste est
un tripatouillage à but électoral. Ce découpage, fait à la hâte bien que sans
nécessité d’urgence, porte en lui deux pommes de discorde. La première c’est d’en
revenir à l‘époque des duchés contre lesquels le pouvoir royal a dû guerroyer
pendant des siècles. Certains étaient plus riches et plus puissants que la
royauté. La France, bien avant l’Allemagne, a réussi la création d’une Nation. C’est
ce qui la différencie et c’est le modèle que l’on veut nous imposer en
contradiction avec notre Constitution. On voit déjà de nouveaux roitelets
vouloir imposer leur marque sur la politique nationale bien avant de l’imposer
sur leur région. La deuxième pomme de discorde est contenue dans le tracé irrespectueux
du passé des différentes mini-régions que l’on accole de force. C’est le cas pour
Champagne-Ardennes et Alsace-Lorraine. C’est le cas aussi pour Midi-Pyrénées et
Languedoc-Roussillon.
Mais revenons sur les nouveaux duchés. Cette
promotion de la région et la désaffection, pour un État impuissant et par contrecoup
pour la Nation Française, induisent un repli sur un réflexe identitaire
régional. Bruxelles étant de plus un fer de lance de la régionalisation avec
une Commission spéciale qui lui est dédiée, il ne faut pas s’étonner de voir le
Conseil Régional de Corse se proclamer Nation Corse dotée d’une langue corse,
attribut indispensable de la Nation. Il crie fort et haut pour avoir un peu de
suite sans doute mais le ver est dans le fruit et l’Etat, comme pour l’Islam,
ne cessera de reculer en recherchant des « accommodements ». La
Nation est en danger car ceci ne peut être qu’un encouragement à tous les
mouvements régionalistes. L’Alsace a déjà montré combien elle tenait à sa
spécificité. L’État a pu juger du fort sentiment breton dans l’engagement de
défense des pêcheurs et des agriculteurs. L’ETA est implanté dans le pays
basque espagnol et français et veut la création d’un État indépendant à l’image
de la Catalogne. On devine que les basques se reconnaîtront encore moins dans l’immense
région qui leur est proposée.
La France, non seulement perd petit à
petit son identité sous l’effet de l’immigration de peuplement, qui ne peut que
s’accélérer. Elle perd pied dans son économie. Elle perd sa souveraineté de
plus en plus aux mains de Bruxelles, voire de l’Allemagne, et des USA, mais elle se délite en plus de l’intérieur. En
même temps que le sentiment de fierté nationale est sapé par la communication
du désenchantement permanent et par les mauvais résultats de l’État, l’identité
régionaliste est en voie de promotion. Tout ceci conduit à des désordres et des dysfonctionnements futurs qui exposent ce pays, démuni de ses défenses
immunitaires, aux plus grands dangers de gangrène. Les chacals étrangers reluquent
déjà la dépouille de la Nation Française. Le rêve européen d’un fédéralisme de
régions risque aussi de se terminer par le même processus. Rien n’et pire qu’un
rêve qui s’écroule.
Nos
gouvernants sont soit aveugles ou bornés soit complices
D’un
délitement et d’une désagrégation de notre Nation.
La
France de nos ancêtres ne peut que les regarder
Comme
des incapables ou des traîtres
A
la Nation et au sang versé !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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