Il est bien loin le temps où François
Hollande savourait le plus beau jour de son parcours politique en se pavanant à
Bamako après la « victoire » éclair des forces françaises. La
comparaison avec ce qui se passe actuellement en Syrie et en Irak fait éclater
au grand jour la différence de niveau d’affrontement entre ces deux théâtres d’opération.
Loin de moi la pensée de ridiculiser notre armée pour laquelle j’ai la plus
grande considération et qui est l’une des armées du monde les plus capables d’affronter
victorieusement des armées pratiquant le combat sous forme terroriste. L’Indochine,
l’Algérie, et de nombreuses opérations extérieures ensuite, ont formé des
générations de militaires incomparablement efficaces dans ce genre de conflits.
Ceci étant dit l’opération militaire initiale au Mali ne présentait pas de
difficultés particulières, en dehors de l’acheminement des hommes et du
matériel pour lesquels nous avons d’ailleurs dû faire appel à l’étranger et rafistoler
des matériels bien mal en point. La disproportion des forces en présence à
cette époque permettait de mener une guerre rapide et apparemment victorieuse.
Apparemment car l’ennemi s’est rapidement évanoui dans la nature, nature qui
lui est connue et favorable. C’est la tactique bien connue du faible et que
nous avons connue chez nous avec la Résistance.
Ceci étant l’ennemi n’a pas
disparu bien au contraire et le conflit territorial des Berbères avec le
gouvernement central non plus, pas plus que la poussée de l’islam avec ses
djihadistes de tous poils. La France devait rapidement s’éclipser du Mali pour
laisser la place aux forces africaines de l’ONU. Nous y sommes toujours et nos
forces sont sur la défensive même si nous perturbons un peu le transit des
armes, des djihadistes et des drogues vers la Libye. Près de trois ans après
l'intervention militaire française, la sécurité n'est toujours pas revenue au
Mali. L'opération de l'ONU est même la plus dangereuse de toute l'histoire de
l'organisation. Avec 56 casques bleus tués au 31 juillet 2015, la Minusma
illustre cet enlisement sur fond de blocage politique. Nous avons soutenu un Président
« ami » de la France qui peine toujours à affirmer son autorité dans
les régions rebelles. C’est ainsi que la rentrée scolaire des enfants de Kidhal
n’a pu se faire qu’après de très longues négociations.
Ibrahim Boubacar Keïta, ce chouchou de François
Hollande, est pour lui un allié précieux en Afrique au moment où la France est
engagée dans plusieurs guerres (Mali, Centrafrique, Sahel). C’est un
intouchable et un familier de l’Élysée. A tel point que mercredi et jeudi a
lieu la sixième visite du président malien en France. Mais c’est la première fois qu’il
viendra en visite d’État, la plus prestigieuse réception d’un président
étranger prévue par le protocole. Les Champs-Élysées seront ornés des drapeaux
français et malien. Le chef de l’État malien sera décoré des insignes de
Grand-croix de la Légion d’honneur, avant une conférence de presse commune avec
François Hollande et un dîner d’État au Palais. On est cependant en droit de s’étonner
de ce décorum et de ses honneurs pour un homme qui n’est pas au-dessus de tout
soupçon. En effet IBK, protégé par une immunité internationale, est ouvertement
suspecté par la police et la justice françaises de corruption. Il est cité
dans plusieurs rapports de police comme le bénéficiaire direct d’un vaste système
de corruption mis en place en Afrique par un homme d’affaires, le “parrain des
parrains”, Michel Tomi.
Cerné par les juges anti-corruption IBK vient se pavaner
en France aux frais de la République au nom d’une realpolitik qui fait fi de
toute honte, de tout respect de la morale et de l’image de notre pays dans le
monde. Evidemment ceci ne dépare pas notre attitude avec l’Arabie Saoudite et
les pays du golfe en général. L’affaiblissement général de notre pays, la perte
de confiance en son gouvernement, conduit inexorablement aux conduites et aux
compromis les plus honteux. Pour ne pas perdre le bénéfice de son triomphal
succès militaire initial au Mali, notre Président est prêt à tout, même à
négliger les présomptions de culpabilité formulées par la justice de son pays.
