Au moment où les français sont priés d’aller voter
pour les Régionales, dans un climat de peur et d’état d’urgence, la politique
intérieure rejoint la politique extérieure française. Nous venons d’envoyer le
porte-avions Charles De Gaulle au Moyen-Orient avec l’intention d’augmenter nos
frappes. Seul problème, nous n’avons plus de bombes à larguer, celles capables
de détruire les caches souterraines des terroristes. Il nous a fallu faire
presto une commande aux Etats-Unis mais leur urgence c’est les 8000 bombes pour
l’Arabie Saoudite qui bombarde le Yémen. Nous allons frapper sous l’autorité du
PC opérationnel américain et sous l’autorisation des russes qui contrôlent l’espace
aérien sur une profondeur de 250km depuis la mer Méditerranée grâce aux
nouvelles batteries de missiles S-400 installées après la destruction de leur
bombardier par les turcs. Autrement dit notre efficacité opérationnelle restera
très marginale par rapport à celle des russes, seuls capables de vaincre le
terrorisme de cette région en coopération avec l’Armée syrienne. Notre
intervention a pour but d’une part de nous laisser dans la course des nations
ayant leur mot à dire sur le conflit syrien, et d’autre part de lancer un message
au peuple français sur la capacité de chef de guerre du Président et de son
souci d’éliminer le danger.
Malheureusement
la politique étrangère française depuis près de dix ans est collée à celle des États-Unis, à celle du complexe financier et militaro-industriel de ce pays,
centrée sur une hégémonie américaine grâce d’une part à la maîtrise financière
et monétaire par le dollar, et d’autre part grâce à la puissance militaire. Il
faut savoir que le budget de la défense américain est 8 à 9 fois plus élevé que
le même budget russe, lequel correspond à celui des divers services de
renseignements américains. Ceci permet de relativiser les choses pour ceux qui
croient encore que le but de la Russie est de conquérir l’Europe. Il faut bien
comprendre que la Russie fait face aux mêmes problèmes que nous face au
terrorisme à l’extérieur de ses frontières et à une population de 15 à 20
millions de musulmans pouvant abriter des terroristes. Ils ont aussi payés,
plus que nous, dans différents attentats dont celui du métro de Moscou. Leurs
réactions ne sont pas celles d’une puissance hégémonique mais celles d’un pays
sur la défensive, obligé d’éviter la contamination des ex-républiques de l’URSS
et une déstabilisation de l’intérieur.
La Russie sait
qu’en Syrie, en Irak, en Ukraine, en Afghanistan, la guerre secrète menée par
les États-Unis a toujours eu pour but le chaos en se servant des antagonismes
ethniques ou religieux. Partout où ils ont œuvré, le chaos règne. La Russie se
sait donc menacée comme adversaire crédible désormais à l’hégémonie américaine.
Son intervention en Syrie est programmée, clairement affichée, dans le cadre légal
d’intervention sur demande de ce pays, ce qui n’est absolument pas le cas de la
coalition occidentale. La France a-t-elle demandé à la Syrie le droit de
bombarder son territoire ? Non bien sûr, nous nous sommes octroyés, sous
couvert américain, le droit d’ingérence dans un réflexe néo-colonialiste que l’on
perpétue en Afrique aussi. Notre attitude belliqueuse envers Bachar al-Assad que nous voulions mort ou vif, est piteusement prise désormais à contre-pied. Nous avons frileusement choisi le camp américain, ce
choix s’avère désastreux dans ses résultats passés, récents et futurs.
