Le chômage a baissé de 0,7% en septembre
et un climat de confiance semble se dégager dans l’esprit des entrepreneurs. Le
ciel socio-économique s’éclaircit-il vraiment ? D’abord la baisse est
celle des demandeurs de la catégorie A, donc celle qui correspond aux personnes
sans aucune activité. Il ne s’agit pas et loin de là de l’ensemble des
personnes qui ne sont pas employées à plein temps, ni de celles qui sont sans
activité et non suivies par Pôle emploi. On nous annonce 23.800 demandeurs d’emplois
en moins soit -0,7% dans la catégorie A et les chroniqueurs économiques
prennent les chiffres sans les approfondir saluent déjà la stabilisation du
chômage. Regardons donc l’ensemble de la catégorie des demandeurs qui sont sans
emploi ou à temps partiel, soit les catégories A,B,C. On trouve un chiffre de
5.422.700 demandeurs inscrits, à comparer avec le même chiffre en août de
5.420.900. En réalité le nombre de demandeurs d’emploi, qui ne sont pas malades,
en stage ou dans des contrats aidés, soit les catégorie D,E, a augmenté de
1.800 demandeurs en 1 mois. Il faut donc prendre les chiffres de
décroissance avec les plus grandes précautions.
Qu’en est-il des radiations ?
Il y a eu 305.800 radiations administratives ou punitives autres que les stages
parkings, arrêts maladies, retraites, décès, soit 1.000 de plus qu’en août. En
ce qui concerne les reprises d’emploi on observe un très léger mieux avec
95.200 reprises soit 300 de mieux ou 0,3%. On nous annonce une baisse du
pourcentage de jeunes demandeurs d’emploi, ce qui est évidemment normal au mois
de septembre avec les fins de scolarité. A contrario les demandeurs d’emploi
longue durée (2 à 3 ans) continuent à augmenter ainsi que ceux de plus de 50
ans. Si l’on regarde le nombre total de demandeurs, Dom-Tom compris, on atteint
le chiffre de 6.447.000 demandeurs soit 5.100 de moins ou – 0,08% ! Alors
il n’y a pas encore de quoi se réjouir et nos commentateurs feraient bien d’attendre
un peu avant d’en tirer des conclusions. On peut aussi noter que le pourcentage
de radiations augmente avec 63,8% des sorties des fichiers contre 62,5% le mois
dernier. Il reste néanmoins 469.663 emplois vacants recensés dont 150.000
provenant de Pôle Emploi… Cet organisme est-il vraiment utile pour faire
coïncider la recherche et l’offre d’emploi ? « Wait and see »
diraient les américains qui tripotent à qui mieux mieux leurs statistiques du
chômage.
Si la reprise économique ne
peut se traduire immédiatement dans la baisse du chômage, il faut encore qu’elle
soit suffisante et perdure. Or, malgré des conditions conjoncturelles,
monétaires, financières particulièrement favorables, la croissance reste faible
et la France fait moins bien que la moyenne des pays de l’UE et en particulier que
ses voisins, allemands, italiens et espagnols. Notre politique est donc moins efficace
et nous prenons du retard. L’économie de l’UE est arrosée par un plan d’injection
de monnaie sans précédent dans les banques privées. L’ouverture plus grande du
crédit est sans doute un coup de pouce à l‘économie européenne, ce en quoi la
croissance est artificielle et donc fragile. C’est surtout la spéculation qui
se trouve alimentée.
Par ailleurs les instances
mondiales, comme le FMI, qui surveillent la croissance de l’économie mondiale tirent le signal
d’alarme d’une possible entrée en récession. L’économie chinoise ralentit sensiblement
et les chiffres annoncés sont aussi truqués et depuis 2009 la banque chinoise a
déversé d’énormes liquidités dans l’économie, ce qui la rend pour une part
artificielle. La croissance à deux chiffres n’existe plus depuis les jeux
olympiques. Les observateurs avancent une croissance qui serait en-dessous de
3% à partir de plusieurs données économiques factuelles comme la consommation
électrique. 75% des producteurs de charbon sont menacés de faillite. Or c’est l’économie
chinoise qui était le principal moteur de l’économie mondiale avec les États-Unis. Ceux-ci creusent leur dette et le Congrès est prié de voter une
rallonge qui porterait la dette à 350% du PIB. On voit que la croissance
américaine se finance aussi par un accroissement de la dette. Le ralentissement
de la croissance se repère aussi dans tous les pays émergents. Le Canada et le
Brésil sont en récession. La croissance allemande diminue et ne repose plus que
sur l’immobilier. Par ailleurs il apparaît que dans le monde bancaire une bulle
grossit au point de menacer créer une grande crise bancaire. La planche à
billets tourne si vite dans tous les plus grands pays du monde dont la monnaie
est une monnaie de réserve que tout peut arriver si la confiance s’effiloche.
Le ciel économique français dépend de la
qualité de la politique de notre gouvernement, de la croissance européenne et
mondiale et du taux de change de l’euro. On constate que notre politique est
relativement moins performante que la moyenne des pays européens. Par ailleurs
la croissance mondiale est menacée de récession et l’explosion de la dette
mondiale rend l’avenir très incertain. Elle devient non remboursable. En
conséquence représenter l’avenir comme devant nous amener une croissance
supérieure est une supercherie, un enfumage à but électoral. L’avenir est plus
qu’incertain et une crise bancaire est une probabilité non négligeable nous
entraînant dans une crise mondiale d’une ampleur sans précédent.
Une hirondelle ne fait pas le printemps
Surtout quand on n’est pas sorti
D’un hiver encore rigoureux !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire