La réunion de Vienne
fin octobre sur la Syrie s’est déroulée dans un climat de défiance et n’a pu aboutir qu’à un
échec. Chacun des deux camps veut une fin de conflit avec une Syrie à sa
botte. Tous les deux se chargeront
d’oublier rapidement cette rencontre en se servant d’évènements « regrettables »
du conflit généralisé de la Syrie à l’Iran. La guerre fait rage au Moyen-Orient
et le théâtre d’opérations s’est élargi au Yémen, impliquant de fait l’Iran.
L’affrontement fait intervenir des puissances majeures dont les occidentaux, le
bloc russo-chinois et l’Iran, les puissances pétrolières de l’Arabie Saoudite
et du Qatar, et une puissance militaire redoutable qui agit cachée… Israël. Le
grand combat est engagé sur plusieurs fronts économique, monétaire et
militaire. Pour l’instant on ne parle pas de guerre mondiale au sens strict du
terme mais la deuxième guerre mondiale n’avait pas inclus tous les pays du
monde. Elle avait concerné principalement le continent eurasiatique et l’Afrique.
Mais le conflit actuel prend le chemin d’une guerre sans merci où l’un des deux
camps devra plier les genoux.
Cet affrontement nous
concerne directement et nous avons choisi notre camp, celui de suivre une
nation encore puissante mais qui chancelle et dont la menace décuple l’énergie,
les États-Unis. Comme je l’ai déjà dit, ceux-ci ont compris que désormais le
temps presse et que c’est maintenant ou jamais qu’il faut abattre l’adversaire
sinon il en sera fini de l’hégémonie américaine commencée après la première
guerre mondiale en succédant à l’hégémonie britannique. La deuxième guerre n’a
été qu’un épisode de tentative de contestation de celle-ci par une Allemagne
redevenue consciente de son rôle central en Europe et de sa stratégie pan-germanique. Les États-Unis, où tout au moins les puissances de l’argent et
le complexe militaro-industriel, avaient joué à faire monter les enchères en encourageant
les deux camps officiellement ou officieusement suivant le camp concerné.
L’argent et les armes n’avaient d’odeur que celle du chaos européen et de la
préparation de la vassalisation de l’Europe. Nous en sommes aujourd’hui à la
dernière phase du temps de paix. La conclusion du TAFTA traîne trop au gré des
USA. Le chaos de l’Europe, entraînée dans la guerre au Moyen-Orient et
submergée par une vague migratoire, va (heureusement pour eux) précipiter les
choses.
Le temps presse car
le dollar est menacé, la Chine est devenue puissante économiquement et la
Russie beaucoup plus puissante militairement que prévu. Le renminbi, plus
communément connu sous le nom de yuan chinois, se répand dans les échanges
internationaux asiatiques et même au-delà dans les BRICS. Le Kazakhstan vient récemment
d’annoncer y souscrire et les échanges entre la Russie et la Chine s’amplifient
dans cette monnaie qui va devenir de facto une monnaie de réserve. Mais cette
fois il est probable que son rattachement à l’or lui donnerait la possibilité
d’attaquer la crédibilité du dollar, pétrodollar mais dollar papier qui inonde
sans limite la spéculation. Celui-ci régnait sur les échanges internationaux
jusqu’à récemment. Une photo étonnante a été prise sur la route qui mène à
l’aéroport de Bangkok montrant un énorme panneau publicitaire faisant la
promotion du renminbi (yuan) en tant que… monnaie globale. « RMB : le nouveau choix » et
« la devise du monde »
figurent en grandes lettres ainsi qu’une pièce en or… Il est désormais clair
que la Chine travaille déjà au niveau de la communication afin de faire du yuan
la monnaie de réserve mondiale… adossée à l’or ?
Il faut prendre conscience
que la création de l’entente des BRICS avec l’épine dorsale russo-chinoise,
fondée sur des accords stratégiques sur la monnaie, l’économie et la défense
change la donne du monde. La création d’une Banque spécifique d’investissement
et d’une Banque mondiale concurrente vient bouleverser le monde économique,
financier et militaire. De toute évidence l’hégémonie américaine est
directement visée et le camp adverse a pris conscience que la bête est blessée.
Elle n’en est que plus dangereuse car elle joue sa survie. Son endettement
devient trop important pour ne pas créer des doutes sur sa solidité et les
faillites de villes américaines (Détroit et bientôt Chicago) se précisent ainsi
que celle de certains États. Il faut voir l’empressement des USA à signer le
traité de libre-échange trans-pacifique et à nous faire signer son clone
transatlantique. La guerre totale n’est plus évitable. Deux conceptions du
monde, unipolaire ou multipolaire, s’affrontent. Militairement elle est en
cours et comme pour la deuxième guerre mondiale, elle se déroulera sur deux principaux
théâtres d’opération, le Moyen-Orient avec extension sur l’Europe où Israël
sera le fer de lance militaire et le sud-est asiatique contre la Chine où le
Japon fera de même pour le compte des USA. Le prochain article complètera
l’analyse géostratégique sur l’affrontement militaire en cours.
Il n’est pas pire qu’une bête blessée ou qu’une mère protectrice.
Il n’est pas pire qu’une puissance économique sans défense.
Il n’est pas pire que des dirigeants qui ignorent l’histoire.
Avec des USA en déclin, une UE impuissante,
La France entre dans la tourmente
D’une passation de pouvoir
Sans éviter la guerre.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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