L’Afrique nous
regarde de plus en plus comme des colonisateurs qui ne résolvent aucun des
problèmes de fond, laissent se développer un terrorisme mafieux et religieux
qui sème le chaos. Notre présence est liée à des intérêts économiques plus qu’humanitaires
ainsi qu’à une mainmise sur les dirigeants de nombreux pays. Notre intervention
en Libye a ouvert le pillage et la dispersion d’un arsenal dans toute l’Afrique
et fait de ce pays une nouvelle base de l’Etat Islamique. Notre intervention en
Iran, nous projetant parmi les plus ardents accusateurs de la prolifération
nucléaire de ce pays avec de nombreuses déclarations d’intransigeance de
Laurent Fabius pour finalement signer le traité sous pression américaine, a
laissé une image désastreuse de l’inconstance de nos positions. Notre
opposition à la Russie dans cette affaire, nous a d’ailleurs finalement fait
perdre le contrat d’avions Rafale avec l’Inde. A ce propos notre vente d’avions
à l’Arabie Saoudite, pays qui a soutenu l’État Islamique et dont les banques
servent toujours de transit à l’argent de cet État en toute opacité, lui permet
de bombarder le Yémen, là encore dans une ingérence dans un État en dehors de
toute autorisation de l’ONU. Notre refus de coopérer avec la Syrie, nous a
privé de renseignements du plus haut intérêt tant dans la lutte contre l’EI que
pour déjouer ses actions dans notre pays !
Notre position
vis-à-vis de la Russie est aussi désastreuse. Nous votons par deux fois les
sanctions contre la Russie pour une aide militaire au Donbass en Ukraine, aide
plus humanitaire que militaire car aucune preuve autre ne peut être fournie
comme le demande Poutine. Nous refusons de lui livrer les navires Mistral
prévus au contrat, mais nous allons faire acte de coopération militaire en
Syrie lorsque nous nous apercevons que sinon nous serions exclus de la
résolution de ce conflit. Avec la Turquie, nous fermons les yeux sur la
livraison de pétrole de l’EI, nous acquiesçons au paiement de 3 milliards et à
l’entrée sans visa dans l’UE en échange d’un ralentissement du flux des
immigrés, tout cela sans que la destruction du bombardier russe n’aille pas
au-delà de molles protestations. C’était pourtant le moment de dire aux
Etats-Unis de choisir entre la Turquie et nous pour notre participation à l’OTAN.
Cette politique étrangère du double-jeu entraîne
désormais la plus grande méfiance des autres pays du monde. On l’a vu avec l’Inde
et les commentaires russes sur l’attitude ambigüe de la coalition vis-à-vis d’Al-Qaïda
en Syrie. Mais elle nous a amené de plus la guerre de l’intérieur par des
terroristes car la France est maintenant le pays le plus ciblé par l’EI et les groupes
terroristes plus ou moins affiliés. Nous avons propagé ce sentiment de haine
dans une grande partie de l’Afrique. Comme les américains nous avons créé le
chaos. Alors que notre pays n’arrive pas à respecter les critères d’adhésion à l’UE
du traité de Maastricht, ni sur la dette à 60% du PIB (remis aux calendes
grecques), ni sur les 3% de déficit/PIB
(pas avant 2017) nous nous engageons dans des dépenses supplémentaires de
guerre sans d’ailleurs augmenter nos capacités de défense. Nous dépensons principalement
en fonctionnement dans ce domaine sans résultats concrets et surtout pérennes.
Le
pire est que tout cela aboutit non seulement à des morts parmi nos soldats mais
surtout parmi les civils dans notre pays même. Nos gouvernants sont en quelque
sorte des criminels qui n’ont même pas la pudeur de reconnaître qu’ils sont une
partie de la cause, celle que l’on pouvait éviter. Ils nous laissent un pays en
décadence, en voie d’appauvrissement, sous état de choc et de restriction des
libertés. L’histoire leur sera impitoyable mais les forces extérieures et
intérieures qui s’exercent sur le pays leur éviteront sans doute le déshonneur.
Ce ne sera pourtant pas grâce à la 21ème Conférence des Organisations
Pourries…
Les
familles endeuillées qui n’ont pas assisté à la cérémonie
Les
drapeaux qui ne sont pas sortis aux fenêtres
Sont
autant de révélations que le peuple
Commence
à ne plus être dupe
De
la félonie en cours !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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