Il ne suit même pas les précautions de report à trois mois de sa candidature à
la FIFA infligées à Michel Platini, et pourtant ce monde n’est pas un modèle de
non-corruption.
Faut-il que nous fermions les yeux sur l’affaire AirFrance alors que la
déliquescence de ce fleuron et de ce symbole de la France est en voie de
disparition avec la complicité du Président. Si nous vendons des armes et des
avions aux différentes monarchies du golfe, connues pour être les meilleurs
représentants des Droits de l’Homme et de la Femme, ce n’est pas sans contrepartie.
Ce sont l’ouverture des lignes saoudiennes, qataris, etc. sur Lyon, Nice et
autres aéroports. C’est l’ouverture de nos lignes à une concurrence déloyale
sur les coûts et donc un coup fatal porté à notre compagnie. Après la première
vague de licenciements, on sait déjà qu’un nouveau plan de départ des salariés
verra le jour dès 2017.
On procède de même dans le nucléaire avec la
disparition de 2.700 salariés chez AREVA dont on nous dit que c’est dû à
Fukushima. On oublie de dire que le Japon va redevenir notre client avec le
redémarrage progressif en cours de ses réacteurs. On oublie de dire que la
pression faite sur le nucléaire avec une augmentation constante des normes à
respecter sous la pression des écologistes amplifie les coûts et les délais de
réalisation même si les problèmes de malfaçon de la cuve de Flamanville n’arrangent
rien. Mais le réacteur, de même type en Chine, mis en construction bien après
notre réacteur sera mis en service avant le nôtre. Le Royaume-Uni va acquérir
un tel réacteur auprès d’EDF mais il sera construit par les chinois ! Par
ailleurs l’opprobre mis sur le nucléaire dans notre pays rend encore plus
difficile la vente à l’étranger. Or la construction de réacteurs nucléaires n’a
pas cessé dans le monde mais notre aura diminue et la concurrence nous vole des
marchés. Les russes vont vendre des réacteurs de 4ème génération,
celle que nous avons tué avec Superphénix chez nous en 1998, réacteur à neutrons
rapides qui avait près de vingt ans d’avance !
L’entreprise France est en démolition complète hors le spatial et l’aéronautique
mais on peut se demander jusqu’à quand, tant cette démolition n’en finit plus. Les
USA font tout pour éliminer l’industrie européenne, et nous pénaliser. Le pire
c’est que nous leur facilitons la tâche. L’affaire Volkswagen, pris la main
dans le sac, a été découvert par une ONG américaine. On sait que les ONG d’obédience
américaine relaient la politique américaine partout dans le monde et même dans
les zones de conflit. On sait aussi que 9 véhicules sur 10 ne respectent pas la
norme antipollution sur les NOx. Et on sait aussi que les moteurs V6 des
voitures américaines sont les plus polluants. Vous m’avez compris j’espère. Ce
n’est pas pour rien que nos trois grosses banques sont mises les unes après les
autres à l’amende par des attaques américaines. La dernière est le Crédit
Agricole sommé de payer 787 millions de dollars. Comment ne pas déplorer qu’un
gouvernement défende aussi mal notre pays et se vautre dans des alliances où
règne la corruption ou les défis aux principales valeurs de notre civilisation ?
Comment ne pas déplorer notre duplicité dans les conflits où nous nous engageons
soi-disant au nom de ces valeurs alors qu’il ne s’agit que d’attitudes de
vassaux aux ordres ou de rodomontades ridicules ?
La France est en danger
comme tout pays dans le monde
Mais la spécificité de
notre pays dans son attitude
C’est de faire tout pour
le détruire de l’intérieur
En bafouant la
démocratie et son peuple
Jusqu’aux fondements
même de…
Son existence
républicaine !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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