Devant les peurs
économiques qui se présentent, les peurs migratoires et leurs conséquences, l’évolution
sociétale inutilement précipitée et déstabilisante, le peuple français laisse
poindre une inquiétude tout en espérant trouver par ci par là des lueurs d’espoirs.
Ces dernières sont généreusement propagées, amplifiées par le gouvernement et
les médias calfeutrés dans la bien-pensance à sens unique. C’est le cas de la
luciole du chômage de septembre pour laquelle une analyse plus fouillée, celle
sur laquelle les journalistes ne prennent pas le temps de se pencher, montre
que rien ne permet dans ces chiffres de dire qu’un frémissement positif est en
cours. Le bilan, calculé par Jacques Sapir, sur les entrées-sorties, c’est-à-dire
les reprises d’activités moins les nouveaux licenciements est assez expressif à
cet égard comme le montre le graphique joint entre juillet 2012 et septembre
2015. La situation s’est globalement détériorée et on attend toujours une
véritable amélioration.
Le taux de demandeurs d’emploi
et mieux encore le nombre de chômeurs est l’indicatif d’une véritable reprise
de la croissance bénéfique au peuple, celle qui permet d’augmenter les
richesses du pays et de les répartir équitablement entre les acteurs. Ce
dernier point est fondamental car nous vivons dans un monde où la spéculation est
une véritable pompe aspirante de la richesse des peuples avec des logiciels des
spéculateurs, type Goldman Sachs, qui tournent au millionième de seconde. Elle
échappe aux États, elle est le royaume des investisseurs traditionnels et des
banques. Il restait à la souveraineté des États une clé de répartition des
profits par le biais de la redistribution sociale et le salaire minimum ou les
différentes allocations vitales. Ces derniers leviers sont en train de
disparaître sous la pression des lobbies et de Bruxelles qui deviennent des
acteurs de plus en plus influents et incontournables.
L’harmonisation des coûts du
travail, puisque l’on se réjouit de voir ceux de l’Allemagne et de la France se
rapprocher, ne se fait pas vers le haut mais vers le bas. C’est sur les
prestations sociales que portera l’amoindrissement de l’effort des entreprises
car le crédit d’impôt, le CICE, n’aura qu’un temps. Les flux migratoires font l’affaire,
non seulement de l’Allemagne pour des raisons démographiques, mais des lobbies
qui y voient l’occasion d’augmenter la pression sur les salaires en période de
manque de demande et de concurrence internationale. L’Etat français ne fait qu’accompagner
le mouvement en donnant son accord à une répartition européenne de quotas sans
protéger ses frontières. Sa souveraineté est abandonnée à Bruxelles. Il est
évident que l’arrivée clandestine ou non dans notre pays de migrants désirables
ou non, intégrables ou non, qualifiés ou non, dangereux ou non, ne pourra pas être
réellement maîtrisée.
Sans le levier de la monnaie
et avec la contrainte à l’austérité allemande, la France fait payer au salarié, au
contribuable et au consommateur, un maintien artificiel de son économie et de
son niveau social. Elle y parvient par en continuant à creuser la dette, donc
par l’argent dont elle ne dispose pas, et en rognant sur les dépenses d’investissement
nécessaires au maintien de ses infrastructures au niveau de la compétition
internationale. Globalement le budget de l’Etat continue à croître, seulement
moins vite mais des secteurs régaliens sont touchés. Tout ce qui touche à la
culture, la recherche fondamentale et le rayonnement de la France dans le monde
passe au rabotage. La Justice construit moins de prisons et laisse dans la nature
ou relâche les condamnés voire même les récidivistes avec les drames que l’on
sait.
Mais c’est dans le domaine
de la Sécurité et de la Défense, domaines clés d’un Etat souverain avec la
monnaie, que la situation s’aggrave. Les plans de sécurité intérieure n’ont de
valeur que s’ils sont efficaces. On voit que dans la ville de Marseille, ville
témoin des grandes villes, la lutte contre la délinquance au sens large, n’a pas
fait diminuer le nombre d’attentats et le nombre de morts. Les opérations coup
de poing dans les quartiers sensibles démantèlent un réseau qui se reforme
aussitôt. Les armes prolifèrent, les postes de police ferment. L’îlotage,
solution prônée par la gauche, n’est plus pratiquée et les habitants sont livrés
à eux-mêmes. C’est pour cela que soit l’on conspue le Président en visite dans
ces quartiers, soit on ne lui fait même pas l’honneur d’être présents lui
laissant un territoire vide dans un geste abstentionniste d’autant plus
révélateur que la moitié du gouvernement s’était déplacé et que le nombre de
chômeurs y est plus élevé qu’ailleurs.
