Ce 19 janvier 2015, Oxfam publie son
dernier rapport sur la répartition des richesses dans le monde. Sans surprise, les
1% des riches s’accaparent une part toujours plus grande des richesses par
rapport aux années précédentes. Très précisément, ce sont 48% des richesses
qui sont détenues par les 1%, laissant 52% aux autres. Les mille milliardaires
du monde vous remercient donc de les enrichir quotidiennement. Mais rassurez-vous
20% de la population mondiale, dont vous faites probablement partie, se partage
46,5% des 52% restants. Ce qui signifie que les 80% de la population, soit la
majorité, doivent aujourd’hui vivre sur les restes d’autres restes… Notons que
seulement 80 personnes se partagent 1 900 milliards de dollars en 2014,
soit 600 milliards de plus en 4 ans, alors que 3,5 milliards
de personnes les moins riches doivent se partager les mêmes richesses que
ces 80 personnes extrêmement fortunées.
Mais le processus d’écart
entre riches et pauvres ne cesse de s’accentuer. Les riches sont de plus en
plus riches. Seule lumière dans ce tableau inquiétant est le recul de la
pauvreté. En 20 ans, le nombre d’affamés est passé de 24% à 14% de la
population mondiale. L’extrême pauvreté recule, mais beaucoup trop lentement
comme si elle acquérait lentement une certaine « normalité ». Il faut
constater que la répartition des richesses ne suit pas la théorie du
ruissellement, il y a de grands bacs de rétention avant l’arrivée au niveau
zéro. Les plus riches s’accaparent l’essentiel de la richesse et 30% des milliardaires
sont américains. Ce 1% de la population riche investit dans le lobbying et régit
le monde par l’argent en influençant les lois et les décisions
gouvernementales. Ces richesses ne sont pas simplement des chiffres stockés
dans des ordinateurs. Elles ont le pouvoir de modeler le monde à travers le
lobbying. Ce n’est pas pour rien qu’à Bruxelles, c’est près de 5 kilomètres
carrés de bâtiments qui sont consacrés au lobbying.
Tout en haut de cette pyramide
de richesse il y a les grandes banques, Morgan et Rothschild entre autres, et
tout un monde qui œuvre pour gouverner le monde par la richesse. Cela va jusqu’à
la Banque Mondiale qui déverse des dizaines de milliards à des sociétés privées
qui investissent pour dépouiller les communautés de leur patrimoine, de leurs
ressources du sol. Ce cartel gouverne le monde par la pression sur les Etats où
les gouvernants deviennent des marionnettes qui ne peuvent que suivre le chemin
qui leur est imposé sous la menace d’être paralysés par l’argent que détiennent
les banques privées ou centrales acoquinées. La filière Goldman Sachs en Grèce
pour l’adhésion à l’UE, puis Mario Draghi pour mettre la Grèce sous tutelle, l’austérité
imposée à de nombreux pays du monde par le FMI, l’adoubement de François
Hollande à la City avant son élection, l’arrivée d’un Macron issu de la Banque Rothschild,
etc. sont dans le droit fil de la puissance de cette oligarchie prédatrice
adepte de la ploutocratie. L’empressement de John Kerry à faire pression sur
les pays européens pour la signature du TAFTA traduit l’urgence à enchaîner
définitivement l’UE aux USA, donc aux puissances de l’argent.
Mais nous vivons un moment
historique, un tournant de l’histoire. La Russie et la Chine s’opposent de
front au pays générateur de cette mainmise sur le monde. D’autres pays les suivent
dont l’Inde et désormais l’Iran. L’attaque est monétaire, économique, et la
puissance militaire des USA est défiée en Syrie et dans tout le Moyen-Orient.
Ne nous y trompons pas, c’est un casus belli. La Russie vient de dévoiler non
seulement une puissance militaire, une avancée technologique dans les armes,
qui, le moment de stupéfaction passé, va obliger à un durcissement de la
politique américaine et de ses vassaux occidentaux. Le monde multipolaire
défendu par les BRICS autour de l’axe Russie-Chine menace désormais le plan de
gouvernance mondiale, dont Attali se fait le chantre en France en défendant
cette bien-pensance dans les médias et en introduisant Macron au Ministère de l’Économie.
Nous allons entrer
dans une phase de battage médiatico-politique visant à discréditer la Russie,
soupçonnée de vouloir accaparer l’Ukraine toute entière, discréditée pour
soutenir un tyran sanguinaire en Syrie, et affublée d’intentions d’annexion des
pays baltes voire de la Pologne. Poutine est l’ennemi et la Chine va aussi être
accusée de mille maux pendant que la marine américaine se déploie au plus près
de ses eaux territoriales. On va exacerber l’antagonisme religieux entre chiite
et sunnite. L’UE a déjà augmenté de nouveau les sanctions contre la Russie sans
raison impérieuse. Tous les moyens seront mis en œuvre pour préparer les
peuples à un envenimement du conflit. En effet aux yeux du cartel des
puissants, la Russie est en train de créer l’irréparable, vaincre les
anti-Bachar, et permettre à la Syrie et à l’Irak de sortir du chaos. L’arrivée
des migrants en Europe s’est d’ailleurs brusquement calmée. Des syriens
retournent dans des zones libérées, la panique s’enfle chez les combattants
anti-Bachar dont la fuite vers la Turquie devient de plus en plus difficile,
même déguisés en femmes. Le plan de repeuplement de l’Europe est remis en cause
et les occidentaux ne feront pas main-basse sur la Syrie. Pire la coalition
stratégique Russie-Chine menace l’hégémonie américaine. Devant l’inacceptable le
complexe militaro-industriel américain est prêt à en découdre.
Les puissances de l’argent n’ont que faire des démocraties.
Les puissances de l’argent s’enrichissent par les guerres.
Les puissances de l’argent n’ont que faire des peuples.
Ceux-ci ne sont que des proies dont on suce le sang
Seuls comptent pour eux le pouvoir et l’argent.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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