L’arrivée
officielle des russes au côté de Bachar al-Assad en Syrie, arrivée accompagnée
des iraniens, des chinois et approuvée par les BRICS dans leur ensemble, a fait
tomber les masques comme je l’ai dit dès le départ. Deux coalitions sont désormais
face à face et Poutine devient l’empêcheur de tourner en rond du Nouvel Ordre
Mondial. L’exclusion de la Russie, par l’UE aux ordres américains, d’accords
possibles de partenariat a suscité une volte-face de la politique étrangère de
ce pays. Pour des raisons historiques, civilisationnelles, culturelles et
cultuelles, la grande Russie des tsars, la Russie blanche de gouvernement, se
sentait européenne. Poutine s’est naturellement réintroduit dans cette
politique nationaliste à priori ouverte sur l’Europe après la chute de l’URSS.
Mais devant la porte fermée par l’euro-atlantisme sur une Europe, chasse gardée
américaine, la Russie s’est tournée vers la Chine, son ennemi d’hier. Poutine a
compris que l’avenir était dans une Eurasie qui ne pouvait se bâtir que d’Est
en Ouest.
Cette Eurasie jouxte l’Afrique et cet ensemble
de trois continents pourrait être le nouveau moteur du monde. Cette vue
lointaine, sûrement très lointaine, devait commencer à se construire. Pour se
faire il fallait, lutter contre l’hégémonie américaine qui s’appuie sur le
raisonnement inverse, accaparer l’Europe et l’Afrique pour circonvenir avec le
Japon et quelques pays du sud-est asiatique, la puissance militaire
russo-chinoise, seule capable de contester la puissance de feu américaine,
militaire et monétaire. Le forcing fait pour obtenir la signature des traités
de libre-échange, celui transpacifique TPP désormais signé, et le
transatlantique TAFTA pour lequel les USA s’impatientent et ourdissent dans le
secret. On remarquera qu’il s’agit de traverser des océans, ce que n’ont nul
besoin de faire européens, asiatiques et africains. Ces deux traités sont les
deux bras économiques et monétaires de l’hégémonie américaine que permet d’obtenir
une force militaire incontestée depuis la chute du mur de Berlin.
La donne vient brusquement de changer.
Sur le plan économique, monétaire et militaire, les BRICS sur l’axe
russo-chinois, viennent de montrer que la peur ne les habitait plus. Même la
Russie vient de montrer une supériorité incontestable dans la guerre
électronique, jusqu’à faire reculer le symbole de la puissance américaine, le
porte-avion Franklin Roosevelt dans le Golfe Persique arrivé le week-end
dernier à la base navale de Changi à Singapour. Le semblant de guerre contre
Daesh de la coalition américaine éclate au grand jour. La Turquie apparait bien
jouant un double jeu lui permettant de combattre les kurdes. Israël est reconnu
comme un acteur favorisant l’EI et toutes les factions anti-Bachar avec l’Arabie
Saoudite. En quelques semaines la Russie a fait plus que la coalition en quatre
ans. L’armée syrienne reconquiert ses territoires petit à petit. Toute la
guerre précédente n’était qu’une mascarade où jouaient essentiellement trois
acteurs coalisés avec des objectifs différents.
L’alliance fondamentale
entre les États-Unis et Israël a pour but l’hégémonie mondiale et la survie d’Israël,
objectifs complémentaires puisque c’est la puissance financière juive qui est
derrière les USA. Elle cherche le chaos au Moyen-Orient et la chute de Bachar
al-Assad, allié de la Russie, du Hezbollah et de l’Iran. L’Arabie Saoudite et
les sunnites du golfe veulent un califat sunnite éliminant les chiites et
contrôlant toutes les ressources pétrolières. Enfin la Turquie qui veut
empêcher la création d’un Etat kurde à cheval sur la Syrie et redevenir le pays
guide de l’Islam en reconstituant une puissance ottomane régnant sur le
Moyen-Orient et s’élargissant sur l’Europe. Ce n’est qu’un remake de l’histoire
que veut recréer Erdogan qui vient récemment de se proclamer le défenseur des
musulmans maltraités en Europe.