Mais plus grave est encore la
perte de souveraineté de notre pays dans sa Défense. Contrairement à l’héritage
du Général de Gaulle, dont se réclame la droite de gouvernement, nous avons
intégré l’OTAN, substitut de la puissance militaire inexistante de l’UE. En
effet selon les principes fondateurs de l’UE, celle-ci s’est construite sur l’idée
d’un rassemblement des peuples créant une force économique, et monétaire pour l’euro,
et non sur celle de la puissance militaire. L’armée européenne reste un gadget
qui n’a pas d’existence en dehors de sa participation à l’OTAN sous la
direction militaire étasunienne. Comme un petit nain qui croit en son étoile en
copiant le géant américain, nous pratiquons une politique néo-colonialiste
accompagnant la stratégie hégémonique étasunienne. Nous nous dispersons sur une
multitude de théâtres d’opération sans disposer des moyens nécessaires pour
amener un succès de celles-ci permettant de ramener nos soldats à l’entraînement
dans leurs casernes. L’opération Sentinelle fait peser une charge énorme sur
les armées. La majorité des véhicules engagés à Serval avaient deux fois l’âge
de leur conducteur. L’armée devient une armée de bouts de ficelles car non
seulement les crédits affectés n’ont cessé de diminuer à part le petit coup de
pouce qu’il a bien fallu donner pour le Mali et l’intervention au Moyen-Orient
et qui demande désormais à être poursuivi.
Il y a deux armées
françaises, une ultra moderne et une vieillissante. Valls dit que nous sommes
en guerre alors quand on est en guerre on doit apporter les moyens de faire la
guerre. Mais ces opérations se traduisent en fait par des économies sur la
modernisation et l’entretien des armes et du matériel. Par ailleurs l’orientation
de notre défense dans la répartition à avoir entre l’arme nucléaire et les
armes conventionnelles n’est pas prise en compte. On ne peut pas ignorer, par
exemple, que la précision et l’efficacité des missiles, leur résistance à toute
déviation de trajectoire par l’ennemi, leur rapidité et leur portée, remet en
cause l’utilité du porte-avion. Celui-ci devient une cible privilégiée et
vulnérable. Le retrait du Golfe Persique du porte-avion Roosevelt américain en
est l’illustration devant la menace des missiles russes de la mer Caspienne !
L’armée non muette, celle
des généraux en retraite militaire, s’inquiète. Vincent Desportes, général de
division de l’armée de terre professeur à HEC et indéfectible libre-penseur de
la chose militaire, publie ce jeudi 29 octobre un livre au titre éloquent :
La dernière bataille de France (éd. Gallimard). « La France doit le savoir : elle n’est plus
défendue … » Face à la
multiplication des menaces (en Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi sur le
territoire national), la France et l’Europe continuent de désarmer, déplore
l’auteur. Qui qualifie même les lois de programmation militaire successives
(LPM) de « lois de déprogrammation militaire » : « De
1982 à 2014, le PIB a crû annuellement de 1,8% en moyenne, contre 0,15% pour le
budget de défense, écrit le général Desportes. Il s’agit donc bien d’un
redéploiement de la dépense publique au détriment de l’effort de
défense. » La France doit donc réinvestir dans sa défense, et
d’urgence, estime l’auteur, qui fait sien l’adage bismarckien, pour qui « la diplomatie sans les armes, c’est la
musique sans les instruments ». Pas de soft power sans hard power. Pas de
place au conseil de sécurité pour la France, ce qui « ne va pas de soi aujourd’hui », sans puissance militaire affirmée.
Il n’y
a pas de souveraineté sans armée capable d’être respectée.
Il n’y
a pas de souveraineté sans monnaie nationale.
Il n’y
a pas de souveraineté démocratique
Sans
un peuple choisissant son destin.
Sans
souveraineté le choix restant
C’est
la vassalité et l’esclavage
Au
profit des puissants !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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