Si la situation est dangereuse pour la
paix au Moyen-Orient, c’est à cause d’Israël qui a le sentiment de jouer sa
survie et est prêt dans ce cas à déclencher une troisième guerre mondiale, comme
l’a dit Sharon, car Israël c’est les États-Unis. Ces derniers n’ont plus l’appétit
du pétrole avec leur gaz de schiste auto-suffisant et l’encerclement de la
Russie peut se suffire de l’Ukraine, de la Turquie et des républiques
musulmanes de l’ex-URSS. Trouvant une opposition musclée sur le théâtre irako-syrien,
les USA se concentrent sur l’encerclement de la Chine et sur l’Afrique qui
est une proie facile sauf… devant des régimes forts soutenus par leur
population et non encore mis dans le giron américain. Ils ne sont pas nombreux
et un d’entre eux est particulièrement gênant car il résiste aux tentatives de
déstabilisation fourbie avec les
printemps arabes, c’est l’Algérie.
Maintenant
le fruit parait mûr. Son Président est malade et vieux. Des guerres de
succession sont engagées. C’est le moment d’introduire le chaos par les
méthodes habituelles, le soutien à tous ceux qui vont s’opposer à celui qui
serait plébiscité par une part importante de la population, et surtout par une
guerre religieuse où excellent les Frères musulmans mis sous l’éteignoir
actuellement. La stratégie américaine se focalise donc sur ce pays et s’amplifie.
Les États-Unis viennent de franchir un nouveau pas dans le renforcement de leur
présence au Maghreb en offrant à la Tunisie le statut d'«allié majeur
non-membre de l'Otan», lors de de la visite du président tunisien Béji Caïd
Essebsi à Washington les 20 et 21 Mai derniers. Ce statut est considéré par les
spécialistes comme le plus élevé rarement accordé par les États-Unis et réservé
jusque-là à une quinzaine d’alliés, dont le Japon, l’Australie, l’Afghanistan
ou encore l’Égypte, Bahreïn et le Maroc. Au terme de cet accord, la
Tunisie aura accès à une coopération militaire renforcée avec les États-Unis.
Il apparait désormais clair
que les forces militaires atlantistes (étasuniennes et françaises) sont en
train de circonscrire le pays. Que ce soit en Tunisie, au Nord Mali ou au
Niger, et qu’elles soient françaises ou américaines, les installations
militaires se multiplient dans la région, ce qui n’est pas sans inquiéter
Alger. Ceci valide les propos du ministre des Affaires étrangères russes,
Sergueï Lavrov, en mars 2014, qui confirmait la présence de parties étrangères
voulant mettre l’Algérie à feu et à sang à travers l’avènement d’un
"printemps algérien". Nul doute que le Nouvel Ordre Mondial
euro-atlantiste a pris l’Algérie pour cible. Là encore la politique étrangère
française risque de se ridiculiser en apportant son aide de déstabilisation
pour offrir un pays de plus à la rapacité des puissances de l’argent américano-juives
en perdant une fois de plus sa dignité.
La Cabale est prête à tout
et les propos de Zbigniew Brzeziński, artisan
majeur de la politique étrangère de Washington et d’Ariel Sharon sont clairs et
sans ambiguïté. La frontière est de plus en plus ténue entre un affrontement
mondial par les armes et un rééquilibrage du monde dont une partie de plus en
plus importante rejette le monde unipolaire que souhaitent créer et dominer les
Etats-Unis aux mains des puissances de l’argent. Souhaitons que le tsar russe
sache trouver un nouvel équilibre mondial sans renverser la table. Que ce soit
la lutte contre la corruption en Russie ou contre les prédateurs américains, c’est
toujours d’argent qui est en cause et même les religions n’y échappent pas. L’Etat
Vatican n’existerait pas sans lui et l’Etat Islamique non plus. Soyons lucides,
nous n’en serons que meilleurs. Il n’y a pas que les continents qui vont à la
dérive.
Les
stratégies évoluent avec le retour spectaculaire de la Russie
Celle
de la France et de l’UE s’enferre dans l’OTAN
Abandonnant
toute idée de rébellion
A
moins que les peuples excédés
Renvoient
leurs dirigeants !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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